Les investissements récents de Samsung (84,6 millions d’euros) et de Qualcomm (92,3 millions d’euros payés pour moitié) ont amélioré la situation financière de Sharp, mais ne l’ont pas encore mis à l'abri de tous les soucis. Comme le révèle l'Asahi Shimbun, le fabricant japonais va dérouler une série de mesures sur trois ans pour tenter à nouveau de réduire ses dépenses.
5 000 de ses 51 000 salariés vont ainsi être licenciés, dans les filiales hors du territoire japonais comme au siège de la firme à Osaka. Les autres mesures pour faire des économies sont la réduction du nombre de directeurs aux salaires conséquents, qui passera de 12 à 6, ainsi que la diminution du nombre des « conseillers ». Il s’agit généralement d’anciens présidents ou vice-présidents que Sharp continue à rémunérer en plus de leur retraite dorée pour des emplois fictifs de consultants, selon une habitude fréquente dans les grandes sociétés nippones.
La stratégie commerciale sera davantage tournée vers les écrans de petite taille pour terminaux mobiles (smartphones et tablettes), plus rentables que les écrans LCD pour téléviseurs, qui sont le cœur d’activité du fabricant. Sharp essaye actuellement de vendre ses usines de TV situées en Malaisie et en Chine.
Grâce à ses mesures, Sharp espère que ses ventes annuelles atteindront 3 billions de yens (env. 22,7 milliards d’euros) pour un résultat d’exploitation de 180 milliards de yens (env. 1,4 milliard d’euros) et des profits nets de 100 milliards de yens (env. 758 millions d’euros). Des chiffres comparables à ceux réalisés en 2007 et donc qualifiés d'« ambitieux » par les milieux économiques japonais au regard du contexte économique et des prévisions très négatives des analystes.