Les développeurs de YouTube ont mis en ligne un long article qui tire un premier bilan de l'expérience HTML5, six mois après son lancement (lire YouTube se lance dans le HTML5).
La conclusion, pour l'heure, c'est que la technologie n'est pas encore en mesure de répondre à leurs besoins, pour diverses raisons dont ils donnent le détail.
Tout d'abord, l'absence d'un format standard unique cause bien des soucis : si toutes les vidéos sont encodées au format H.264 depuis 2007, seuls Chrome et Safari (en plus des appareils mobiles) sont actuellement en mesure d'exploiter ce format, excluant les navigateurs libres tels que Firefox. Sachant qu'à chaque minute, 24 heures de vidéo sont ajoutées sur les serveurs de YouTube, qui plus est en diverses résolutions, il n'est pas envisageable de multiplier les versions d'une même vidéo pour pouvoir la distribuer dans n'importe quel navigateur quel que soit le format qu'il supporte. Flash a le mérite d'uniformiser les capacités des navigateurs sur ce plan, cependant YouTube se dit attentive et enthousiaste à l'annonce de Google concernant WebM, qu'elle a par ailleurs commencé à proposer (lire : WebM : un nouveau prétendant pour le HTML5).
Le second souci, c'est l'incapacité actuelle de faire une diffusion en direct d'une vidéo avec le HTML5. D'une part, il faut pouvoir avancer la tête de lecture au delà de la partie de la vidéo déjà mise en cache, et de l'autre il faut être en mesure de diffuser des événements en direct. YouTube concède toutefois que des initiatives vont dans ce sens pour y remédier, et qu'elle compte bien y participer. (Apple a notamment soumis à l'IETF sa technologie HTTP Live Streaming incluse dans QuickTime X.)
Autre point d'achoppement, la protection des contenus. Ce point concerne notamment le magasin de location de vidéo de YouTube, pour l'heure disponible uniquement sur le sol américain. Celui-ci s'appuie sur le protocole de streaming sécurisé RTMPE intégré à Flash, et qui ne connait pas d'équivalent dans HTML5.
Autre exigence de YouTube, la possibilité d'avoir un lecteur exportable et exploitable au sein d'autres sites web, permettant de transmettre aussi bien l'interface utilisateur propre à YouTube, mais également toutes les fonctionnalités qui viennent s'incruster sur la vidéo (sous-titres, annotations, publicités…). Pour l'heure, nombre de sites et de CMS ne permettent l'utilisation que de Flash.
En outre, YouTube souligne que, pour ce qui est des vidéos en haute définition au moins, il peut être crucial de les afficher en plein écran. Si Safari 5 et Webkit intègrent cette fonction, elle ne se prête pour l'heure qu'à la vidéo en elle-même et, à l'inverse de Flash, ne permet pas les incrustations précédemment citées.
Enfin, dernier grief, Flash permet l'enregistrement d'une vidéo du côté client à l'aide d'une webcam et sa transmission, une fonction exploitée par quantité d'utilisateurs du site pour mettre en ligne des vidéos. Les travaux permettant d'en faire autant avec HTML5 viennent tout juste de commencer mais sont encore loin de porter leurs premiers fruits.
En somme, ceux qui espéraient voir Flash disparaître de YouTube en sont pour leurs frais, une telle perspective restera inenvisageable longtemps encore.
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HTML : le mythe universaliste
La conclusion, pour l'heure, c'est que la technologie n'est pas encore en mesure de répondre à leurs besoins, pour diverses raisons dont ils donnent le détail.
Tout d'abord, l'absence d'un format standard unique cause bien des soucis : si toutes les vidéos sont encodées au format H.264 depuis 2007, seuls Chrome et Safari (en plus des appareils mobiles) sont actuellement en mesure d'exploiter ce format, excluant les navigateurs libres tels que Firefox. Sachant qu'à chaque minute, 24 heures de vidéo sont ajoutées sur les serveurs de YouTube, qui plus est en diverses résolutions, il n'est pas envisageable de multiplier les versions d'une même vidéo pour pouvoir la distribuer dans n'importe quel navigateur quel que soit le format qu'il supporte. Flash a le mérite d'uniformiser les capacités des navigateurs sur ce plan, cependant YouTube se dit attentive et enthousiaste à l'annonce de Google concernant WebM, qu'elle a par ailleurs commencé à proposer (lire : WebM : un nouveau prétendant pour le HTML5).
Le second souci, c'est l'incapacité actuelle de faire une diffusion en direct d'une vidéo avec le HTML5. D'une part, il faut pouvoir avancer la tête de lecture au delà de la partie de la vidéo déjà mise en cache, et de l'autre il faut être en mesure de diffuser des événements en direct. YouTube concède toutefois que des initiatives vont dans ce sens pour y remédier, et qu'elle compte bien y participer. (Apple a notamment soumis à l'IETF sa technologie HTTP Live Streaming incluse dans QuickTime X.)
Autre point d'achoppement, la protection des contenus. Ce point concerne notamment le magasin de location de vidéo de YouTube, pour l'heure disponible uniquement sur le sol américain. Celui-ci s'appuie sur le protocole de streaming sécurisé RTMPE intégré à Flash, et qui ne connait pas d'équivalent dans HTML5.
Autre exigence de YouTube, la possibilité d'avoir un lecteur exportable et exploitable au sein d'autres sites web, permettant de transmettre aussi bien l'interface utilisateur propre à YouTube, mais également toutes les fonctionnalités qui viennent s'incruster sur la vidéo (sous-titres, annotations, publicités…). Pour l'heure, nombre de sites et de CMS ne permettent l'utilisation que de Flash.
En outre, YouTube souligne que, pour ce qui est des vidéos en haute définition au moins, il peut être crucial de les afficher en plein écran. Si Safari 5 et Webkit intègrent cette fonction, elle ne se prête pour l'heure qu'à la vidéo en elle-même et, à l'inverse de Flash, ne permet pas les incrustations précédemment citées.
Enfin, dernier grief, Flash permet l'enregistrement d'une vidéo du côté client à l'aide d'une webcam et sa transmission, une fonction exploitée par quantité d'utilisateurs du site pour mettre en ligne des vidéos. Les travaux permettant d'en faire autant avec HTML5 viennent tout juste de commencer mais sont encore loin de porter leurs premiers fruits.
En somme, ceux qui espéraient voir Flash disparaître de YouTube en sont pour leurs frais, une telle perspective restera inenvisageable longtemps encore.
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