Apple et Google ne travailleront plus main dans la main au développement du moteur de rendu de WebKit. Google annonce en effet la création de son propre moteur de rendu open-source, Blink — un nom qui rappellera de mauvais souvenirs à ceux qui ont connu le « web 1.0 ».
Du projet WebKit, Google n’a jamais utilisé que WebCore, le moteur de rendu HTML et CSS : Chrome possède son propre moteur JavaScript (V8), son propre modèle multi-processus et son propre système de sandboxing. Un pied dedans, un pied dehors, Google devait prendre en charge du code inutile et le projet WebKit prendre en compte certaines spécificités de Chrome.
Remplacer WebCore par Blink permet à Google d’alléger Chrome de quelque 4,5 millions de lignes de code, et donc potentiellement d’en supprimer quelques bogues. La transition est facilitée par le fait que Blink ne soit ni plus ni moins qu’un fork de WebCore : il sera intégré dès aujourd’hui à Google Canary et devrait rapidement faire son apparition dans la version stable de Chrome. Il sera aussi utilisé par la prochaine version d'Opera.
Dans un premier temps, les changements devraient être transparents pour les développeurs web. Mais à plus long terme, il faudra traiter Blink comme un nouveau moteur de rendu : Google évoque déjà un traitement spécifique des modules externes, une amélioration de la gestion des webapps, et l’abandon progressif de la prise en charge des préfixes spécifiques à WebKit.
La simplification de la base de code de WebKit permettant sans doute d’accélérer le développement de certaines nouveautés, la création de Blink est aussi bénéfique pour Apple. Elle reprend au passage la haute main sur le projet qu'elle a créé, alors que chaque acteur majeur du monde du mobile dispose désormais de « son » moteur de rendu (lire : Samsung et Mozilla réunis autour d'un moteur de navigateur web pour Android).