Alors que les esprits s’échauffent à quelques heures de l’annonce des résultats d’Apple, certains semblent avoir oublié un détail d’importance qui faussera la plupart des comparaisons : alors que le premier trimestre fiscal 2012 d’Apple comptait 14 semaines, le premier trimestre fiscal 2013 n’en compte que 13. Une différence de l’ordre de 7 % qui est d’autant plus notable que le premier trimestre fiscal d’Apple correspond au quatrième trimestre calendaire : celui des fêtes, le plus important de l’année.
La plupart des analystes raisonnent néanmoins avec des résultats redressés, qui prennent bien en compte cette différence. Et même si un certain climat médiatique annonce une véritable apocalypse financière, aucun de ces analystes, qu’ils soient indépendants ou professionnels, ne prévoit une baisse du chiffre d’affaires et seuls quelques-uns s’attendent à une baisse des bénéfices. Voilà qui remet les choses en perspective.
Apple avait d’ailleurs annoncé la couleur en se fixant un cap à 52 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 11,75 $ de bénéfice par action : un objectif qui n’est en rien pessimiste, qui n’est même pas raisonnable, mais fixe tout simplement les contours d’un nouveau trimestre record. Les analystes, dont les estimations se sont révélées plutôt juste ces deux derniers trimestres, sont pour la plupart confiants en la capacité d’Apple non pas d’avoir atteint ces objectifs, mais de les avoir dépassés de loin.
Le consensus s’établit ainsi autour de 56 milliards de dollars de chiffre d’affaires et de 14,20 $ de bénéfice par action. Il faut néanmoins noter que la différence entre les indépendants et les professionnels est plus marquée qu’elle n’a pu l’être ces six derniers mois : les indépendants sont globalement très optimistes, n’hésitant pas à passer la barre des 15 $ de bénéfice par action, alors que les professionnels ont retrouvé leur prudence, tout en restant presque tous au-dessus de la barre placée par Apple.
La médiane des estimations de ventes de Mac s’établit à 5,2 millions d’unités, un chiffre identique à celui de l’an dernier… sauf si l’on prend en compte la semaine de différence. Avec des chiffres redressés, les ventes de Mac seraient alors en hausse de 8 %, une petite performance dans un marché qui souffre énormément.
Les estimations de ventes d’iPad varient du simple au double selon les analystes, mais la valeur médiane s’établit autour de 24 millions, une augmentation de 67 % d’une année sur l’autre (toujours en prenant en compte la semaine de moins, 55 % sinon). Beaucoup d’indépendants et quelques-uns des professionnels les plus réputés visent encore plus haut : Toni Sacconaghi de Bernstein Research, qui a vu plutôt juste ces derniers temps, table sur 27,3 millions d’iPad vendus.
On parle depuis des semaines de 50 millions d’iPhone vendus, ce que les analystes semblent confirmer (49,5 millions). Un bon chiffre dans l’absolu qui masque une croissance des ventes se tassant doucement : 45 % « seulement » contre 100 % en moyenne ces quatre dernières années à la même époque. Voilà qui justifie sans doute les rumeurs autour d’un iPhone vendu à un prix bien plus abordable que l’iPhone 4 mais conçu pour préserver la marge d’Apple.
S’il fallait une preuve supplémentaire de la pertinence de cette idée, on pourrait citer les résultats trimestriels de l’opérateur américain Verizon, qui a révélé que seulement la moitié de ses ventes d’iPhone ont été réalisées avec l’iPhone 5. En proposant l’iPhone 4 gratuitement contre un engagement tout au long du mois de décembre, l’opérateur a attiré de très nombreux clients : 63 % des smartphones vendus par Verizon pendant les fêtes étaient des iPhone.