Est-ce que Meg Whitman pourra renverser la situation chez HP ? C’est l’objet d'un long article de Businessweek. Elle hérite d’une situation de déliquescence provoquée en partie par le départ de Mark Hurd en 2010 du fait d’un conflit d’intérêts. À l’époque, raconte le magazine, Steve Jobs était intervenu en sa faveur.
Mark Hurd
Trois jours après avoir été débarqué par le conseil d’administration de HP, Mark Hurd reçut un courriel amical de Steve Jobs ; les deux hommes se rencontrèrent alors à Palo Alto pour une de ces promenades à l’ombre des arbres dont Jobs avait le secret. Le fondateur d’Apple l’aurait alors imploré de faire tout ce qui était en son possible pour se rabibocher avec le conseil d’administration et revenir à la tête de HP.
Le conseil en question s’inquiétait de l’impopularité de Hurd parmi les employés, sans pouvoir rien n’y faire vu son succès financier. Une liaison avec une consultante a servi de prétexte à sa chute, digne d’un épisode de série B. Hurd avait fait en sorte qu’elle soit payée pour des services qu’elle n’avait pas rendus, une peccadille devenue « trahison » pour le conseil d’administration.
Ami de Mark Hurd, le fantasque CEO d’Oracle, Larry Ellison, n'avait à l'époque pas hésité à réagir violemment :
« Le conseil d’administration de HP vient de prendre la pire décision depuis que les idiots du conseil d’Apple ont viré Steve Jobs il y a bien des années de cela. Cette décision a failli détruire Apple, et l’aurait probablement fait si Steve n’était pas revenu pour les sauver. »
L’autre ami de Larry Ellison, Steve Jobs, semblait visiblement être du même avis. Craignant que le départ de Hurd entraîne un manque de vision qui précipiterait le déclin de HP et pénaliserait ainsi l’ensemble de la Silicon Valley, le fondateur d’Apple avait même proposé d’écrire une lettre au conseil d’administration et d’appeler chacun de ses membres ! Las, ses efforts n’ont jamais porté leurs fruits.
Ellison a donné à Hurd un poste chez Oracle, HP s’est trouvé un nouveau CEO en la personne de Léo Apotheker. Steve Jobs a vécu juste assez longtemps pour voir Meg Whitman récupérer la direction de Hewlett-Packard. La même Meg Whitman qu’il n’a jamais manqué de qualifier de « cruche »…