Suite et fin de nos deux interview d'Apple Premium Reseller qui vont entrer en concurrence avec les premiers Apple Store français (voir l'article Apple Store Paris : les revendeurs se tiennent prêts). Immédiatement après celui du Louvre c'est l'Apple Store de Montpellier installé à Odysseum qui va démarrer (voir l'article Apple Store du Louvre : c'est pour le 7 novembre). Sa date d'ouverture exacte n'est pas connue, mais elle doit de toute façon intervenir en novembre. La surface totale, l'espace de vente ainsi que l'arrière-boutique serait d'environ 400m2. Sur place, il nous a été rapporté que le chantier en est aux dernières étapes, les meubles sont en train d'être montés.
L'immense zone Odysseum comprend un nouveau centre commercial inauguré en septembre dernier (vidéo et vue générale en PDF) fortement fréquenté et bien desservi. Un endroit "stratégique" reconnaît le gérant de l'un des Apple Premium Resellers de Montpellier.
Patrice Belot est co-gérant de iTribu Montpellier centre et iTribu Mauguio Fréjorgues (au sud-est de la ville). Le premier magasin a une orientation plus grand public que le second, davantage axé vers les professionnels.
L'emplacement du Store
"Cet Apple Store ouvre dans un centre commercial où il y a un monde fou. Ce n'est pas forcément un endroit où l'on va pour acheter son ordinateur, mais, dans le même temps, Darty et Casino y sont présents avec leurs rayons informatique. C'est aussi très bien desservi par l'autoroute. Il est tout à fait possible que des gens viennent de Nîmes ou de Béziers pour acheter leur Mac. Auprès d'une clientèle grand public, c'est une boutique qui risque de faire du mal et peut-être même de changer la physionomie du marché sur Montpellier."
L'impact sur l'activité
"On a une très bonne tendance depuis juillet. En septembre j'ai fait l'équivalent du mois de décembre 2008 ! S'il n'y avait pas l'arrivée de cet Apple Store, mes résultats étaient partis pour exploser. Il faut avoir les reins solides pour absorber ce concurrent. On va prendre de petites claques pendant plusieurs mois, mais d'ici un an il nous donnera une nouvelle impulsion, en faisant office de vitrine pour les produits Apple. Mais il faut tenir la première année."
"On a deux boutiques, celle du centre-ville fait du grand public à 90% alors que la seconde à Mauguio réalise 70% de son chiffre d'affaires avec les professionnels. Tel que je sens les choses, on va probablement perdre 30% de notre chiffre d'affaires grand public sur les six premiers mois, ça fera 10% en moins sur notre CA général. Notre objectif pour juin 2010 est de se tenir à 0% de progression du fait de l'arrivée de ce Store."
Les manières de riposter
"J'ai visité plusieurs Apple Store et encore récemment en Australie. On va miser à fond dans la différenciation, on va aussi s'engouffrer dans la brèche professionnelle pour proposer des contre-parties. Une université par exemple ne peut pas acheter dans un Store. Autre exemple, leurs employés ne se déplacent pas alors que moi j'ai des gens qui sont toute la journée à l'extérieur pour installer des machines, les paramétrer, réaliser des audits. L'Apple Store fait de la formation, mais pas à domicile. Ils ne prêtent pas non plus de machines. On essaie d'adapter nos services en fonction de ce qu'ils ne font pas."
"On pourrait imaginer qu'on leur envoie des clients pour des formations par exemple, et qu’eux nous envoient des gens par rapport à des problématiques auxquelles ils ne peuvent pas répondre, mais je suis peut-être un peu utopiste… C'est une gestion à l'anglo-saxonne où on ne fait pas de cadeaux."
Les solutions à terme
"Économiquement, pour s'en sortir, il faudrait regrouper des APR afin d'optimiser les coûts. Notre boutique du centre-ville par exemple a toute sa partie administrative gérée depuis la boutique de Mauguio. Je pressens que le futur paysage des revendeurs ça va être des Apple Store dans les grandes villes, et des APR qui devront se regrouper pour faire front, tout en allant s'installer dans les petites villes où Apple ne mettra pas les pieds. A défaut, je crains qu'il n'y ait des disparitions dans le réseau."
L'attrait du store pour les employés de revendeurs
"Chez nous personne n'a démissionné pour aller travailler dans cet Apple Store.Je crois que c'est une question de management. Si vous laissez entendre à vos salariés que vous craigniez l'arrivée du Store, ça ne les rassure pas. Et Apple n'aura pas besoin de venir les chercher, ce sont les salariés qui iront tout seuls. Mais travailler dans le Store d'Odysseum ça va être très particulier. Il y a énormément de passage, c'est bruyant, ce n'est pas du tout le même métier."
