TIME n'a donc pas choisi Tim Cook "The Technologist" comme Personne de l'Année. L'hebdomadaire lui a préféré le président Barack Obama "Architecte d'une Nouvelle Amérique", plaçant toutefois le patron d'Apple en troisième position. Ce dernier suit Malala Yousafzai, une militante pakistanaise des droits de l'homme.
Dans le portrait qui lui est consacré, Tim Cook, premier PDG d'Apple arrivé à ce poste sans être précédé d'une lutte féroce, raconte que les modalités de cette transition étaient devenues une priorité pour Steve Jobs lorsqu'il devient brièvement président d'Apple.
À la disparition de Steve Jobs, Apple était valorisée à 351 milliards de dollars pour 502 milliards aujourd'hui sous la direction de Cook depuis un an, et 120 milliards de trésoreries. TIME souligne les différences de personnalité entre feu le patron d'Apple et son successeur « C'est un séducteur, à l'accent du Sud, lent à la voix douce. Il ne vient pas à vous, il vous attend pour que vous veniez à lui. Et tôt ou tard vous le faites, non pas parce que vous êtes obligé, mais parce que vous le voulez. ».
Un Cook évidemment très différent de Steve Jobs et qui explique avoir décidé dès le départ, bien avant que Jobs ne lui parle de lui confier le poste, qu'il resterait lui-même et ne chercherait pas à changer de personnalité « C'est la seule personne avec qui je me sens de faire du bon boulot ».
TIME décrit un Tim Cook réveillé chaque matin à 3h45 pour répondre aux emails et profiter des quelques fuseaux horaires encore allumés pour correspondre avec ses équipes, puis il va faire du sport puis se rend chez Starbuck (pour encore un peu de mail), puis chez Apple.
Un patron qui ne cherche pas à reporter des problèmes urgents « Les choses vont très vite chez Apple, et mon expérience me laisse à penser que les problèmes majeurs ne disparaissent pas tout seuls ».
Il raconte avoir été épaté par sa première rencontre avec Jobs il y a 15 ans - Cook était chez Compaq - qui entendait parier l'avenir de sa société sur le grand public alors que tout le monde ne louait que les vertus du secteur de l'entreprise « Compaq se cassait la figure dans le grand public et ne savait pas comment s'y prendre. IBM l'avait abandonné. Tout en venait à conclure que le domaine du grand public était bon pour les perdants, et voilà Steve qui voulait miser l'avenir de la société dessus ». Cook rentra chez lui le dimanche, le lundi le poste de directeur des opérations lui était proposé et le mardi il démissionnait de Compaq.