Les logiciels d’Apple ont souvent l’avantage d’être abordables… Un exemple, parmi tant d’autres, Keynote [5.3 - Français - 17,99 € - OS X 10.7 - 373 Mo - Apple], son logiciel de présentation est vendu un peu moins de 20 €. Il représente très certainement le meilleur rapport qualité/prix de sa catégorie.
D’un point de vue commercial, cette stratégie semble payante. Les applications Apple trustent depuis le début les dix premières places du Mac App Store. Proposer ses logiciels phares à bas prix est un autre moyen pour Apple de fidéliser ses utilisateurs. En plus, c’est un formidable moyen d’inciter ses clients à passer facilement d’OS X à iOS (et inversement) ainsi que de découvrir iCloud, qui permet de faire le pont entre ses deux systèmes.
Côté face, l’utilisation des logiciels Apple est assez frustrante sur certains points. Ces derniers par exemple n’évoluent pas à vitesse grand v… Sur Mac, les applications de la suite iLife n’ont pas connu de mises à jour majeures depuis trois ans. Mais c’est iWork qui détient le record, la dernière grosse mise à jour de Pages, Keynote et Numbers remonte à 2009. Une éternité en informatique !
Pensez donc iWork ’09 a été présenté durant un keynote en 2009 à l’occasion de Macworld. Une autre époque en somme ! Image : Engadget
En ce qui concerne ses logiciels professionnels, cela n’est guère mieux. La version 3.0 d’Aperture est sortie en février 2010. Sur la même période, Lightroom est passé de la version 3 à la version 5. Pour en revenir à Apple, le constat pour Logic Pro est identique. Entre la version 9.0 et la version X, il s’est passé quatre ans !
Il y a un logiciel avec lequel Apple se comporte différemment, c’est Final Cut Pro X. Tous les six mois, Apple apporte des nouveautés relativement importantes à son logiciel de montage vidéo. Il faut dire qu’avec cette application, Apple est repartie de zéro et n’a pas d’autres choix si elle veut rattraper - sur certains points - son retard par rapport à la concurrence.
Si Apple prend son temps, il faut également reconnaître que souvent les mises à jour majeures en valent la peine, mais pourquoi la firme de Cupertino n’est-elle pas plus réactive ?
Tout d’abord, Apple a beau être une multinationale, elle a des ressources limitées notamment en matière de développement. On peut penser que l’équipe en charge d’iWork a été davantage occupée ces dernières années par les versions iOS de Pages, Numbers et Keynote que par leurs cousines sous OS X. Ensuite, l’attention de cette équipe a sans doute été portée vers iBooks Author. D’ailleurs, à ce propos, beaucoup rêvent que Pages embarque son moteur de rendu lequel est beaucoup plus performant.
Mais, il y a sans doute également une question d’intérêt de la part d’Apple : qu’est-ce qu’elle a à y gagner sachant qu’une mise à jour sera soit gratuite soit vendue quelques euros ? Pas grand-chose.
iLife qui était le composant principal de la reconquête d’Apple au début des années 2000, n’est plus aussi indispensable pour vendre des Mac, des iPhone ou des iPad. Cela ne signifie pas pour autant que la firme de Cupertino se moque de ses applications, bien au contraire.
Mais contrairement à un éditeur classique qui se doit de faire évoluer fréquemment ses logiciels, Apple peut se payer le luxe d’aller à son rythme, de faire évoluer tout juste ses apps afin qu’elles prennent en charge certaines nouveautés de son système d’exploitation ou de ses appareils comme les écrans Retina, puis le moment venu de les revoir en profondeur. Logic Pro X, sorti cet été, en est la parfaite illustration.