Au lendemain du rush épique pour obtenir un ticket d'entrée à la WWDC 2013, Daniel Jalkut a eu une réaction singulière et il est probablement le seul parmi les 5 000 développeurs qui ont réussi à obtenir leur sésame à avoir annulé sa commande ainsi que son billet.
Alors qu'il avait réussi à se faufiler et décrocher la timbale, le développeur de l'éditeur de blog MarsEdit, après quelques minutes d'hésitation, a finalement retourné son billet voyant le nombre de ses pairs furieux d'avoir échoué « J'étais mal à l'aise de voir que nous avions tous fait le même effort pour s'enregistrer aussi vite que possible, mais que pour des raisons arbitraires j'étais accepté et d'autres pas. » (les billets de la WWDC sont nominatifs et ne peuvent être transférés ou revendus).
Sur son blog il regrette l'évolution prise par la WWDC où le droit d'entrée est devenu une simple loterie. L'année dernière il avait fallu attendre deux heures avant que les tickets ne soient tous vendus. Cela se comptait en jours auparavant et, rappelle Jalkut, plus loin dans le temps c'est Apple qui appelait certains développeurs jusqu'à la dernière minute pour les convaincre de venir… Quelques chanceux ont néanmoins été recontactés depuis hier soir par Apple qui leur propose d'acheter à nouveau un billet car elle a relevé que leur transaction n'était pas allée à son terme comme prévu.
Pour ce développeur, il est temps de repenser ce type d'événement. Conçue pour mettre en relation les développeurs tiers entre eux et avec ceux d'Apple, pour souder cette communauté, pour diffuser les informations relatives aux plateformes de la Pomme, la WWDC n'a pas bougé, ceintrée dans un cadre devenu trop étroit alors que celui du public concerné a explosé. Ce sont toujours les même 5000 places qui sont disponibles à San Francisco alors que d'après les chiffres d'Apple, uniquement aux Etats-unis et pour iOS seulement, il y a déjà 275 000 développeurs enregistrés… Il y a selon lui déconnexion entre la situation de la plateforme Apple aujourd'hui et les objectifs de la WWDC.
Le fait qu'Apple propose les vidéos de ses conférences est un bon point mais encore insuffisant. Il aimerait un effort plus distribué et régulier sur l'année et délocalisé avec la tenue de plus petits rendez-vous à travers le monde. Apple l'a fait il y a deux ans pour iOS 5 avec son Tech Talk Tour. Cela s'est tenu dans neuf villes et 7 pays, mais sur une journée seulement et avec des évangélistes plutôt que des ingénieurs.
Jalkut suggère aussi un partage des solutions données à un développeur lorsqu'il est en bute à un problème (ce genre de tête-à-tête avec un ingénieur d'Apple est l'un des attraits de la WWDC) afin que tous les autres en profitent.
Dan Wood, le développeur de l'éditeur de sites web Sandvox abonde dans le sens de Jalkut. Il regrette qu'il n'y ait pas plus d'interaction possible en ligne avec les ingénieurs d'Apple au fil de l'année, que le principe des événements régionaux ne soient pas réédité et amélioré, avec également des gens d'Apple voyageant régulièrement pour rencontrer les développeurs. On imagine mal Apple envoyer ceux de ses développeurs qui codent tous les deux jours sur les routes, d'autant que ses effectifs ne sont pas infinis, mais il y a peut-être une marge de manœuvre possible parmi ses équipes.
Aucun de ces deux développeurs ne croit réellement que la solution consiste à aller simplement dans un centre de conférence plus grand ou une autre ville. Cela n'a d'ailleurs pas beaucoup de sens - quel que que soit l'endroit - il sera toujours trop étroit au vu du nombre toujours plus important de développeurs iOS/OS X.
Et l'on voit mal Apple déplacer ainsi ses 1000 ingénieurs à quelques centaines ou milliers de km de leurs bureaux. La proximité de Cupertino et de San Francisco est à ce titre un avantage indéniable. Il y a donc matière à revoir, améliorer ou réinventer les conditions de rencontre entre Apple et ses développeurs à travers le monde, que ce soit physiquement ou par d'autres biais. S'il a fallu entre une et deux minutes cette année pour afficher complet, qu'en sera-t-il l'année prochaine ? Le lot de billets 2013 s'est vendu 74000 fois plus rapidement qu'en 2008 et 90 fois plus vite que l'an dernier.
NB : une "WWDC Off" va se tenir à San Francisco aux mêmes dates que celle d'Apple, à proximité du Moscone Center. Elle est gratuite et ouverte à tous sur inscription. Baptisée #AltWWDC, quelques développeurs (dont Daniel Jalkut) y interviendront, cela permettra aussi aux autres de discuter de ce qui s'est passé à la vraie WWDC.
Alors qu'il avait réussi à se faufiler et décrocher la timbale, le développeur de l'éditeur de blog MarsEdit, après quelques minutes d'hésitation, a finalement retourné son billet voyant le nombre de ses pairs furieux d'avoir échoué « J'étais mal à l'aise de voir que nous avions tous fait le même effort pour s'enregistrer aussi vite que possible, mais que pour des raisons arbitraires j'étais accepté et d'autres pas. » (les billets de la WWDC sont nominatifs et ne peuvent être transférés ou revendus).
