Steve Ballmer a présidé sa dernière conférence de Microsoft pour les analystes, avant son départ programmé. Le patron de Microsoft, fidèle à son tempérament, a fait montre d'optimisme, en insistant sur les forces et les opportunités pour son groupe. Mais sans escamoter les « vents contraires » auquel il fait face [.doc].
Il a d'abord tenu à positionner Microsoft face à ses grands rivaux pour démontrer que Microsoft demeure l'entreprise qui a affiché les résultats les plus importants - si l'on excepte la meilleure place prise par Apple l'an dernier - et celle qui a rendu le plus d'argent à ses actionnaires durant ces 10 dernières années.
Windows n'est plus dans la situation confortable d'antan, a reconnu Ballmer « Windows fait face à quelques challenges. Pour la première fois au cours des deux dernières années, Windows a fait autre chose que croître. Et nous comprenons le changement qui intervient sur le marché. Nous connaissons la valeur ajoutée qu'apporte un PC face à d'autres formes d'appareils et types d'utilisations. Et nous savons les raisons qui font que des gens aiment et apprécient aussi les tablettes et les téléphones, et que ces appareils vont continuer à se propager. »
Le PDG a reconnu sans détour qu'il avait loupé le virage du mobile « [Sur] les appareils mobiles, nous n'avons quasiment aucune part de marché. Je ne sais pas si je dois dire cela avec enthousiasme ou avec un fort sentiment de malaise, mais je suis quelqu'un d'optimiste. Toute chose dans laquelle nous avons une faible part de marché résonne comme une opportunité de croissance de mon point de vue ».
Plus tard, dans les questions/réponses, il a fait part d'un regret sur une décision qui a eu d'énormes conséquences, et pour Windows et pour la présence de Microsoft sur le marché du smartphone : « Il y a eu une période dans les années 2000, lorsque nous étions tellement concentrés sur ce que nous avions à faire autour de Windows, où nous n'avons pas été en mesure de redéployer des talents sur ce nouvel appareil que l'on appelle le téléphone. C'est la chose que je regrette le plus. Ce temps qui nous a manqué est celui pendant lequel nous travaillions sur ce qui est devenu Vista et j'aimerais aujourd'hui que nous ayions eu nos ressources réparties de manière différente. Cela aurait été mieux pour Windows et pour notre réussite sur d'autres formats d'appareils. »
Nokia s'inscrit dans cette logique de reconquête, maintenant que Microsoft peut concevoir ses propres téléphones. Sachant que les modèles du finlandais comptent pour plus de 80% des Windows Phone vendus, d'après le chiffre donné par Ballmer.
Revenir dans le mobile, mais ne pas reculer sur le PC. Ballmer donne comme objectif à Microsoft de faire le nécessaire pour s'assurer que le PC reste la plateforme de choix pour les utilisateurs qui entendent rester productifs. « Ca ne veut pas dire que les gens ne vont pas acheter de tablettes pour être productifs, mais si vous regardez la majeure partie du marché des tablettes aujourd'hui elle se dirige vers les petites tablettes. Nos fournisseurs en Asie parlent de ces tablettes comme des supports de divertissement, par opposition à celles de productivité. Nous savons que nous avons un gros travail à faire. »
Cela doit passer par des efforts supplémentaires pour assoir la marque Windows, explique Ballmer, sous toutes ses formes mais s'adresser aussi, au travers de logiciels, aux utilisateurs sur iOS et Android.