Fabrice Kuissu est le gérant d'ACTA, situé en plein Montpellier. Il bénéficie lui-aussi du label Apple Premium Reseller.
L'emplacement du Store
"On va regarder comment la clientèle va réagir. Odysseum a une zone d'influence sur toute la région. Il y a des gens de Nîmes ou de Béziers qui y viennent, notamment pour l'IKEA qui est un vrai pôle d'attraction, il draine énormément de monde. Il y a aussi une ligne de tramway qui entre directement dans le centre. C'est pratique pour les étudiants ou pour les gens qui ne veulent pas prendre la voiture. C'est un endroit très stratégique, on comprend pourquoi Apple s'est installée là."
L'impact sur l'activité
"On est à environ 60% sur le grand public et on essaie de se diriger vers la partie professionnelle, l'éducation, les universités, où l'Apple Store sera moins présent. On va avoir un très gros creux pendant quelques mois, par l'effet de curiosité vis-à-vis de cet Apple Store."
"Par rapport au grand public, on a une clientèle qui nous connaît, que l'on suit depuis longtemps, on espère qu'elle reviendra. L'Apple Store ça reste quand même de la grande surface. Mais on n'a pas beaucoup de recul sur l'impact de ces Store, à part un tout petit peu avec la Suisse. Et on va faire partie des premiers, en même temps que Paris. Ce qui nous a d'ailleurs étonnés lorsqu'on a vu qu'on serait la deuxième ville de France à avoir un Apple Store. Mais Apple a probablement saisi une opportunité."
Les solutions à terme
"On a voir quel va être le réel impact de l'Apple Store, afin de s'adapter ensuite. Ainsi, dans le cas où le secteur de la formation diminue très fortement on ajustera le tir. On fait pas mal de formation de premier niveau chez nous, par exemple avec la suite iLife, et l'Apple Store a une offre assez concurrentielle sur ce point, on verra donc si on doit changer nos propositions."
L'attrait du store pour les employés de revendeurs
"On a connu le départ d'un salarié vers l'Apple Store, c'était un poste de technicien au sein d'une équipe qui en compte quatre. Ça nous est un peu resté en travers, dans le sens où il avait été certifié et qu'il avait reçu des formations qui sont onéreuses. Et notre fournisseur principal n'a pas hésité à l'embaucher tout en sachant qu'il était de chez nous."
L'immense zone Odysseum comprend un nouveau centre commercial inauguré en septembre dernier (vidéo et vue générale en PDF) fortement fréquenté et bien desservi. Un endroit "stratégique" reconnaît le gérant de l'un des Apple Premium Resellers de Montpellier.
Patrice Belot est co-gérant de iTribu Montpellier centre et iTribu Mauguio Fréjorgues (au sud-est de la ville). Le premier magasin a une orientation plus grand public que le second, davantage axé vers les professionnels.
L'emplacement du Store
"Cet Apple Store ouvre dans un centre commercial où il y a un monde fou. Ce n'est pas forcément un endroit où l'on va pour acheter son ordinateur, mais, dans le même temps, Darty et Casino y sont présents avec leurs rayons informatique. C'est aussi très bien desservi par l'autoroute. Il est tout à fait possible que des gens viennent de Nîmes ou de Béziers pour acheter leur Mac. Auprès d'une clientèle grand public, c'est une boutique qui risque de faire du mal et peut-être même de changer la physionomie du marché sur Montpellier."
L'impact sur l'activité
"On a une très bonne tendance depuis juillet. En septembre j'ai fait l'équivalent du mois de décembre 2008 ! S'il n'y avait pas l'arrivée de cet Apple Store, mes résultats étaient partis pour exploser. Il faut avoir les reins solides pour absorber ce concurrent. On va prendre de petites claques pendant plusieurs mois, mais d'ici un an il nous donnera une nouvelle impulsion, en faisant office de vitrine pour les produits Apple. Mais il faut tenir la première année."
"On a deux boutiques, celle du centre-ville fait du grand public à 90% alors que la seconde à Mauguio réalise 70% de son chiffre d'affaires avec les professionnels. Tel que je sens les choses, on va probablement perdre 30% de notre chiffre d'affaires grand public sur les six premiers mois, ça fera 10% en moins sur notre CA général. Notre objectif pour juin 2010 est de se tenir à 0% de progression du fait de l'arrivée de ce Store."