Sur son blog il regrette l'évolution prise par la WWDC où le droit d'entrée est devenu une simple loterie. L'année dernière il avait fallu attendre deux heures avant que les tickets ne soient tous vendus. Cela se comptait en jours auparavant et, rappelle Jalkut, plus loin dans le temps c'est Apple qui appelait certains développeurs jusqu'à la dernière minute pour les convaincre de venir… Quelques chanceux ont néanmoins été recontactés depuis hier soir par Apple qui leur propose d'acheter à nouveau un billet car elle a relevé que leur transaction n'était pas allée à son terme comme prévu.
Pour ce développeur, il est temps de repenser ce type d'événement. Conçue pour mettre en relation les développeurs tiers entre eux et avec ceux d'Apple, pour souder cette communauté, pour diffuser les informations relatives aux plateformes de la Pomme, la WWDC n'a pas bougé, ceintrée dans un cadre devenu trop étroit alors que celui du public concerné a explosé. Ce sont toujours les même 5000 places qui sont disponibles à San Francisco alors que d'après les chiffres d'Apple, uniquement aux Etats-unis et pour iOS seulement, il y a déjà 275 000 développeurs enregistrés… Il y a selon lui déconnexion entre la situation de la plateforme Apple aujourd'hui et les objectifs de la WWDC.
Le fait qu'Apple propose les vidéos de ses conférences est un bon point mais encore insuffisant. Il aimerait un effort plus distribué et régulier sur l'année et délocalisé avec la tenue de plus petits rendez-vous à travers le monde. Apple l'a fait il y a deux ans pour iOS 5 avec son Tech Talk Tour. Cela s'est tenu dans neuf villes et 7 pays, mais sur une journée seulement et avec des évangélistes plutôt que des ingénieurs.
Jalkut suggère aussi un partage des solutions données à un développeur lorsqu'il est en bute à un problème (ce genre de tête-à-tête avec un ingénieur d'Apple est l'un des attraits de la WWDC) afin que tous les autres en profitent.
« J'ai adoré les multiples fois où j'ai assisté à la WWDC, et il est possible que je m'y plaise à nouveau un jour, mais son heure est venue. C'est le moment de passer à autre chose. En 1983, 1993 et 2003, c'était un bon outil car elle remplissait largement les objectifs à la fois d'Apple et des développeurs. En 2013, c'est un club étrange, exclusif et tournant, avec des règles d'adhésion arbitraires et des avantages de plus en plus contestables. C'est une source annuelle de stress et d'incertitude pour les futurs participants, et elle vient de faire un énorme affront à des milliers de développeurs qui n'ont pas réussi à s'inscrire pour le spectacle de cette année. »
Dan Wood, le développeur de l'éditeur de sites web Sandvox abonde dans le sens de Jalkut. Il regrette qu'il n'y ait pas plus d'interaction possible en ligne avec les ingénieurs d'Apple au fil de l'année, que le principe des événements régionaux ne soient pas réédité et amélioré, avec également des gens d'Apple voyageant régulièrement pour rencontrer les développeurs. On imagine mal Apple envoyer ceux de ses développeurs qui codent tous les deux jours sur les routes, d'autant que ses effectifs ne sont pas infinis, mais il y a peut-être une marge de manœuvre possible parmi ses équipes.
Aucun de ces deux développeurs ne croit réellement que la solution consiste à aller simplement dans un centre de conférence plus grand ou une autre ville. Cela n'a d'ailleurs pas beaucoup de sens - quel que que soit l'endroit - il sera toujours trop étroit au vu du nombre toujours plus important de développeurs iOS/OS X.
Et l'on voit mal Apple déplacer ainsi ses 1000 ingénieurs à quelques centaines ou milliers de km de leurs bureaux. La proximité de Cupertino et de San Francisco est à ce titre un avantage indéniable. Il y a donc matière à revoir, améliorer ou réinventer les conditions de rencontre entre Apple et ses développeurs à travers le monde, que ce soit physiquement ou par d'autres biais. S'il a fallu entre une et deux minutes cette année pour afficher complet, qu'en sera-t-il l'année prochaine ? Le lot de billets 2013 s'est vendu 74000 fois plus rapidement qu'en 2008 et 90 fois plus vite que l'an dernier.
2008: 2 months. 2009: 1 month. 2010: 1 week.2011: 1 day.2012: 70 minutes. 2013: 90 seconds. 2014: already soldout#WWDC #soldout
— Yoann GINI (@ygini) 25 avril 2013
NB : une "WWDC Off" va se tenir à San Francisco aux mêmes dates que celle d'Apple, à proximité du Moscone Center. Elle est gratuite et ouverte à tous sur inscription. Baptisée #AltWWDC, quelques développeurs (dont Daniel Jalkut) y interviendront, cela permettra aussi aux autres de discuter de ce qui s'est passé à la vraie WWDC.