La sortie de Chrome Frame n'a pas été saluée par des applaudissements chez quelques haut responsables de la fondation Mozilla. Pour mémoire, Chrome Frame est un plug-in pour Internet Explorer, développé par Google, qui permet, lorsqu'un site est doté d'une balise spéciale, de forcer IE à utiliser le moteur de rendu de page de Chrome (WebKit, le même que Safari) ainsi que V8, le moteur JavaScript de Google.
Avec dans les deux cas des bénéfices évidents puisque WebKit gère mieux les dernières avancées de l'HTML 5 et que le moteur JavaScript de Microsoft est un habitué de la voiture balai dans les courses de vitesse. En résumé, Chrome Frame est tout simplement Chrome planqué dans Internet Explorer.
C'est justement ce côté poupée russe qui inquiète Mitchell Baker, la présidente de la fondation Mozilla. Elle estime que cela ne fait conduire à une "soupe de navigateurs", et où le choix du moteur n'est plus laissé à l'utilisateur qui opte pour tel ou tel logiciel, mais délégué au site web.
Fragmentation
Elle craint de voir se produire une fragmentation où chacun ira de son navigateur embarqué dans un autre, avec ses spécifiés, sa manière d'afficher les contenus et ses problèmes. Elle s'inquiète aussi de la gestion des données de l'utilisateur. Selon le site visité, les mots de passe, cookies ou historique de navigation seront stockés par Internet Explorer ou par Chrome Frame.
Sur ce point toutefois les choses semblent plus claires qu'il n'y paraît dans le billet de Baker, un développeur explique que Chrome Frame s'appuie justement sur les réglages d'Internet Explorer pour tout ce qui n'est pas lié aux tâches de rendu de pages. Il se félicitait d'ailleurs que tout cela soit déjà en place alors que Frame est en bêta.
De manière plus générale, Baker reproche à cette solution de briser le lien entre la partie externe du navigateur, celle visible et utilisée par l'internaute, et toute la mécanique interne.
Mike Shaver le vice-président de l'ingénierie chez Mozilla y va aussi de ses critiques. Il estime que la présence de Frame dans Internet Explorer rend certaines de ses fonctions inopérantes ou moins efficaces, telles que le mode de navigation privée ou des fonctions liées à la sécurité, les extensions, ou des fonctions liées au handicap. Toutes choses dont un utilisateur peut avoir besoin. Et lui aussi estime qu'on délègue à nouveau un pouvoir aux sites web comme c'est déjà le cas avec Flash, Silverlight ou Java, le tout sous couvert de vouloir promouvoir le HTML 5.
Pédagogie
Shaver préférerait de loin que les développeurs de sites qui souhaitent que leurs visiteurs profitent des derniers raffinements technologiques affichent un message invitant à télécharger Chrome avec force explications pour le faire le mieux possible.
Si certaines craintes sont légitimes (comme cette complexité qu'introduit Chrome Frame où un navigateur se voit doté de plusieurs moteurs d'origines différentes) il faut aussi considérer le fait que par cette initiative, Google permet de diffuser le WebKit au sein du navigateur web le plus utilisé sur le web. Un WebKit concurrent du Gecko de Firefox. On n'ira pas jusqu'à prêter des considérations bassement partisanes aux deux responsables de Mozilla, mais c'est une donnée qui peut aussi représenter un certain poids dans la balance.
Sur le même sujet :
Google Chrome Frame : la réponse de Microsoft
Google Chrome Frame : un coucou dans Internet Explorer
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Fragmentation
Elle craint de voir se produire une fragmentation où chacun ira de son navigateur embarqué dans un autre, avec ses spécifiés, sa manière d'afficher les contenus et ses problèmes. Elle s'inquiète aussi de la gestion des données de l'utilisateur. Selon le site visité, les mots de passe, cookies ou historique de navigation seront stockés par Internet Explorer ou par Chrome Frame.
Sur ce point toutefois les choses semblent plus claires qu'il n'y paraît dans le billet de Baker, un développeur explique que Chrome Frame s'appuie justement sur les réglages d'Internet Explorer pour tout ce qui n'est pas lié aux tâches de rendu de pages. Il se félicitait d'ailleurs que tout cela soit déjà en place alors que Frame est en bêta.
De manière plus générale, Baker reproche à cette solution de briser le lien entre la partie externe du navigateur, celle visible et utilisée par l'internaute, et toute la mécanique interne.
Mike Shaver le vice-président de l'ingénierie chez Mozilla y va aussi de ses critiques. Il estime que la présence de Frame dans Internet Explorer rend certaines de ses fonctions inopérantes ou moins efficaces, telles que le mode de navigation privée ou des fonctions liées à la sécurité, les extensions, ou des fonctions liées au handicap. Toutes choses dont un utilisateur peut avoir besoin. Et lui aussi estime qu'on délègue à nouveau un pouvoir aux sites web comme c'est déjà le cas avec Flash, Silverlight ou Java, le tout sous couvert de vouloir promouvoir le HTML 5.
Pédagogie
Shaver préférerait de loin que les développeurs de sites qui souhaitent que leurs visiteurs profitent des derniers raffinements technologiques affichent un message invitant à télécharger Chrome avec force explications pour le faire le mieux possible.
Si certaines craintes sont légitimes (comme cette complexité qu'introduit Chrome Frame où un navigateur se voit doté de plusieurs moteurs d'origines différentes) il faut aussi considérer le fait que par cette initiative, Google permet de diffuser le WebKit au sein du navigateur web le plus utilisé sur le web. Un WebKit concurrent du Gecko de Firefox. On n'ira pas jusqu'à prêter des considérations bassement partisanes aux deux responsables de Mozilla, mais c'est une donnée qui peut aussi représenter un certain poids dans la balance.
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