Les relations entre Apple et Michael Bromwich, l’auditeur spécial imposé par la justice américaine, ont toujours été difficiles et pour cause : il est là pour surveiller les agissements de l’entreprise suite au procès perdu sur les prix de l’iBooks Store. Il se doit de fouiner un peu partout, interroger des cadres et des dirigeants, bref, s’assurer qu’Apple est en conformité avec les lois antitrust qui régissent la distribution de livres numériques. En février, on apprenait que Bromwich a la main lourde sur ses émoluments (réglés par Apple, bien évidemment) et que le constructeur avait fait appel contre l’auditeur, qui abuserait de son pouvoir pour enquêter sur des sujets n’ayant rien à voir avec sa mission (lire : iBooks : l'auditeur Bromwich irait trop loin dans la surveillance d'Apple).
Nouvel épisode dans ce feuilleton au long cours, avec ce rapport intermédiaire de Bromwich dans lequel il se plaint d’une coopération qui aurait « fortement diminué » : Apple rechignerait à lui fournir des documents et tenterait, de manière « inappropriée », de limiter son activité. En octobre pourtant, il écrivait que les relations avec Apple s’étaient améliorées, mais depuis elles se sont visiblement dégradées, le fabricant ayant pris un ton plus « accusatoire » dans les discussions. Depuis janvier, c’est même régime sec pour Bromwich : « Nous n’avons conduit aucune nouvelle entrevue, et Apple rejette nos demandes récentes pour des entrevues », explique-t-il dans le document que s’est procuré Reuters.
Malgré toutes ces difficultés, l’auditeur a pu interroger l’intégralité du conseil d’administration de l’entreprise ainsi que son équipe dirigeante. Apple a même réalisé des progrès pour développer un programme de conformité « global et efficace ».