Le magazine Forbes a pu obtenir la déclaration de Steve Jobs dans le cadre de l'enquête de la SEC sur l'affaire des stock-options antidatées dont Apple avait fait l'objet.
Le document de 119 pages retranscrit les 3 heures durant lesquelles le patron d'Apple s'était exprimé en 2008, afin de déterminer quelle part il avait prise dans cette affaire et s'il était au courant des opérations incriminées. Monsieur Jobs a notamment expliqué le processus qui a mené à l'attribution de ses options d'achat : en 2001, il s'est senti en mal de reconnaissance de la part du conseil d'administration et a quémandé une rétribution pour ses loyaux services. «Ça n'était pas une question d'argent», indique-t-il, «Tout le monde apprécie d'être reconnu par ses pairs… je ne sentais pas que c'était vraiment le cas du conseil d'administration.»
En 2001, alors que son portefeuille d'actions avait perdu toute sa valeur suite à l'éclatement de la bulle spéculative, il s'est senti laissé pour compte «J'ai eu le sentiment que personne ne veillait vraiment sur moi… donc j'ai souhaité qu'ils y remédient, et donc nous en avons parlé… Je pensais faire de l'assez bon boulot. Ça n'aurait pas été plus mal si le conseil était venu vers moi en disant "Steve, on t'offre une récompense", sans que j'aie à suggérer, m'impliquer, ou négocier quoi que ce soit.», regrette-t-il.
Le conseil d'administration lui a donc octroyé une option d'achat sur 7,5 millions d'actions en août 2001, alors que la valeur de l'action se montait à 17,83 $, mais les négociations se sont poursuivies quant aux modalités d'obtention de ces actions, en une ou plusieurs fois, ce qui a contribué au fait qu'Apple ait manqué les dates butoir pour en faire la déclaration. Un accord a été finalisé le 18 décembre 2001, alors que l'action se montait à 21,01 $ (rappelons que les stocks-options permettent l'acquisition d'actions à des tarifs préférentiels afin de réaliser une plus-value à la revente, plus le tarif d'achat est élevé et moins la plus-value est importante). La SEC a déterminé que les options d'achat de Steve Jobs avaient été anti-datées au 19 Octobre, alors que l'action Apple était cotée 18,30 $, ce qui représente une différence de 20 millions de dollars au total. Par la suite, Steve Jobs a exercé son option sur des actions restreintes de moindre valeur.
Le patron d'Apple a également expliqué les octrois de stock-options à ses collaborateurs, car ils faisaient l'objet de convoitises de la part des concurrents de sa société. On apprend ainsi que le responsable financier d'Apple, Fred Anderson (par ailleurs directement impliqué dans l'affaire d'anti-datage) s'était vu payer un vol jusqu'à Austin par Michael Dell qui souhaitait le recruter. D'autres responsables de la firme à la pomme étaient l'objet d'opérations de séduction du même ordre.
Si l'anti-datage n'est pas en soi illégal, il doit faire l'objet de déclaration, or la SEC a pu déterminer que des documents avaient été falsifiés, ce qui démontre la mauvaise foi des personnes concernées. Cependant, aucun cadre d'Apple n'a été condamné, puisque tous ceux qui ont été inquiétés ont pu trouver un accord financier avec la SEC, leur évitant de plus lourdes déconvenues.
Quant à Steve Jobs, il avoue son ignorance de ces questions d'ordre comptable, répondant souvent qu'il ne se rappelle pas ou qu'il ne connaît pas la réponse, admettant qu'il n'avait guère de connaissances dans le domaine des principes généralement admis en matière de comptabilité. Ce qui, après tout, n'est pas la qualité première qu'on attend d'un dirigeant de son calibre.
La santé du dirigeant d'Apple avait également évoquée lors de l'entretien : au début, alors que l'avocat de la SEC faisait mention des échos sur ses problèmes de santé, Steve Jobs a répondu qu'il allait bien. Toutefois, alors qu'on lui annonçait la fin de l'entretien au bout de trois heures, Steve Jobs a répondu «Merci, merci beaucoup. Mon corps vous dit merci.»
Le document de 119 pages retranscrit les 3 heures durant lesquelles le patron d'Apple s'était exprimé en 2008, afin de déterminer quelle part il avait prise dans cette affaire et s'il était au courant des opérations incriminées.
En 2001, alors que son portefeuille d'actions avait perdu toute sa valeur suite à l'éclatement de la bulle spéculative, il s'est senti laissé pour compte «J'ai eu le sentiment que personne ne veillait vraiment sur moi… donc j'ai souhaité qu'ils y remédient, et donc nous en avons parlé… Je pensais faire de l'assez bon boulot. Ça n'aurait pas été plus mal si le conseil était venu vers moi en disant "Steve, on t'offre une récompense", sans que j'aie à suggérer, m'impliquer, ou négocier quoi que ce soit.», regrette-t-il.
Le conseil d'administration lui a donc octroyé une option d'achat sur 7,5 millions d'actions en août 2001, alors que la valeur de l'action se montait à 17,83 $, mais les négociations se sont poursuivies quant aux modalités d'obtention de ces actions, en une ou plusieurs fois, ce qui a contribué au fait qu'Apple ait manqué les dates butoir pour en faire la déclaration. Un accord a été finalisé le 18 décembre 2001, alors que l'action se montait à 21,01 $ (rappelons que les stocks-options permettent l'acquisition d'actions à des tarifs préférentiels afin de réaliser une plus-value à la revente, plus le tarif d'achat est élevé et moins la plus-value est importante). La SEC a déterminé que les options d'achat de Steve Jobs avaient été anti-datées au 19 Octobre, alors que l'action Apple était cotée 18,30 $, ce qui représente une différence de 20 millions de dollars au total. Par la suite, Steve Jobs a exercé son option sur des actions restreintes de moindre valeur.
Le patron d'Apple a également expliqué les octrois de stock-options à ses collaborateurs, car ils faisaient l'objet de convoitises de la part des concurrents de sa société. On apprend ainsi que le responsable financier d'Apple, Fred Anderson (par ailleurs directement impliqué dans l'affaire d'anti-datage) s'était vu payer un vol jusqu'à Austin par Michael Dell qui souhaitait le recruter. D'autres responsables de la firme à la pomme étaient l'objet d'opérations de séduction du même ordre.
Si l'anti-datage n'est pas en soi illégal, il doit faire l'objet de déclaration, or la SEC a pu déterminer que des documents avaient été falsifiés, ce qui démontre la mauvaise foi des personnes concernées. Cependant, aucun cadre d'Apple n'a été condamné, puisque tous ceux qui ont été inquiétés ont pu trouver un accord financier avec la SEC, leur évitant de plus lourdes déconvenues.
Quant à Steve Jobs, il avoue son ignorance de ces questions d'ordre comptable, répondant souvent qu'il ne se rappelle pas ou qu'il ne connaît pas la réponse, admettant qu'il n'avait guère de connaissances dans le domaine des principes généralement admis en matière de comptabilité. Ce qui, après tout, n'est pas la qualité première qu'on attend d'un dirigeant de son calibre.
La santé du dirigeant d'Apple avait également évoquée lors de l'entretien : au début, alors que l'avocat de la SEC faisait mention des échos sur ses problèmes de santé, Steve Jobs a répondu qu'il allait bien. Toutefois, alors qu'on lui annonçait la fin de l'entretien au bout de trois heures, Steve Jobs a répondu «Merci, merci beaucoup. Mon corps vous dit merci.»