Fast Company livre un long article sur Apple et son échappée belle, encore accélérée avec les récents lancements de nouveaux produits. L'article donne quelques anecdotes sur la gestion à la Jobs et sur le modus operandi d'Apple.
Mike Evangelist, un ancien d'Astarte, une entreprise allemande qui fut rachetée et son logiciel DVDirector transformé en iDVD et DVD Studio Pro, raconte sa première réunion de travail avec Jobs.
Son équipe avait eu trois semaines pour préparer une présentation sur le futur logiciel de conception et gravure de DVD. À cette fin, ils avaient concocté plusieurs pages remplies de captures d'écrans et d'explications de la future interface, ses menus, ses boîtes de dialogue, etc.
"Steve entre. Il ne regarde rien de ce que l'on a préparé. Il prend un feutre et il va vers le tableau blanc. Il dessine un rectangle et dit 'Voilà la nouvelle application. Elle a une seule fenêtre. Vous faites glisser votre vidéo dans cette fenêtre. Puis vous cliquez sur le bouton marqué Graver. C'est tout. C'est ce qu'on va faire'".
"On était stupéfaits" se souvient Evangelist devant cette manière de prendre des décisions sur des produits, aux antipodes de ce qui se pratiquait dans sa précédente entreprise. "J'ai encore ces slides que j'avais préparés et ils étaient ridicules par leur complexité".
Fast Company y voit une manière de procéder que justement peu d'entreprises pratiquent "Les ingénieurs d'Apple consacrent 100% de leur temps à faire des produits décidés par un petit club de seniors managers - et parfois directement par Jobs lui-même". Le patron d'Apple qui convoque ces responsables une fois par semaine pour faire le point sur les développements importants en cours. "Il peut devenir très passionné" continue Evangelist "Il vous dira, 'C'est de la merde, on peut faire beaucoup mieux'".
Cette gestion par de toutes petites équipes peut aussi avoir comme conséquence de provoquer des goulots d'étranglement dans la sortie de nouveaux produits. Il n'y aurait que 10 personnes en charge de toute l'interface utilisateur de Mac OS X. Pour autant cette approche fonctionne, car l'entreprise sait exactement où elle veut aller. À l'inverse, un Google lancera quantité de nouveaux services et beaucoup ne décolleront pas.
"Tout le monde sait quel est le plan" explique Glenn Reid, un ancien de l'équipe iMovie et iLife "dès lors il y a très peu de bagarres".
Un aspect de ce management, qui a été déjà évoqué par le passé, et par Jobs lui-même à l'occasion d'interview, est cette capacité à savoir dire "non". Qui est devenue d'une certaine manière la réponse par défaut lorsque sont proposées de nouvelles idées.
Jobs n'aime pas la complexité observe Fast Company mais la simplicité a aussi comme vertu de réduire les coûts de production et, partant, d'augmenter la marge. Glenn Reid en ajoute une "Ce qu'il y a de génial dans le fait d'écarter une fonctionnalité voulue par les gens, c'est qu'ils vont justement commencer à la réclamer. Lorsque vous la leur donnez dans la version suivante, ils sont en quelque sorte plus heureux encore".
L'article plus loin établit la traditionnelle comparaison entre Apple et une religion, ses clients et des fidèles, mais il pose une question, au vu du succès de la marque et alors que ses produits remplissent les poches de millions de gens "Une fois que nous sommes tous membres de l'église Apple, est-ce que nous allons tous continuer à prier ensemble ou est-ce que les pionniers vont s'en aller à la recherche de quelque chose de moins commun, du prochain truc sensationnel ?".
Pour éviter cette situation Apple, n'hésite pas à tirer un trait sur le passé, à abandonner des technologies ou à provoquer des ruptures logicielles. Et l'éventail des brevets rendus public ces dernières années montre que d'autres bonds pourraient encore survenir. "La volonté d'Apple de tirer un trait sur le passé conduit cependant, le plus souvent, à de meilleurs produits. Rien ne la retient, du coup vous pouvez toujours rester à l'avant garde de ce qui est techniquement possible. En outre, cette stratégie force les plus fidèles clients à continuer d'acheter les nouvelles versions".
D'autres facettes sont abordées comme le fait qu'Apple a moins un talent pour révolutionner les choses que pour réaliser de très bons remixes de produits ou concepts déjà existants, mais qui n'ont pas ou mal marché. L'iPod ou l'iPad en sont de bons exemples. Elle sait reprendre une idée ou un produit concurrent, en corriger les défauts et en faire un hit.
La position de Jobs est aussi assez unique et quelque part privilégiée. Un patron américain resterait en moyenne six ans à son poste (Jobs a repris ses fonctions mi 1997) et au bout de deux trimestres négatifs consécutifs, il n'est pas loin de la porte. Jobs, lui, sait qu'il ne sera jamais (plus) viré et il peut se permettre de consacrer plusieurs années - si cela est nécessaire - à atteindre les objectifs qu'il s'est fixés.
L'iPad en étant le dernier exemple : il est la somme de choses apparues ces dernières années : interface et écran multi-touch, châssis unibody, système d'exploitation, App Store… Une tablette qui contient certainement pas mal de pistes sur ce qu'Apple prépare pour l'avenir, mais qu'on ne réalisera que rétrospectivement. Comme d'habitude.
