Les sondages de Yosemite ne sont pas très bons, si l'on en juge par les notes laissées par ses utilisateurs sur le Mac App Store. Le constat est le même dans différents pays, que l'on aille sur le Mac App Store en France, aux États-Unis, en Angleterre, en Allemagne et même en tirant jusqu'au Japon.
Aux Etats-Unis, boutique qui concentre le plus gros volume de réactions, ils sont 1578 à mettre la note de 1 sur 5 à la mise à jour 10.10.1. Ils sont 855 à lui accorder la note maxi de 5. Alors que la moyenne générale pour le 10.10 et le 10.10.1 est de 3,5 étoiles elle descend à 2,5 pour l'actuelle version.
Il en va de même dans les autres pays cités précédemment. De façon générale, Yosemite reste au dessus de la moyenne, mais depuis le 10.10.1 les notations se font plus sévères et les très mécontents sont plus nombreux que les très satisfaits. Moins qu'un agacement qui viserait spécifiquement la première mise à jour de Yosemite, il semble que les utilisateurs commencent à avoir assez de recul pour dresser un premier bilan. Évidemment, ceux qui ont des reproches à formuler seront toujours plus prompt à le faire savoir au monde que ceux chez qui tout va bien. Phénomène classique.
Dans pareil cas, il est toujours difficile aussi de faire la part des choses entre les utilisateurs dont les problèmes sont directement le fruit de bugs du système et les autres. Mais on trouve quelques motifs de mécontentements assez récurrents : des lenteurs du système (démarrage, lancement d'applications, etc) ; les fameuses instabilités de connexion en Wi-Fi (auxquelles Apple a consacré les deux dernières bêtas du 10.10.2) sans oublier quelques déçus par la nouvelle interface.
Il faut écarter quelques sales notes qui n'ont pas de lien direct avec l'OS (le cas d'iPhoto laissé en plan) ou avec cette génération d'OS X (le TRIM qu'Apple n'active qu'avec ses SSD, mais ce n'est pas nouveau). Le signalement de lenteurs est cependant assez fréquent. Yosemite a peut-être accru encore la fracture entre ceux équipés de Mac toujours rapides mais basés sur des disques durs et ceux sur des SSD.
Les deux précédents OS X — Mavericks et Mountain Lion — avaient terminé leur parcours bien mieux notés (et pourtant ils avaient eu leur lot d'avanies aussi). L'été dernier Mavericks avait une moyenne de 4 sur toutes ses versions dans les Mac App Store français et anglais. Pour Mountain Lion, les notes que l'on peut encore consulter dans le cache de de WayBack Machine donnent des 4,5 en Angleterre, France et aux États-Unis.
Yosemite n'en est qu'au quart de son parcours, ce qui lui laisse encore une bonne marge de progression. Mais les rythmes de sortie étant annuels, à peine a-t-on le sentiment que le navire s'est stabilisé que l'on est invité - gratuité de la mise à jour aidant - à embarquer sur un nouveau. Le fait qu'Apple ait mis en place un programme de bêta test ouvert à tous témoigne que la qualité n'était pas au niveau espéré. Les résultats de ce changement de politique sont encore difficiles à cerner mais il devenait singulier qu'Apple ne se plie pas à ce mode de fonctionnement.
Il est inévitable qu'une mise à jour, et a fortiori un nouvel OS, contienne des bugs. Créer de nouvelles fonctions, ajouter des API pour les développeurs, évoluer dans un environnement dont on ne maîtrise pas tous les tenants et les aboutissants (périphériques, accessoires, réseau, nouvelles normes…) sont autant de sources potentielles de dysfonctionnements et d'erreurs humaines. Simplement, la patience des utilisateurs qui ont fait le choix d'Apple est certainement plus mince que sur n'importe quelle autre plateforme.
La promesse d'une étroite symbiose entre le matériel et le logiciel, celle d'une attention de tous les jours sur les moindres détails, est régulièrement martelée par les dirigeants d'Apple. Même en expurgeant de ces propos toute leur part inévitable de marketing, il n'en reste pas moins que cette fiabilité supérieure à la moyenne est précisément ce que l'on vient chercher chez Apple, sans être plus vraiment aussi sûr de la trouver systématiquement.