La déferlante d'articles, d'analyses, de témoignages ou de spéculations sur la santé de Steve Jobs, et par ricochet sur l'avenir d'Apple, continue d'alimenter l'actualité des sites et journaux outre-Atlantique.
Un flot qui ne devrait pas se tarir dans l'immédiat, puisqu’arrive la semaine prochaine l'annonce des résultats trimestriels d'Apple. Un évènement qui est toujours l'occasion pour les analystes et les dirigeants d'Apple de se rencontrer et d'évoquer les sujets brûlants (voir l'article Apple : résultats sur fond de crise le 21 janvier). Gageons que celui-ci sera en tête de liste.
Et l'utilisateur de Mac et lecteur de MacGeneration dans tout ça ? C'est peu de dire que le sujet ne vous a pas laissés indifférents. Au passage, à quelques occasions MacG n'a pas échappé à la critique de certains sur le fait que l'on aurait (trop ?) collé à cette actualité ou sur la manière dont nous l'avons traitée (à ce jour on compte un peu moins de vingt articles sur le thème de la santé de Steve Jobs depuis 2004).
Empathie et inquiétude
Les réactions parues à la suite des articles de ces derniers jours ou dans nos forums dénotent en premier lieu une vraie empathie pour le patron d'Apple. Steve Jobs est un homme qui cristallise les passions et les exaspérations. Qu'il avalise la suppression d'un connecteur sur un nouveau Mac ou le changement d'une dalle sur un écran et c'est la bronca. Mais lorsqu'on bascule dans l'intimité du personnage, tous séparent le chef d'entreprise de l'individu :
- "Je lui souhaite de s'en sortir et de nous revenir en pleine forme" ; "C'est une très bonne chose que Steve Jobs se retire pour ce temps de repos bien mérité et qu'il se concentre principalement à se soigner complètement !" ; "Un peu attristé par la nouvelle. J'ai toujours eu de la sympathie pour ces gens un peu fous comme Steve Jobs, Bill Gates, Linus Torvalds et d'autres, qui ont fait changer les choses."
À de rares occasions, on a lu des considérations d'ordre médical :
- "Travaillant dans le médical, je peux vous dire que le taux de survie à 5 ans est très très faible, même avec une excellente équipe médicale… Bref, Il ne doit pas passer des moments très drôles et c'est toujours triste surtout à son âge."
Moins sombre, un lecteur, dans un mail, nous a fait part d'un long témoignage dans lequel un parent avait connu une situation d'apparence très similaire, avec un dénouement heureux.
Cette décision de Jobs est-elle synonyme d'une mise en retrait ou d'une retraite pure et simple d'Apple ? Pour certains c'est la seconde hypothèse qui prévaut :
- "J'ai, comme d'autres ici, l'impression que Steve Jobs se retire progressivement d'Apple. Et s'il ne lui reste malheureusement que quelques mois à vivre, il a raison de les passer avec sa famille et ses proches. Vu sa contribution au sein de sa société, ce repos/retrait est plus que mérité."
- "Il ne reviendra pas, et il le sait déjà… La transition se fera ainsi plus en douceur. Pour Apple, il a déjà fait le boulot qui fait que toutes les cartes sont là pour que la boite roule bien sans lui."
Des appréciations dont le pessimisme a déconcerté quelques lecteurs :
- "Eh bien, je lis ces commentaires en me levant le matin, et votre optimisme fait plaisir à lire ! Le pire n'est jamais sûr"
- "Tant d'émoi pour quelqu'un qui n'est pas mort et dont on ne sait pas grand-chose quant à son état de santé".
