Les Français vivant à l'étranger ont déjà commencé à voter de manière électronique pour les législatives. Jean-Christophe Vignes, l'un de nos pigistes, s'y est essayé avec plusieurs Mac… pour mieux s'y casser les dents. Il nous a détaillé cette occasion ratée en espérant réussir à glisser son bulletin électronique pour le second tour qui approche.
« La vie politique française a connu un mini-événement. Pour la première fois, le vote électronique était possible pour les Français résidant à l'étranger et souhaitant élire les députés qui les représenteront après les législatives. Le vote pour ces personnes se déroule avant celles habitant dans l'Hexagone.
Malheureusement, il semble que notre bonne vieille urne ne soit pas encore prête à passer au XXIe siècle. Entre l'identifiant envoyé par courrier postal (pas de chance on était en déplacement) doublé d'un SMS (jamais arrivé et impossible à réobtenir), et un mot de passe expédié dans un e-mail séparé, le chemin est semé d'embûches pour les premiers votants électroniques. Surtout s’ils utilisent un Mac…
Bien sûr, la « configuration recommandée » mentionne bien un Macintosh. Cependant, les services de support technique n'ont jamais dû en voir un de près. Muni de nos précieux identifiants (qu'un voisin a pu récupérer pour nous dans la boîte aux lettres, puisque le quai d'Orsay refuse de les renvoyer par un autre moyen, un comble pour le vote électronique !) nous avons essayé de voter.
Première déconvenue, ni iPad ni iPhone ne sont supportés, pour des « raisons de sécurité ». La remarque est piquante, d’autant plus que les codes d’accès de la base de données contenant les identifiants circulent, en clair et depuis plusieurs jours.
Nous avons donc essayé avec pas moins de trois Macs différents. Un MacBook (sur Snow Leopard) un MacBook Air et un MacBook Pro. Le MacBook Air est hors course : selon les nouvelles règles d'Apple, ni Flash ni Java n'y ont été installés en standard et notre bande passante - au moment de notre déplacement - ne nous permettait pas de les télécharger dans les temps.
C'est bien sûr Java qui pose le plus gros problème, comme nous le constaterons sur les deux autres machines. Le site du Ministère des Affaires étrangères est très précis, il faut « utiliser Java 1.6.0_32 » et surtout pas la « dernière version majeure de Java, 1.7, publiée il y a quelques jours ». Comprenne qui pourra… (Java SE 7 n'est pas encore totalement complet dans sa version OS X, ndlr).
Problème, le MacBook a bien la dernière version officielle de Java, mais il s'agit d'une 1.6.0_31… Même avec les bons identifiants le bouton « Se connecter » du portail de vote en ligne restera désespérément grisé.
La FAQ du site n'est pas plus encourageante. Surprise, elle connaît l'existence de l'application « Préférences Java », dont il faut l’avouer, nous ignorions l’existence avant ce jour (elle est nichée dans le sous-dossier Utilitaire).
Malheureusement, le rédacteur de la FAQ n'a probablement pas ouvert cette application, pas plus que le préposé au support technique téléphonique. En effet, le logiciel montre clairement quatre onglets, alors que le préposé – qui se contente de lire ladite FAQ – se bornait à parler d'un unique réglage, mais il était incapable de nous guider puisque, de son propre aveu, « il ne connaissait pas l’interface de l’application. » Ce réglage s'avérera être "Activer le module d'applet et les applications Web Start" qui était pourtant déjà coché chez nous.
Les douze coups de midi sonnent à Paris, et avec eux s'envolent nos espoirs de voter pour le premier tour. La possibilité de voter électroniquement rendant inutile la présence de procuration, les Français ne pouvant se rendre dans leur bureau de vote la semaine prochaine et qui auront eu les mêmes problèmes techniques que nous, n'auront donc pas pu voter lors de cette élection. Deux autres couples de notre connaissance ont connu le même problème.
Au-delà de l'anecdote, notre mésaventure appelle plusieurs commentaires. Premièrement, les services de l'État ne sont manifestement pas préparés à ces questions d'ordre technique.
De même, si l'on pouvait parler de marginalisation du Mac il y a 15 ans, les chiffres montrent aujourd'hui sans ambiguïté la nouvelle présence du Mac. Le temps n'est plus à l'exotisme de nos machines.
Enfin, c'est bien le support de Java sur nos machines qui pose un réel problème. La fameuse « version 1.6_032 » existe ! Il s'agit de la bêta mise à disposition il y a quelques semaines par Apple, mais uniquement pour les développeurs enregistrés. On sait qu'Oracle a repris à Apple le support de Java sur Mac pour les futures versions, il n'est que temps !
Une possible solution se dessine peut-être et nous la testerons à l'occasion du second tour mercredi prochain (le premier tour du vote électronique pour les Français à l'étranger s'est déroulé entre le 23 et le 29 mai) : employer Firefox 11. Ce serait une voie de secours au vu de témoignages dans des forums.