Mike Evangelist, un ancien d'Astarte, une entreprise allemande qui fut rachetée et son logiciel DVDirector transformé en iDVD et DVD Studio Pro, raconte sa première réunion de travail avec Jobs.
Son équipe avait eu trois semaines pour préparer une présentation sur le futur logiciel de conception et gravure de DVD. À cette fin, ils avaient concocté plusieurs pages remplies de captures d'écrans et d'explications de la future interface, ses menus, ses boîtes de dialogue, etc.
"Steve entre. Il ne regarde rien de ce que l'on a préparé. Il prend un feutre et il va vers le tableau blanc. Il dessine un rectangle et dit 'Voilà la nouvelle application. Elle a une seule fenêtre. Vous faites glisser votre vidéo dans cette fenêtre. Puis vous cliquez sur le bouton marqué Graver. C'est tout. C'est ce qu'on va faire'".
"On était stupéfaits" se souvient Evangelist devant cette manière de prendre des décisions sur des produits, aux antipodes de ce qui se pratiquait dans sa précédente entreprise. "J'ai encore ces slides que j'avais préparés et ils étaient ridicules par leur complexité".
Fast Company y voit une manière de procéder que justement peu d'entreprises pratiquent "Les ingénieurs d'Apple consacrent 100% de leur temps à faire des produits décidés par un petit club de seniors managers - et parfois directement par Jobs lui-même". Le patron d'Apple qui convoque ces responsables une fois par semaine pour faire le point sur les développements importants en cours. "Il peut devenir très passionné" continue Evangelist "Il vous dira, 'C'est de la merde, on peut faire beaucoup mieux'".
Cette gestion par de toutes petites équipes peut aussi avoir comme conséquence de provoquer des goulots d'étranglement dans la sortie de nouveaux produits. Il n'y aurait que 10 personnes en charge de toute l'interface utilisateur de Mac OS X. Pour autant cette approche fonctionne, car l'entreprise sait exactement où elle veut aller. À l'inverse, un Google lancera quantité de nouveaux services et beaucoup ne décolleront pas.
"Tout le monde sait quel est le plan" explique Glenn Reid, un ancien de l'équipe iMovie et iLife "dès lors il y a très peu de bagarres".
Un aspect de ce management, qui a été déjà évoqué par le passé, et par Jobs lui-même à l'occasion d'interview, est cette capacité à savoir dire "non". Qui est devenue d'une certaine manière la réponse par défaut lorsque sont proposées de nouvelles idées.
Jobs n'aime pas la complexité observe Fast Company mais la simplicité a aussi comme vertu de réduire les coûts de production et, partant, d'augmenter la marge. Glenn Reid en ajoute une "Ce qu'il y a de génial dans le fait d'écarter une fonctionnalité voulue par les gens, c'est qu'ils vont justement commencer à la réclamer. Lorsque vous la leur donnez dans la version suivante, ils sont en quelque sorte plus heureux encore".
L'article plus loin établit la traditionnelle comparaison entre Apple et une religion, ses clients et des fidèles, mais il pose une question, au vu du succès de la marque et alors que ses produits remplissent les poches de millions de gens "Une fois que nous sommes tous membres de l'église Apple, est-ce que nous allons tous continuer à prier ensemble ou est-ce que les pionniers vont s'en aller à la recherche de quelque chose de moins commun, du prochain truc sensationnel ?".
Pour éviter cette situation Apple, n'hésite pas à tirer un trait sur le passé, à abandonner des technologies ou à provoquer des ruptures logicielles. Et l'éventail des brevets rendus public ces dernières années montre que d'autres bonds pourraient encore survenir. "La volonté d'Apple de tirer un trait sur le passé conduit cependant, le plus souvent, à de meilleurs produits. Rien ne la retient, du coup vous pouvez toujours rester à l'avant garde de ce qui est techniquement possible. En outre, cette stratégie force les plus fidèles clients à continuer d'acheter les nouvelles versions".
D'autres facettes sont abordées comme le fait qu'Apple a moins un talent pour révolutionner les choses que pour réaliser de très bons remixes de produits ou concepts déjà existants, mais qui n'ont pas ou mal marché. L'iPod ou l'iPad en sont de bons exemples. Elle sait reprendre une idée ou un produit concurrent, en corriger les défauts et en faire un hit.
La position de Jobs est aussi assez unique et quelque part privilégiée. Un patron américain resterait en moyenne six ans à son poste (Jobs a repris ses fonctions mi 1997) et au bout de deux trimestres négatifs consécutifs, il n'est pas loin de la porte. Jobs, lui, sait qu'il ne sera jamais (plus) viré et il peut se permettre de consacrer plusieurs années - si cela est nécessaire - à atteindre les objectifs qu'il s'est fixés.
L'iPad en étant le dernier exemple : il est la somme de choses apparues ces dernières années : interface et écran multi-touch, châssis unibody, système d'exploitation, App Store… Une tablette qui contient certainement pas mal de pistes sur ce qu'Apple prépare pour l'avenir, mais qu'on ne réalisera que rétrospectivement. Comme d'habitude.