Communication et incertitudes
La manière dont Apple a géré la communication sur ce dossier est également revenue sur le tapis avec des avis divergents sur ce qui aurait dû être fait :
- "Faut-il continuer à suivre aveuglément la com' d'Apple et soutenir (même si c'est vrai) qu'Apple n'est pas menacée à moyen terme ou au contraire se poser des questions, même maladroitement, sur ce qui motive Apple à agir de la sorte ? S'ils étaient vraiment convaincus chez Apple que tout se passera pour le mieux à 5/10 ans avec, dans le meilleur des cas, un Jobs à la retraite, pourquoi jouent-ils à ce jeu de dupes : les fuites organisées dans la presse (Jobs qui révèle à un journaliste tout sans que ce dernier ait le droit de dévoiler les détails), pas de Jobs à la keynote de janvier, puis un communiqué rassurant, suivi d'une lettre ouverte aux employés remettant tout en cause. Pour des passionnés, c'est pour le moins déroutant…"
- "Apple aurait pu présenter les choses autrement en annonçant : "Tim Cook remplace Steve Jobs à la tête d'Apple" et en pondant un CV impressionnant de Cook pour rassurer les investisseurs. Avec un petit paragraphe en fin de communiqué : "Steve Jobs s'est retiré de la direction d'Apple pour raison de santé, il continuera à siéger au conseil d'administration. Nous le remercions pour tout le travail accompli à la tête d'Apple et nous lui souhaitons un prompt rétablissement."
Cependant, il en est qui rappellent que l'on a affaire à une maladie et que par essence celle-ci a ses inconnues, qu'elle peut fluctuer et évoluer dans un sens inattendu et difficilement prévisible :
- "J'ai l'impression que beaucoup de personnes ont du mal à comprendre la relation docteur-patient. Est-ce si difficile d'imaginer que les docteurs ayant d'abord autorisé Jobs à garder son poste aient pu changer d'avis à cause d'un nouveau diagnostic ? Est-ce aussi difficile d'imaginer la famille de Jobs le pousser à arrêter un temps ? Pourquoi tout le monde oublie que cet homme est comme tout le monde, il a une famille, des amis, il tombe malade, il arrête son travail parce qu'il est malade."
Un homme et une équipe
Passé les constats et considérations sur le présent, vient la question de l'avenir. Globalement l'optimisme prédomine, avec parfois un brin de Méthode Coué. Si Apple et Jobs sont étroitement liés, beaucoup soulignent que tout ce qui a été réalisé n'est pas l'oeuvre d'une seule personne, si douée soit-elle :
- "Il faudrait que les gens réalisent que tout le monde meurt un jour et que les entreprises continuent d'exister. Il faudrait être un peu candide pour croire que c'est Steve qui dessine les ordinateurs et les iPod".
- "En fait ce qui a conféré un statut quasi mystique à Jobs, c'est bien qu'il a réussi à relancer la machine et à l'amener à des sommets jamais atteints. Mais si Tim Cook et le reste des dirigeants font du bon boulot sur plusieurs mois, le marché comprendra qu'Apple est une boite comme les autres qui peut aussi marcher sans un Superman."
Tim Cook
- "Steve Jobs est surtout emblématique. L'aspect affectif (plus ou moins inconscient) que bon nombre de Mac Users portent à la pomme s'est déplacé au fil du temps vers lui, c'est quand même très particulier. Qui est capable de me dire le nom du PDG du groupe automobile de la bagnole que chacun prend chaque matin, ou de celui du groupe qui commercialise la bouteille de lait du petit déjeuner ?"
- "Jobs va mal et c'est inquiétant parce qu'il est l'un des meilleurs dans le monde de l'informatique. Ceci étant dit, la succession est prévue depuis le début, on ne gère pas une société valant plusieurs milliards n'importe comment. Alors oui, la santé de Jobs n'est pas terrible, oui, c'est un homme super, mais il n'est pas le seul à décider chez Apple et son absence ne changera rien. La peur des clients et des investisseurs, si. C'est à eux et à nous d'avoir confiance en Apple. Et il n'y a aucun doute à avoir."
Jonathan Ive
- "On a du mal à imaginer Apple sans Steve Jobs ? Oui, et on a du mal à imaginer Renault sans Louis Renault, Casino sans Geoffroy Guichard, Afflelou sans Alain Afflelou, Microsoft sans Bill Gates, Mercedes sans Carl Benz… Et pourtant, ils survivent. Apple serait donc une société si fragile qu'elle aurait du mal à exister sans son fondateur ?"
- "Tim cook a déjà repris les rênes de l'entreprise (et personne ne s'en était d'ailleurs rendu compte à l'époque) et il y a tout lieu de penser que les gens en place peuvent effectuer leur travail sans soucis majeurs pour la société. C'est penser l'inverse qui me semble douteux…"
Enfin comme à tout malheur quelque chose est bon : "Je suis soulagé, on va enfin lâcher la santé de Steve pour un bout de temps."