Une telle opération, manifestement très mal préparée et dont les bénéficiaires sont laissées totalement à eux-mêmes, est contre-productive. Passant le plus clair dans nos journées sur nos machines, nous sommes justement des candidats parfaits pour le fameux vote électronique. »
« La vie politique française a connu un mini-événement. Pour la première fois, le vote électronique était possible pour les Français résidant à l'étranger et souhaitant élire les députés qui les représenteront après les législatives. Le vote pour ces personnes se déroule avant celles habitant dans l'Hexagone.
Malheureusement, il semble que notre bonne vieille urne ne soit pas encore prête à passer au XXIe siècle. Entre l'identifiant envoyé par courrier postal (pas de chance on était en déplacement) doublé d'un SMS (jamais arrivé et impossible à réobtenir), et un mot de passe expédié dans un e-mail séparé, le chemin est semé d'embûches pour les premiers votants électroniques. Surtout s’ils utilisent un Mac…
Bien sûr, la « configuration recommandée » mentionne bien un Macintosh. Cependant, les services de support technique n'ont jamais dû en voir un de près. Muni de nos précieux identifiants (qu'un voisin a pu récupérer pour nous dans la boîte aux lettres, puisque le quai d'Orsay refuse de les renvoyer par un autre moyen, un comble pour le vote électronique !) nous avons essayé de voter.
Première déconvenue, ni iPad ni iPhone ne sont supportés, pour des « raisons de sécurité ». La remarque est piquante, d’autant plus que les codes d’accès de la base de données contenant les identifiants circulent, en clair et depuis plusieurs jours.
Nous avons donc essayé avec pas moins de trois Macs différents. Un MacBook (sur Snow Leopard) un MacBook Air et un MacBook Pro. Le MacBook Air est hors course : selon les nouvelles règles d'Apple, ni Flash ni Java n'y ont été installés en standard et notre bande passante - au moment de notre déplacement - ne nous permettait pas de les télécharger dans les temps.
C'est bien sûr Java qui pose le plus gros problème, comme nous le constaterons sur les deux autres machines. Le site du Ministère des Affaires étrangères est très précis, il faut « utiliser Java 1.6.0_32 » et surtout pas la « dernière version majeure de Java, 1.7, publiée il y a quelques jours ». Comprenne qui pourra… (Java SE 7 n'est pas encore totalement complet dans sa version OS X, ndlr).
Problème, le MacBook a bien la dernière version officielle de Java, mais il s'agit d'une 1.6.0_31… Même avec les bons identifiants le bouton « Se connecter » du portail de vote en ligne restera désespérément grisé.
La FAQ du site n'est pas plus encourageante. Surprise, elle connaît l'existence de l'application « Préférences Java », dont il faut l’avouer, nous ignorions l’existence avant ce jour (elle est nichée dans le sous-dossier Utilitaire).
Malheureusement, le rédacteur de la FAQ n'a probablement pas ouvert cette application, pas plus que le préposé au support technique téléphonique. En effet, le logiciel montre clairement quatre onglets, alors que le préposé – qui se contente de lire ladite FAQ – se bornait à parler d'un unique réglage, mais il était incapable de nous guider puisque, de son propre aveu, « il ne connaissait pas l’interface de l’application. » Ce réglage s'avérera être "Activer le module d'applet et les applications Web Start" qui était pourtant déjà coché chez nous.
Les douze coups de midi sonnent à Paris, et avec eux s'envolent nos espoirs de voter pour le premier tour. La possibilité de voter électroniquement rendant inutile la présence de procuration, les Français ne pouvant se rendre dans leur bureau de vote la semaine prochaine et qui auront eu les mêmes problèmes techniques que nous, n'auront donc pas pu voter lors de cette élection. Deux autres couples de notre connaissance ont connu le même problème.
Au-delà de l'anecdote, notre mésaventure appelle plusieurs commentaires. Premièrement, les services de l'État ne sont manifestement pas préparés à ces questions d'ordre technique.
De même, si l'on pouvait parler de marginalisation du Mac il y a 15 ans, les chiffres montrent aujourd'hui sans ambiguïté la nouvelle présence du Mac. Le temps n'est plus à l'exotisme de nos machines.
Enfin, c'est bien le support de Java sur nos machines qui pose un réel problème. La fameuse « version 1.6_032 » existe ! Il s'agit de la bêta mise à disposition il y a quelques semaines par Apple, mais uniquement pour les développeurs enregistrés. On sait qu'Oracle a repris à Apple le support de Java sur Mac pour les futures versions, il n'est que temps !
Une possible solution se dessine peut-être et nous la testerons à l'occasion du second tour mercredi prochain (le premier tour du vote électronique pour les Français à l'étranger s'est déroulé entre le 23 et le 29 mai) : employer Firefox 11. Ce serait une voie de secours au vu de témoignages dans des forums.
Une telle opération, manifestement très mal préparée et dont les bénéficiaires sont laissées totalement à eux-mêmes, est contre-productive. Passant le plus clair dans nos journées sur nos machines, nous sommes justement des candidats parfaits pour le fameux vote électronique. »