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Trois mois avec un disque SSD

Christophe Laporte

lundi 31 août 2009 à 15:18 • 27

Matériel

Les ordinateurs portables ont connu des évolutions importantes à tous les niveaux ces dernières années. Avec le passage à Intel, ils ont gagné énormément en puissance et sont désormais suffisamment puissants pour satisfaire l’immense majorité des utilisateurs. Dans le domaine, les progrès sont constants et le ratio performance par watt n’a cessé de s’améliorer.



Au niveau des GPU, le gain de performances a également été spectaculaire ces dernières années. Si les MacBook étaient limités au niveau des jeux, ce n’est plus le cas depuis qu’Apple a adopté la NVIDIA GeForce 9400M. Reste le disque dur qui a énormément évolué au niveau de la capacité de stockage, mais qui en matière de performances n’a pas progressé aussi rapidement que les autres composants.

Sur un portable, c’est souvent le maillon faible. Cela se ressent particulièrement au démarrage de Mac OS X où il faut attendre parfois plusieurs minutes pour prendre véritablement la main. Mais la technologie SSD est en train de bouleverser la donne. Les disques embarquant cette technologie se démocratisent rapidement et seront sans doute proposés par défaut d’ici quelques années.

Maintenant que l’on trouve des disques SSD de 256 Go (à un prix encore élevé), une capacité de stockage suffisante pour la plupart des utilisateurs ayant un portable comme machine principale, nous en avons installé un sur un MacBook Pro Penryn (2008). Notre choix s’est porté sur un OCZ Vertex Series.

Des premiers pas difficiles

Avant de l’installer dans notre MacBook Pro, nous avons dû mettre à jour son firmware. Et la chose n'était pas simple car l’application requise ne fonctionnait que sous Windows. La solution la plus "simple" était alors de trouver un PC sous Windows pour réaliser l'opération. Ce qui était déjà mieux que par le passé, où il fallait accoler au disque un cavalier (on avait l’impression d’être revenu dix ans en arrière).

Heureusement, il n'est plus nécessaire d'en passer par là, ni de démonter le Mac pour mettre à jour le disque, ce qui est plutôt une bonne nouvelle sachant qu’il n’est pas aisé de démonter les MacBook Pro qui ont précédé la génération «Unibody». Car OCZ propose une nouvelle révision de son firmware. Celle-ci peut s’installer directement depuis un Mac. Il suffit juste de graver un CD qui contient le système d’exploitation FreeDOS (là encore, c’est retour vers le futur) et le patch en question. L’opération est plutôt triviale pour quiconque ne prend pas un malaise lorsqu’il tombe sur une ligne de commande.

Le fabricant dit réfléchir à la possibilité de sortir une version Mac de son logiciel de mise à jour des firmwares. Ce qui serait quand même la moindre des choses pour une société qui commercialise depuis quelques mois déjà une nouvelle gamme de disques baptisées "Vertex Mac Edition", qui sont absolument identiques aux autres modèles, si ce n’est qu’ils possèdent un logo Mac OS…



L’installation du disque sur sur notre MacBook Pro est assez délicate et nécessite une grande attention. iFixIt publie sur son site un pas à pas expliquant, photos à l’appui, comment remplacer le disque dur sur un MacBook Pro.

Une fois le SSD mis en place, il n’y a qu’à réinstaller Mac OS X ou faire un clone de votre disque de sauvegarde.

Premières impressions

Une fois les différentes réinstallations terminées, le plus frappant est la réactivité de l’ordinateur qui donne subitement l’impression d'avoir des ailes. Mac OS X se charge quasiment instantanément. Il n’est plus nécessaire d’attendre deux minutes pour se mettre à travailler. L’immense majorité des applications se chargent «en un bond de Dock». On n’a plus cette sensation d’attendre l’ordinateur, une différence très plaisante au quotidien.



Une sensation dont l'absence devient vite insupportable lorsque l’on retourne travailler sur un ordinateur équipé d’un bon vieux disque dur. L’iMac Alu de première génération qui m’a toujours donné l’impression d’être plus réactif que le MacBook Pro a, depuis le passage au SSD, pris un coup de vieux.

Lorsque l’on revient sur un Mac doté d’un disque dur normal, une autre différence saute à la figure : le silence des disques SSD. Là aussi on y prend goût très rapidement…

SSD : quelles conséquences sur l'autonomie ?

Un ordinateur portable est un compromis subtil entre performances et autonomie. Nous avons donc cherché à savoir si le remplacement de disques avait un impact significatif sur l’autonomie.

