Greenpeace a publié la 18e édition de son Guide to Greener Electronics, ce classement des efforts en matière de gestion et de communication environnementales réalisé par les entreprises technologiques depuis 2006. Apple y perd deux places et passe 6e avec un score de 4,5 sur 10 : Greenpeace pointe à nouveau du doigt le manque de communication de la firme de Cupertino.
Apple obtient ainsi un score parfait en matière d’efficacité énergétique de ses produits : ils respectent tous les standards les plus stricts en la matière, et de très loin. Aucun de ces produits ne contient du PVC, des agents ignifuges bromés, des phtalates, du mercure ou de l’arsenic et ils se débarrasseront bientôt de toute trace de chlore ou de brome ; mais Apple perd un point pour ne pas s’être engagée à arrêter d’utiliser de l’antimoine ou du béryllium. Greenpeace note que les produits Apple utilisent très peu de plastique (2,5 g dans un MacBook Air) et la firme de Cupertino indique utiliser des plastiques recyclés — pas suffisant pour l’ONG, qui aimerait connaître les quantités utilisées. Les batteries des produits Apple ont une durée de vie en général supérieure à celles des produits concurrents et leur remplacement est possible jusqu’à sept ans après la présentation du produit — pas suffisant non plus pour Greenpeace, qui aimerait que la durée de prise en charge soit clairement indiquée pour chaque produit.
Si Apple est parmi les sociétés les plus engagées dans le mouvement conflict-free, elle perd un point pour ne pas avoir participé à quelques événements techniques. Greenpeace aligne la firme de Cupertino dans les autres domaines du fait de son manque de communication : elle ne détaille pas complètement sa position sur la gestion des produits toxiques et elle ne communique pas sur son utilisation de filières renouvelables de papier. De même, l’ONG déplore que bien qu’Apple participe activement aux filières légales ou volontaires de recyclage de ses produits dans 95 % des pays où elle est présente, elle ne donne pas de chiffres selon les produits.
Apple prend une véritable claque sur le secteur énergétique, d’abord et avant tout parce que Greenpeace ne peut remplir ses cases. Apple ne pèse pas sur les gouvernements dans le domaine des énergies renouvelables : cela mérite un zéro pointé selon l’ONG. Apple communique sur ses efforts en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais ne le fait pas assez en détail pour Greenpeace. Et même si les data-centers d’Apple sont parmi les plus économes du monde et que la firme de Cupertino devrait rapidement fonctionner entièrement avec des énergies renouvelables, Greenpeace voudrait là encore obtenir des rapports détaillés.
Plus tempérée qu’à l’habitude, Greenpeace reconnaît volontiers qu’Apple n’est pas une mauvaise élève, loin de là — le classement s’étant de plus fortement resserré. Mais elle est très fortement pénalisée par son refus de communiquer avec cette ONG, qui le lui rend bien dans son classement. On retrouve HP (2e au lieu de 1re, 5,7 sur 10) et Nokia (3e au lieu de 4e, 5,4 sur 10) sur le podium, mais Dell en chute (5e au lieu de 3e, 4,6 sur 10), tandis que l’indien Wipro fait une entrée remarquée à la première place (7,1 sur 10).