Près d’un milliard d’euros ! C’est la somme que la Direction générale des Impôts vient de réclamer à Google. C’est en tout cas ce que rapporte le Canard Enchaîné dans son édition du jour.
L’État français conteste certaines optimisations fiscales mises en place par Google (et d’autres grands groupes internationaux), qui lui permet de payer son impôt sur les sociétés à Dublin où le taux d’imposition n’est que de 15 %. L’enquête avait été lancée lorsque la précédente majorité était au pouvoir. Pour sa part, Google France affirme ne pas avoir reçu de notification de redressement fiscal de la part de l'administration.
Si l’on en croit le Canard, il semble que cet élément soit un objet de négociations dans l’affaire qui oppose le géant de l’internet et les médias. L’Association de la presse d'information politique et générale milite (IPG) pour que Google participe au financement de la presse en ligne, estimant que le géant de l’internet prospère sur le dos des médias.
Pour contrebalancer cela, l’IPG désire « une juste rémunération » quand le résultat de la recherche de l’internaute pointe des liens vers un site de presse. Le montant de cette rémunération serait payé en fonction du nombre de clics.
Il est à noter que ce projet ne fait pas l’unanimité auprès des différents acteurs de la presse (Atlantico, Rue89, Mediapart, Slate…). Cette taxe est surtout poussée par les médias traditionnels. Le Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne (Spiil) n’est pas favorable à cette idée. Son président, Maurice Botbol déclare : « La presse est déjà totalement dépendante de Google au niveau de l'audience, si à cela on ajoute une dépendance économique, Google pourra décider de tout ».
En début de semaine, Éric Schmidt a fait une visite de courtoisie à l’Elysée. À cette occasion, le Président de la République a fait savoir qu’il aimerait que Google et les groupes de médias parviennent à un accord d’ici la fin de l’année. Sinon, l’Etat pourrait légiférer.
Le Canard n’y va pas par quatre chemins, il estime qu’en cas d’accord, il y aura moyen de négocier ce petit différend d’un milliard d’euros.
Ce n’est pas la première fois que l’État français tente de mettre Google à contribution. Le précédent gouvernement avait essayé en vain de mettre en place une taxe Google qui portait sur la publicité en ligne.
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