En utilisation courante, nous n’avions pas constaté de changements significatifs. Et les quelques tests que nous avons fait, viennent confirmer cette impression : 5 minutes d’autonomie en plus pour le SSD lors d’utilisations intensives d’applications Internet et logiciels bureautique. Bref, à ce niveau-là, la différence est difficilement perceptible.

Et les performances...

Nous avons mesuré les performances de l’OCZ Vertex 256 Go avec le disque dur fourni avec le MacBook Pro. Il s’agissait d’un Fujitsu à 5400 tr/min. Comme le montrent ces graphiques réalisés avec QuickBench, il n’y a pas photo entre les deux produits.


Le modèle SSD



Le modèle avec disque dur



Les courbes parlent d’elles-mêmes ou presque. Dans chacun des tests, le Fujitsu est battu à plate couture. L’un des avantages également du SSD par rapport aux modèles traditionnels, c’est que leurs performances ne se dégradent pas à mesure que le disque se remplit.

SSD : les grandes questions

Lorsque l’on évoque les SSD, il y a plusieurs points qui reviennent fréquemment. Le premier concerne la durée de vie de ces modèles. Au bout d’un certain temps, les cellules ne sont plus capables de retenir le courant et deviennent par conséquent inutilisables. Ça, c’est pour la théorie. Pour faire face à ce problème, les fabricants ont inventé un procédé, le wear leveling, qui permet lors de l’écriture de données au contrôleur de répartir celles-ci sur un maximum de cellules.

OCZ assure dans sa fiche technique que ses modèles SSD possèdent un temps moyen entre pannes (MTBF) de 1,5 million d’heures (171 ans…).

Ce problème existe, mais est certainement plus théorique qu’autre chose. L’utilisateur moyen a sans doute plus à craindre des vibrations et des chocs pour son disque dur (même si de gros progrès ont été faits ces derniers temps) que de la durée de vie des cellules de son SSD.

L’autre grand problème souvent évoqué avec les SSD concerne la gestion des données. Réécrire sur une zone déjà occupée nécessite d'abord un effacement physique avant de pouvoir réécrire dessus. Ce procédé peut à la longue avoir un impact négatif sur les performances en écriture.

Pour faire face à ce problème, la fonction "TRIM" a été mise au point. Cette commande permet au système d’exploitation, lors de l’effacement d’un fichier, de signifier au SSD les secteurs logiques correspondants, afin de les remettre à zéro. Cette commande a un inconvénient : il est impossible de récupérer les fichiers effacés accidentellement.

Reste que cette fonction est présente dans Linux et Windows 7, mais n'est pas au programme de Snow Leopard.

Afin de maintenir des performances optimales, OCZ peaufine actuellement une mise à jour firmware qui comprendra un Garbage collector. Lorsque le disque ne sera pas sollicité, il en profitera pour réorganiser le contenu des puces mémoires afin de garantir à l’utilisateur des performances optimums.

SSD : Que faire ?

Cela va sans dire le SSD est encore une technologie jeune qui est amenée à beaucoup évoluer. Et les prix sont amenés à encore baisser à l’avenir.

A titre d'exemple, en janvier 2008 le premier SSD utilisé par Apple avec le MacBook Air était vendu en option à 899 € pour 64 Go. Six mois plus tard il perdait presque 400 € et aujourd'hui le second MacBook Air est doté d'un 128 Go en standard. Un SSD de 256 Go coûte aujourd'hui 700 € environ alors qu’un disque dur équivalent pour ordinateur portable coûte au grand maximum 100 €.

Si vous voulez donner un coup de fouet à votre ordinateur et que vous ne comptez pas en changer de sitôt, cette option est à considérer.

Si vous avez l’intention de changer d’ordinateur prochainement, pensez également à étudier cette option, surtout si vous êtes dans l'optique d'acheter un ordinateur portable. Il vaut peut-être mieux investir dans un SSD que dans un processeur en option qui n'apporte que quelques centaines de mégahertz en plus.

Sur l’Apple Store, il faut en moyenne ajouter 300 € au prix de base pour avoir un SSD de 128 Go et 700 € pour un SSD de 256 Go.

Nous avons utilisé un SSD en production pendant plus de trois mois sans problème, si ce n’est un bogue qui parfois empêchait l’ordinateur de sortir de veille. Ce problème a été corrigé avec Mac OS X 10.5.7.

Si l'OCZ Vertex II nous a apporté satisfaction, sachez que ce n’est pas le seul modèle que l’on trouve sur le marché. Patriot, Corsair, Samsung, SuperTalent pour n’en citer que quelques un, commercialisent en France des modèles équipés d’une capacité de stockage de 256 Go.
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