Les manières de riposter
"J'ai visité plusieurs Apple Store et encore récemment en Australie. On va miser à fond dans la différenciation, on va aussi s'engouffrer dans la brèche professionnelle pour proposer des contre-parties. Une université par exemple ne peut pas acheter dans un Store. Autre exemple, leurs employés ne se déplacent pas alors que moi j'ai des gens qui sont toute la journée à l'extérieur pour installer des machines, les paramétrer, réaliser des audits. L'Apple Store fait de la formation, mais pas à domicile. Ils ne prêtent pas non plus de machines. On essaie d'adapter nos services en fonction de ce qu'ils ne font pas."
"On pourrait imaginer qu'on leur envoie des clients pour des formations par exemple, et qu’eux nous envoient des gens par rapport à des problématiques auxquelles ils ne peuvent pas répondre, mais je suis peut-être un peu utopiste… C'est une gestion à l'anglo-saxonne où on ne fait pas de cadeaux."
Les solutions à terme
"Économiquement, pour s'en sortir, il faudrait regrouper des APR afin d'optimiser les coûts. Notre boutique du centre-ville par exemple a toute sa partie administrative gérée depuis la boutique de Mauguio. Je pressens que le futur paysage des revendeurs ça va être des Apple Store dans les grandes villes, et des APR qui devront se regrouper pour faire front, tout en allant s'installer dans les petites villes où Apple ne mettra pas les pieds. A défaut, je crains qu'il n'y ait des disparitions dans le réseau."
L'attrait du store pour les employés de revendeurs
"Chez nous personne n'a démissionné pour aller travailler dans cet Apple Store.Je crois que c'est une question de management. Si vous laissez entendre à vos salariés que vous craigniez l'arrivée du Store, ça ne les rassure pas. Et Apple n'aura pas besoin de venir les chercher, ce sont les salariés qui iront tout seuls. Mais travailler dans le Store d'Odysseum ça va être très particulier. Il y a énormément de passage, c'est bruyant, ce n'est pas du tout le même métier."
Fabrice Kuissu est le gérant d'ACTA, situé en plein Montpellier. Il bénéficie lui-aussi du label Apple Premium Reseller.
L'emplacement du Store
"On va regarder comment la clientèle va réagir. Odysseum a une zone d'influence sur toute la région. Il y a des gens de Nîmes ou de Béziers qui y viennent, notamment pour l'IKEA qui est un vrai pôle d'attraction, il draine énormément de monde. Il y a aussi une ligne de tramway qui entre directement dans le centre. C'est pratique pour les étudiants ou pour les gens qui ne veulent pas prendre la voiture. C'est un endroit très stratégique, on comprend pourquoi Apple s'est installée là."
L'impact sur l'activité
"On est à environ 60% sur le grand public et on essaie de se diriger vers la partie professionnelle, l'éducation, les universités, où l'Apple Store sera moins présent. On va avoir un très gros creux pendant quelques mois, par l'effet de curiosité vis-à-vis de cet Apple Store."
"Par rapport au grand public, on a une clientèle qui nous connaît, que l'on suit depuis longtemps, on espère qu'elle reviendra. L'Apple Store ça reste quand même de la grande surface. Mais on n'a pas beaucoup de recul sur l'impact de ces Store, à part un tout petit peu avec la Suisse. Et on va faire partie des premiers, en même temps que Paris. Ce qui nous a d'ailleurs étonnés lorsqu'on a vu qu'on serait la deuxième ville de France à avoir un Apple Store. Mais Apple a probablement saisi une opportunité."
Les solutions à terme
"On a voir quel va être le réel impact de l'Apple Store, afin de s'adapter ensuite. Ainsi, dans le cas où le secteur de la formation diminue très fortement on ajustera le tir. On fait pas mal de formation de premier niveau chez nous, par exemple avec la suite iLife, et l'Apple Store a une offre assez concurrentielle sur ce point, on verra donc si on doit changer nos propositions."
L'attrait du store pour les employés de revendeurs
"On a connu le départ d'un salarié vers l'Apple Store, c'était un poste de technicien au sein d'une équipe qui en compte quatre. Ça nous est un peu resté en travers, dans le sens où il avait été certifié et qu'il avait reçu des formations qui sont onéreuses. Et notre fournisseur principal n'a pas hésité à l'embaucher tout en sachant qu'il était de chez nous."