On en sait un peu plus sur la manière dont a été découverte l'affaire de corruption impliquant un cadre d'Apple. Paul Shin Devine, Senior Operations Manager iPod, est accusé d'avoir vendu à des fournisseurs des informations confidentielles sur les gammes de baladeurs à venir. Permettant à ces entreprises de se placer au mieux face à leurs concurrents dans les appels d'offres. Cela concernait des pièces d'iPod ainsi que leurs écouteurs. Devine est aussi accusé d'avoir transmis à ses contacts les devis de leurs concurrents.
On ne sait pas ce qui a éveillé l'attention d'Apple, mais elle a commencé à enquêter sur son employé en avril dernier. Le service de sécurité interne a réalisé une copie du disque dur du portable professionnel de Devine et en particulier sa base Entourage ainsi que des courriers Gmail et Hotmail apparemment stockés dans un dossier cache.
Au milieu de ces emails, trois faisaient état de versements d'argent et de transmission d'informations confidentielles depuis octobre 2006. Cela avait commencé avec un fournisseur de Singapour, Jin Li Mould Manufacturing, spécialisé dans le moulage de pièces plastique. À noter que celui-ci avait déjà travaillé avec Apple depuis 2001 pour des pièces d'iMac. Son site montre aussi des châssis de Mac mini et l'étui Apple du premier iPod shuffle.
Cette entreprise aurait versé l'équivalent de 1 million de dollars à Devine en échange d'infos qui lui ont permis de gagner plusieurs appels d'offres d'Apple. Cet argent était partagé avec l'un des salariés de Jin Li Mould Manufacturing, Andrew Ang, à hauteur de 15 à 20%.
Une autre société parmi les six concernées, Cresyn, en Corée, fournisseur des écouteurs de l'iPod, aurait payé Devine 6000$ par mois depuis février 2007 pour des prestations en "conseil". Le cadre d'Apple aurait renseigné Cresyn sur les prévisions de ventes de futurs iPod et iPhone, sur les produits à venir, les rapports de ventes et des détails sur les problèmes rencontrés par les autres fournisseurs.
Dans un courrier de septembre 2008, Devine avait mis en garde Cresyn à propos de leurs échanges « J'ai reçu votre message sur mon compte Apple. Essayez s'il vous plaît d'éviter ce genre d'email, car l'équipe informatique d'Apple va scanner les e-mails de façon aléatoire pour chercher des échanges suspects sur les prévisions, les coûts et les informations sur les nouveaux modèles ».
La plainte d'Apple affirme également qu'à au moins une occasion Devine a envoyé à Creysin via son compte Hotmail des photos de courriers internes prises sur son écran.
Creysin a démenti avoir obtenu de telles informations de la part de ce salarié d'Apple. L'entreprise dit l'avoir fait travailler comme consultant en 2007 après avoir été en relation avec lui depuis un an, et seulement pour obtenir des données commerciales générales sur le marché américain. Une prestation réalisée dans le cadre d'un contrat pour lequelle Creysin a payé une somme présentée comme modeste.
Les courriers de Devine mettraient aussi en évidence les moyens mis en oeuvre pour masquer ces opérations financières. L'argent était réparti sur au moins 14 comptes bancaires, sous plusieurs identités, aux États-Unis, en Corée du Sud ou à Singapour et avec des montants inférieurs à 10 000$. Devine prenait d'ailleurs soin que ces virements ne dépassent pas cette somme afin de ne pas éveiller l'attention des banques.
Cela s'est toutefois produit une fois dans une banque coréenne. Celle-ci, voyant les montants échangés, a souhaité offrir un statut de client VIP à Devine…
Paul Devine a plaidé non coupable.
Sur le même sujet :
- Un cadre d'Apple arrêté pour corruption
- Pegatron impliqué dans l'affaire de corruption
On ne sait pas ce qui a éveillé l'attention d'Apple, mais elle a commencé à enquêter sur son employé en avril dernier. Le service de sécurité interne a réalisé une copie du disque dur du portable professionnel de Devine et en particulier sa base Entourage ainsi que des courriers Gmail et Hotmail apparemment stockés dans un dossier cache.
Au milieu de ces emails, trois faisaient état de versements d'argent et de transmission d'informations confidentielles depuis octobre 2006. Cela avait commencé avec un fournisseur de Singapour, Jin Li Mould Manufacturing, spécialisé dans le moulage de pièces plastique. À noter que celui-ci avait déjà travaillé avec Apple depuis 2001 pour des pièces d'iMac. Son site montre aussi des châssis de Mac mini et l'étui Apple du premier iPod shuffle.
Cette entreprise aurait versé l'équivalent de 1 million de dollars à Devine en échange d'infos qui lui ont permis de gagner plusieurs appels d'offres d'Apple. Cet argent était partagé avec l'un des salariés de Jin Li Mould Manufacturing, Andrew Ang, à hauteur de 15 à 20%.
Une autre société parmi les six concernées, Cresyn, en Corée, fournisseur des écouteurs de l'iPod, aurait payé Devine 6000$ par mois depuis février 2007 pour des prestations en "conseil". Le cadre d'Apple aurait renseigné Cresyn sur les prévisions de ventes de futurs iPod et iPhone, sur les produits à venir, les rapports de ventes et des détails sur les problèmes rencontrés par les autres fournisseurs.
Dans un courrier de septembre 2008, Devine avait mis en garde Cresyn à propos de leurs échanges « J'ai reçu votre message sur mon compte Apple. Essayez s'il vous plaît d'éviter ce genre d'email, car l'équipe informatique d'Apple va scanner les e-mails de façon aléatoire pour chercher des échanges suspects sur les prévisions, les coûts et les informations sur les nouveaux modèles ».
La plainte d'Apple affirme également qu'à au moins une occasion Devine a envoyé à Creysin via son compte Hotmail des photos de courriers internes prises sur son écran.
Creysin a démenti avoir obtenu de telles informations de la part de ce salarié d'Apple. L'entreprise dit l'avoir fait travailler comme consultant en 2007 après avoir été en relation avec lui depuis un an, et seulement pour obtenir des données commerciales générales sur le marché américain. Une prestation réalisée dans le cadre d'un contrat pour lequelle Creysin a payé une somme présentée comme modeste.
Les courriers de Devine mettraient aussi en évidence les moyens mis en oeuvre pour masquer ces opérations financières. L'argent était réparti sur au moins 14 comptes bancaires, sous plusieurs identités, aux États-Unis, en Corée du Sud ou à Singapour et avec des montants inférieurs à 10 000$. Devine prenait d'ailleurs soin que ces virements ne dépassent pas cette somme afin de ne pas éveiller l'attention des banques.
Cela s'est toutefois produit une fois dans une banque coréenne. Celle-ci, voyant les montants échangés, a souhaité offrir un statut de client VIP à Devine…
Paul Devine a plaidé non coupable.
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