Sur le même sujet :
Steve Jobs malade : l'ère du soupçon
Steve Jobs en retrait pour se soigner
Un flot qui ne devrait pas se tarir dans l'immédiat, puisqu’arrive la semaine prochaine l'annonce des résultats trimestriels d'Apple. Un évènement qui est toujours l'occasion pour les analystes et les dirigeants d'Apple de se rencontrer et d'évoquer les sujets brûlants (voir l'article Apple : résultats sur fond de crise le 21 janvier). Gageons que celui-ci sera en tête de liste.
Et l'utilisateur de Mac et lecteur de MacGeneration dans tout ça ? C'est peu de dire que le sujet ne vous a pas laissés indifférents. Au passage, à quelques occasions MacG n'a pas échappé à la critique de certains sur le fait que l'on aurait (trop ?) collé à cette actualité ou sur la manière dont nous l'avons traitée (à ce jour on compte un peu moins de vingt articles sur le thème de la santé de Steve Jobs depuis 2004).
Empathie et inquiétude
Les réactions parues à la suite des articles de ces derniers jours ou dans nos forums dénotent en premier lieu une vraie empathie pour le patron d'Apple. Steve Jobs est un homme qui cristallise les passions et les exaspérations. Qu'il avalise la suppression d'un connecteur sur un nouveau Mac ou le changement d'une dalle sur un écran et c'est la bronca. Mais lorsqu'on bascule dans l'intimité du personnage, tous séparent le chef d'entreprise de l'individu :
- "Je lui souhaite de s'en sortir et de nous revenir en pleine forme" ; "C'est une très bonne chose que Steve Jobs se retire pour ce temps de repos bien mérité et qu'il se concentre principalement à se soigner complètement !" ; "Un peu attristé par la nouvelle. J'ai toujours eu de la sympathie pour ces gens un peu fous comme Steve Jobs, Bill Gates, Linus Torvalds et d'autres, qui ont fait changer les choses."
À de rares occasions, on a lu des considérations d'ordre médical :
- "Travaillant dans le médical, je peux vous dire que le taux de survie à 5 ans est très très faible, même avec une excellente équipe médicale… Bref, Il ne doit pas passer des moments très drôles et c'est toujours triste surtout à son âge."
Moins sombre, un lecteur, dans un mail, nous a fait part d'un long témoignage dans lequel un parent avait connu une situation d'apparence très similaire, avec un dénouement heureux.
Cette décision de Jobs est-elle synonyme d'une mise en retrait ou d'une retraite pure et simple d'Apple ? Pour certains c'est la seconde hypothèse qui prévaut :
- "J'ai, comme d'autres ici, l'impression que Steve Jobs se retire progressivement d'Apple. Et s'il ne lui reste malheureusement que quelques mois à vivre, il a raison de les passer avec sa famille et ses proches. Vu sa contribution au sein de sa société, ce repos/retrait est plus que mérité."
- "Il ne reviendra pas, et il le sait déjà… La transition se fera ainsi plus en douceur. Pour Apple, il a déjà fait le boulot qui fait que toutes les cartes sont là pour que la boite roule bien sans lui."
Des appréciations dont le pessimisme a déconcerté quelques lecteurs :
- "Eh bien, je lis ces commentaires en me levant le matin, et votre optimisme fait plaisir à lire ! Le pire n'est jamais sûr"
- "Tant d'émoi pour quelqu'un qui n'est pas mort et dont on ne sait pas grand-chose quant à son état de santé".
