Apple a levé 17 milliards de dollars sur les marchés, s’endettant pour la première fois depuis 1996. Aucune autre société n’a émis autant d’obligations : Roche avait levé 16,5 milliards de dollars en 2009, 100 millions de plus que France Telecom en 2001. Seuls les États et quelques institutions financières réalisent des emprunts obligataires plus élevés.
Les investisseurs avaient mobilisé jusqu’à 52 milliards de dollars, trois fois plus que ce qui était demandé, pour une opération jugée historique — ces obligations ont déjà gagné le surnom d’« iBonds » (de bond, obligation en anglais). L’émission d’obligations sera réalisée en six tranches, pour une durée de trois à trente ans :
- 1 milliard de dollars à taux variable, échéance à trois ans ;
- 1,5 milliard de dollars à 0,511 %, échéance à trois ans ;
- 2 milliards de dollars à taux variable, échéance à cinq ans ;
- 4 milliards de dollars à 1,076 %, échéance à cinq ans ;
- 5,5 milliards de dollars à 2,415 %, échéance à dix ans ;
- 3 milliards de dollars à 3,883 %, échéance à trente ans.
Apple n’avait aucun besoin d’emprunter, mais seuls 45 des 145 milliards de dollars de son trésor de guerre sont localisés aux États-Unis. Rapatrier les 100 milliards restants — le montant qu’elle va justement reverser à ses actionnaires d’ici 2015 — lui coûterait bien plus cher en impôts que sa dette va lui coûter en intérêts (lire : Le quatrième âge d’Apple).
Valeur sûre (AA+ selon S&P, Aa1 selon Moody's), Apple a en effet emprunté à un taux historiquement bas. La firme de Cupertino a ainsi obtenu des conditions similaires au dernier emprunt obligataire de Microsoft (la semaine dernière), et de meilleures conditions qu’Amazon.