Sharp poursuit ses manœuvres pour tenter d’éviter la faillite. On se rappellera les péripéties des derniers mois… Le poids des investissements dans des lignes de production ultra-modernes pour lutter contre les concurrents chinois et coréens, est tel que ses dettes dépassent les 1 250 milliards de yens, soit environ 10,26 milliards d’euros ! Le géant (51 000 employés dans le monde tout de même !) de l’électronique nippon spécialisé dans les écrans s’était l’année dernière rapproché de Hon Hai Precision Industry, plus connu sous le nom de Foxconn et principal partenaire d’Apple pour la production de ses machines.
L’intérêt de Hon Hai était bien sûr de mettre la main à bon prix sur les technologies avancées de Sharp (technologie IGZO notamment)) et de s’allier avec le Japonais pour lutter contre l’ennemi commun : le coréen Samsung.
L’accord prévoyant un investissement de Hon Hai avait fait long feu (lire : Sharp s’enfonce dans la crise). Le cours de l’action de Sharp ne cessant de baisser au fur et à mesure que les investisseurs s’inquiétaient des chances de la société d’arriver à rembourser ses dettes (l’action étant passée de 550 ¥ en mars 2012 à 182 ¥ soit moins 66 % en août 2012), Foxconn avait demandé à renégocier les conditions de l’accord pour recevoir une quantité plus importante d’actions en se basant sur le nouveau cours des actions Sharp.
Les dirigeants du groupe japonais avaient refusé durant l’été, car le cours était à ce point bas que cela aurait donné à Hon Hai la majorité des parts, et le contrôle de Sharp. D’après la loi japonaise, d’autre part, posséder plus de 10 % des actions d’une société (l’accord de mars avec Hon Hai ne concernait que 9,9 % des actions) aurait permis à Hon Hai de demander à un tribunal la liquidation de la société. Sharp étant en faillite virtuelle depuis un moment, le risque était trop important.
Après une période pendant laquelle Sharp, toujours aux abois face à ses dettes abyssales, s’était tourné vers différents industriels pour essayer de trouver de l’aide. Les rumeurs veulent qu’IBM, Microsoft, Apple… aient été approchés, mais sans succès apparemment (lire : Apple à la rescousse de Sharp ?). Par contre, un accord avec Qualcomm apportait finalement à Sharp un (petit) ballon d’oxygène début décembre (investissement de 11,8 milliards de yens dans Sharp).
La dernière partie de cette course à la survie pour Sharp vient d’être annoncé par un communiqué de presse : contre toute attente, il s’agit d’un virage à 180° : une alliance avec l’adversaire principal du groupe nippon, Samsung. Le coréen Samsung Electronics va investir 10 milliards de yens (environ 83,13 millions d’euros) dans Sharp au moyen d’une augmentation de capital qui lui donnera 3,04 % du capital de Sharp. Le japonais fournira écran LCD pour smartphones et téléviseurs au coréen. Les écrans LCD seront fournis en priorité sur les commandes des autres clients de Sharp, comme Nintendo ou Apple…, à Samsung et notamment ceux de l’unité de production ultra-moderne de Kameyama.
L’intérêt pour Samsung est de bénéficier d’une qualité d’écrans inégalée sans avoir à faire de coûteux investissements dans la construction d’une nouvelle usine ni à attendre de longs mois avant d’y commencer la production. D’autre part, l’accord lui permettra de bénéficier d’une production stable, car la popularité récente rencontrée par certains de ses appareils très demandés comme les smartphones Galaxy, était un souci pour le coréen.
Cet accord avec son pire ennemi a été imposé par les banques, car Sharp doit faire face prochainement à une échéance importante. Si la situation du groupe japonais s’est un peu améliorée, Sharp est toujours dans une situation difficile et prévoit une perte conséquente (450 milliards de yens, soit 3,7 milliards d’euros) cette année.
L’intérêt de Hon Hai était bien sûr de mettre la main à bon prix sur les technologies avancées de Sharp (technologie IGZO notamment)) et de s’allier avec le Japonais pour lutter contre l’ennemi commun : le coréen Samsung.
Samsung / Sharp : un marriage arrangé par les banquiers. Image : Samsungtomorrow
L’accord prévoyant un investissement de Hon Hai avait fait long feu (lire : Sharp s’enfonce dans la crise). Le cours de l’action de Sharp ne cessant de baisser au fur et à mesure que les investisseurs s’inquiétaient des chances de la société d’arriver à rembourser ses dettes (l’action étant passée de 550 ¥ en mars 2012 à 182 ¥ soit moins 66 % en août 2012), Foxconn avait demandé à renégocier les conditions de l’accord pour recevoir une quantité plus importante d’actions en se basant sur le nouveau cours des actions Sharp.
Les dirigeants du groupe japonais avaient refusé durant l’été, car le cours était à ce point bas que cela aurait donné à Hon Hai la majorité des parts, et le contrôle de Sharp. D’après la loi japonaise, d’autre part, posséder plus de 10 % des actions d’une société (l’accord de mars avec Hon Hai ne concernait que 9,9 % des actions) aurait permis à Hon Hai de demander à un tribunal la liquidation de la société. Sharp étant en faillite virtuelle depuis un moment, le risque était trop important.
Après une période pendant laquelle Sharp, toujours aux abois face à ses dettes abyssales, s’était tourné vers différents industriels pour essayer de trouver de l’aide. Les rumeurs veulent qu’IBM, Microsoft, Apple… aient été approchés, mais sans succès apparemment (lire : Apple à la rescousse de Sharp ?). Par contre, un accord avec Qualcomm apportait finalement à Sharp un (petit) ballon d’oxygène début décembre (investissement de 11,8 milliards de yens dans Sharp).
La dernière partie de cette course à la survie pour Sharp vient d’être annoncé par un communiqué de presse : contre toute attente, il s’agit d’un virage à 180° : une alliance avec l’adversaire principal du groupe nippon, Samsung. Le coréen Samsung Electronics va investir 10 milliards de yens (environ 83,13 millions d’euros) dans Sharp au moyen d’une augmentation de capital qui lui donnera 3,04 % du capital de Sharp. Le japonais fournira écran LCD pour smartphones et téléviseurs au coréen. Les écrans LCD seront fournis en priorité sur les commandes des autres clients de Sharp, comme Nintendo ou Apple…, à Samsung et notamment ceux de l’unité de production ultra-moderne de Kameyama.
L’intérêt pour Samsung est de bénéficier d’une qualité d’écrans inégalée sans avoir à faire de coûteux investissements dans la construction d’une nouvelle usine ni à attendre de longs mois avant d’y commencer la production. D’autre part, l’accord lui permettra de bénéficier d’une production stable, car la popularité récente rencontrée par certains de ses appareils très demandés comme les smartphones Galaxy, était un souci pour le coréen.
Cet accord avec son pire ennemi a été imposé par les banques, car Sharp doit faire face prochainement à une échéance importante. Si la situation du groupe japonais s’est un peu améliorée, Sharp est toujours dans une situation difficile et prévoit une perte conséquente (450 milliards de yens, soit 3,7 milliards d’euros) cette année.