Communication et incertitudes
La manière dont Apple a géré la communication sur ce dossier est également revenue sur le tapis avec des avis divergents sur ce qui aurait dû être fait :
- "Faut-il continuer à suivre aveuglément la com' d'Apple et soutenir (même si c'est vrai) qu'Apple n'est pas menacée à moyen terme ou au contraire se poser des questions, même maladroitement, sur ce qui motive Apple à agir de la sorte ? S'ils étaient vraiment convaincus chez Apple que tout se passera pour le mieux à 5/10 ans avec, dans le meilleur des cas, un Jobs à la retraite, pourquoi jouent-ils à ce jeu de dupes : les fuites organisées dans la presse (Jobs qui révèle à un journaliste tout sans que ce dernier ait le droit de dévoiler les détails), pas de Jobs à la keynote de janvier, puis un communiqué rassurant, suivi d'une lettre ouverte aux employés remettant tout en cause. Pour des passionnés, c'est pour le moins déroutant…"
- "Apple aurait pu présenter les choses autrement en annonçant : "Tim Cook remplace Steve Jobs à la tête d'Apple" et en pondant un CV impressionnant de Cook pour rassurer les investisseurs. Avec un petit paragraphe en fin de communiqué : "Steve Jobs s'est retiré de la direction d'Apple pour raison de santé, il continuera à siéger au conseil d'administration. Nous le remercions pour tout le travail accompli à la tête d'Apple et nous lui souhaitons un prompt rétablissement."
Cependant, il en est qui rappellent que l'on a affaire à une maladie et que par essence celle-ci a ses inconnues, qu'elle peut fluctuer et évoluer dans un sens inattendu et difficilement prévisible :
- "J'ai l'impression que beaucoup de personnes ont du mal à comprendre la relation docteur-patient. Est-ce si difficile d'imaginer que les docteurs ayant d'abord autorisé Jobs à garder son poste aient pu changer d'avis à cause d'un nouveau diagnostic ? Est-ce aussi difficile d'imaginer la famille de Jobs le pousser à arrêter un temps ? Pourquoi tout le monde oublie que cet homme est comme tout le monde, il a une famille, des amis, il tombe malade, il arrête son travail parce qu'il est malade."
Un homme et une équipe
Passé les constats et considérations sur le présent, vient la question de l'avenir. Globalement l'optimisme prédomine, avec parfois un brin de Méthode Coué. Si Apple et Jobs sont étroitement liés, beaucoup soulignent que tout ce qui a été réalisé n'est pas l'oeuvre d'une seule personne, si douée soit-elle :
- "Il faudrait que les gens réalisent que tout le monde meurt un jour et que les entreprises continuent d'exister. Il faudrait être un peu candide pour croire que c'est Steve qui dessine les ordinateurs et les iPod".
- "En fait ce qui a conféré un statut quasi mystique à Jobs, c'est bien qu'il a réussi à relancer la machine et à l'amener à des sommets jamais atteints. Mais si Tim Cook et le reste des dirigeants font du bon boulot sur plusieurs mois, le marché comprendra qu'Apple est une boite comme les autres qui peut aussi marcher sans un Superman."
Tim Cook
- "Steve Jobs est surtout emblématique. L'aspect affectif (plus ou moins inconscient) que bon nombre de Mac Users portent à la pomme s'est déplacé au fil du temps vers lui, c'est quand même très particulier. Qui est capable de me dire le nom du PDG du groupe automobile de la bagnole que chacun prend chaque matin, ou de celui du groupe qui commercialise la bouteille de lait du petit déjeuner ?"
- "Jobs va mal et c'est inquiétant parce qu'il est l'un des meilleurs dans le monde de l'informatique. Ceci étant dit, la succession est prévue depuis le début, on ne gère pas une société valant plusieurs milliards n'importe comment. Alors oui, la santé de Jobs n'est pas terrible, oui, c'est un homme super, mais il n'est pas le seul à décider chez Apple et son absence ne changera rien. La peur des clients et des investisseurs, si. C'est à eux et à nous d'avoir confiance en Apple. Et il n'y a aucun doute à avoir."
Jonathan Ive
- "On a du mal à imaginer Apple sans Steve Jobs ? Oui, et on a du mal à imaginer Renault sans Louis Renault, Casino sans Geoffroy Guichard, Afflelou sans Alain Afflelou, Microsoft sans Bill Gates, Mercedes sans Carl Benz… Et pourtant, ils survivent. Apple serait donc une société si fragile qu'elle aurait du mal à exister sans son fondateur ?"
- "Tim cook a déjà repris les rênes de l'entreprise (et personne ne s'en était d'ailleurs rendu compte à l'époque) et il y a tout lieu de penser que les gens en place peuvent effectuer leur travail sans soucis majeurs pour la société. C'est penser l'inverse qui me semble douteux…"
Enfin comme à tout malheur quelque chose est bon : "Je suis soulagé, on va enfin lâcher la santé de Steve pour un bout de temps."
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