Mitchell Baker, Présidente de Mozilla, et Brendan Eich, directeur technique, sont tous deux revenus sur les débats qui ont eu lieu au sein de l'organisation concernant l'adoption du H.264 dans Firefox (lire Mozilla ouvre une brèche au H.264).
Brendan Eich explique dans un billet les raisons qui ont poussé à ce revirement à 180 degrés : en mai 2010, Adobe avait annoncé que Flash supporterait le VP8 (il ne s'agit là que de la partie vidéo du format WebM) et en janvier 2011, Google a annoncé l'abandon du H.264 dans Chrome "dans les mois à venir". Aucune de ces annonces ne s'est réalisée depuis.
Eich concède que cela n'aurait rien changé fondamentalement sur la version desktop de Chrome, puisqu'en tout état de cause la plupart des éditeurs de contenus en ligne n'encodent pas leurs vidéos en deux formats (même YouTube ne propose au mieux que la moitié de son catalogue en WebM), et qu'en l'absence d'une liseuse H.264 au sein même du code de Chrome, c'est Flash qui aurait pris le relais.
Les choses sont par contre bien différentes sur mobiles, depuis qu'Adobe a annoncé l'abandon de Flash pour Android : le support natif du H.264 est la seule voie pour Firefox. En l'absence de puces permettant le décodage matériel pour le WebM, le H.264 est non seulement beaucoup plus fluide, mais pèse également bien moins sur l'autonomie. Pour se battre à armes égales avec les autres navigateurs mobiles et offrir la même qualité, Mozilla se doit donc d'abandonner certains principes et d'embrasser le codec contre lequel elle s'est battue si longtemps.
L'enjeu est d'autant plus crucial si on considère, comme le fait Brendan Eich, que les plateformes mobiles sont appelées à dominer le marché informatique.
Mitchell Baker quant à elle se fait même plus pragmatique encore : Mozilla ne peut indéfiniment faire passer la souveraineté de l'utilisateur avant l'utilité qu'il peut retirer d'un produit, et encore moins au détriment de cette dernière. « On pourrait tomber dans l'idée que la seule manière de tenir les valeurs de Mozilla serait de ne livrer que le produit dont nous pensons que les gens devraient avoir envie », écrit-elle. Mais ce qui compte au final, c'est de livrer dès maintenant un produit que les utilisateurs puissent aimer pour ce qu'il est. Un produit désirable en tant que tel vaut mieux qu'un médicament pris à contrecœur.
Mozilla n'intégrera pas le décodage du H.264 au sein même de Firefox, tout au plus s'agit-il de ne tirer parti que du décodage livré en standard avec l'OS. Cependant l'organisation refusait jusqu'ici catégoriquement cette seule compromission, qui aurait affaibli le WebM (lire Mozilla face au problème H.264). Mais entre affaiblir le WebM et affaiblir Firefox, la fondation a fait son choix.
Mozilla admet donc sa défaite, non sans quelque amertume (notamment nourrie envers Google pour ses fausses promesses), mais elle ne perd pas complètement espoir pour autant : il lui reste encore la possibilité d'invalider ou de contourner les brevets, voire de modifier la loi. Ou à défaut, d'attendre que les brevets couvrant le H.264 tombent dans le domaine public, ce qui devrait être le cas d'ici 2017.
Si le cas du mobile est dorénavant réglé, les choses restent cependant encore à déterminer sur PC, puisque 40 % des utilisateurs de Firefox sont encore sous Windows XP qui n'est pas livré en standard avec un décodeur H.264.
Brendan Eich explique dans un billet les raisons qui ont poussé à ce revirement à 180 degrés : en mai 2010, Adobe avait annoncé que Flash supporterait le VP8 (il ne s'agit là que de la partie vidéo du format WebM) et en janvier 2011, Google a annoncé l'abandon du H.264 dans Chrome "dans les mois à venir". Aucune de ces annonces ne s'est réalisée depuis.
Eich concède que cela n'aurait rien changé fondamentalement sur la version desktop de Chrome, puisqu'en tout état de cause la plupart des éditeurs de contenus en ligne n'encodent pas leurs vidéos en deux formats (même YouTube ne propose au mieux que la moitié de son catalogue en WebM), et qu'en l'absence d'une liseuse H.264 au sein même du code de Chrome, c'est Flash qui aurait pris le relais.
Les choses sont par contre bien différentes sur mobiles, depuis qu'Adobe a annoncé l'abandon de Flash pour Android : le support natif du H.264 est la seule voie pour Firefox. En l'absence de puces permettant le décodage matériel pour le WebM, le H.264 est non seulement beaucoup plus fluide, mais pèse également bien moins sur l'autonomie. Pour se battre à armes égales avec les autres navigateurs mobiles et offrir la même qualité, Mozilla se doit donc d'abandonner certains principes et d'embrasser le codec contre lequel elle s'est battue si longtemps.
L'enjeu est d'autant plus crucial si on considère, comme le fait Brendan Eich, que les plateformes mobiles sont appelées à dominer le marché informatique.
Mitchell Baker quant à elle se fait même plus pragmatique encore : Mozilla ne peut indéfiniment faire passer la souveraineté de l'utilisateur avant l'utilité qu'il peut retirer d'un produit, et encore moins au détriment de cette dernière. « On pourrait tomber dans l'idée que la seule manière de tenir les valeurs de Mozilla serait de ne livrer que le produit dont nous pensons que les gens devraient avoir envie », écrit-elle. Mais ce qui compte au final, c'est de livrer dès maintenant un produit que les utilisateurs puissent aimer pour ce qu'il est. Un produit désirable en tant que tel vaut mieux qu'un médicament pris à contrecœur.
Mozilla n'intégrera pas le décodage du H.264 au sein même de Firefox, tout au plus s'agit-il de ne tirer parti que du décodage livré en standard avec l'OS. Cependant l'organisation refusait jusqu'ici catégoriquement cette seule compromission, qui aurait affaibli le WebM (lire Mozilla face au problème H.264). Mais entre affaiblir le WebM et affaiblir Firefox, la fondation a fait son choix.
Mozilla admet donc sa défaite, non sans quelque amertume (notamment nourrie envers Google pour ses fausses promesses), mais elle ne perd pas complètement espoir pour autant : il lui reste encore la possibilité d'invalider ou de contourner les brevets, voire de modifier la loi. Ou à défaut, d'attendre que les brevets couvrant le H.264 tombent dans le domaine public, ce qui devrait être le cas d'ici 2017.
Si le cas du mobile est dorénavant réglé, les choses restent cependant encore à déterminer sur PC, puisque 40 % des utilisateurs de Firefox sont encore sous Windows XP qui n'est pas livré en standard avec un décodeur H.264.