L'arrivée chez Apple de Douglas Field, l'homme qui dessina le Segway, ce scooter électrique à deux roues (adoré par Steve Wozniak), a remis en lumière un épisode de la naissance de ce produit en 2003.
Ses concepteurs avaient convié Jeff Bezos le patron d'Amazon et Steve Jobs à donner leur avis sur un prototype de l'appareil (alors surnommé Ginger) et sur son lancement.
Jobs, arrivé en dernier et en retard à cette réunion, avait fait feu de tout bois, remettant en cause la pertinence de plusieurs décisions. Et l'on imagine qu'il doit en aller pareillement chez Apple à certaines occasions…
Sur l'idée d'une gamme
"Pourquoi deux modèles ? Je vois un gros problème sur ce point, j'y ai réfléchi toute la nuit" et avec quelques notes écrites sur la paume de sa main Steve Jobs d'expliquer que le premier iMac avait été lancé dans un seul colori. Apple avait attendu sept mois avant de proposer des couleurs supplémentaires.
Avec un seul iMac Jobs s'assurait que toute l'attention de ses équipes et de ses clients se porterait exclusivement sur cet unique modèle. Et si le premier Segway rencontrait un succès auprès du grand public, ses créateurs pourraient vendre un second modèle "Pro" plus cher pour l'armée ou dans les entreprises.
Sur son design
"Je pense qu'il est à chier […] Il n'a pas une forme innovante, il n'est pas élégant et il n'a pas une forme anthropomorphique […] vous avez cette machine incroyablement novatrice, mais elle a une allure très traditionnelle. Il y a des agences de design qui pourraient vous proposer des choses auxquelles on n'a pas pensé, des choses qui vous feraient chier dans votre pantalon."
Sur la fabrication et le lancement
Steve Jobs ensuite de remettre en question l'idée des entrepreneurs de fabriquer eux-mêmes le Segway pour en garder la maitrise des secrets techniques "vous ne persuaderez aucun gros industriel de venir dans le New Hampshire (ndr : nord-est des États-Unis) pour le fabriquer" et il y aura toujours quelqu'un capable de faire de la rétro-ingénierie.
Rejetée aussi l'idée, émise par Bezos cette fois, de tester commercialement le Segway par un lancement régional à petite échelle, par exemple à Singapour. Jobs explique qu’avec Internet tout le monde sera au courant de l'existence du Segway dans la minute et que tout le monde en voudra un. La société allait se priver d'une publicité gratuite de 100 millions de dollars sur son marché principal les États-Unis avec toute l'attention que la mise en vente du produit pourrait susciter auprès des médias.
A défaut Jobs conseille par exemple un lancement ciblé avec l'aide d'une université américaine qui pourrait disposer de Segway pour son campus et ses étudiants. Mais en prévenant que si un idiot se cassait la figure, la mauvaise pub qu'il pourrait déclencher toucherait la société de plein fouet. Elle ferait écho auprès du plus grand nombre, c'est à dire tous ces clients qui ne pouvaient pas eux-mêmes acheter le produit. En revanche avec un lancement de grande ampleur les critiques de quelques-uns seraient noyées dans la masse.
À la fin de la réunion, Dean Kamen, l'inventeur du Segway, remercia Jobs pour ses lumières "on repart avec plus de questions que de réponses et ça remet en question tout ce qu'on pensait savoir, mais c'est une bonne chose."
Ses concepteurs avaient convié Jeff Bezos le patron d'Amazon et Steve Jobs à donner leur avis sur un prototype de l'appareil (alors surnommé Ginger) et sur son lancement.
Jobs, arrivé en dernier et en retard à cette réunion, avait fait feu de tout bois, remettant en cause la pertinence de plusieurs décisions. Et l'on imagine qu'il doit en aller pareillement chez Apple à certaines occasions…
Sur l'idée d'une gamme
"Pourquoi deux modèles ? Je vois un gros problème sur ce point, j'y ai réfléchi toute la nuit" et avec quelques notes écrites sur la paume de sa main Steve Jobs d'expliquer que le premier iMac avait été lancé dans un seul colori. Apple avait attendu sept mois avant de proposer des couleurs supplémentaires.
Avec un seul iMac Jobs s'assurait que toute l'attention de ses équipes et de ses clients se porterait exclusivement sur cet unique modèle. Et si le premier Segway rencontrait un succès auprès du grand public, ses créateurs pourraient vendre un second modèle "Pro" plus cher pour l'armée ou dans les entreprises.
Sur son design
"Je pense qu'il est à chier […] Il n'a pas une forme innovante, il n'est pas élégant et il n'a pas une forme anthropomorphique […] vous avez cette machine incroyablement novatrice, mais elle a une allure très traditionnelle. Il y a des agences de design qui pourraient vous proposer des choses auxquelles on n'a pas pensé, des choses qui vous feraient chier dans votre pantalon."
Sur la fabrication et le lancement
Steve Jobs ensuite de remettre en question l'idée des entrepreneurs de fabriquer eux-mêmes le Segway pour en garder la maitrise des secrets techniques "vous ne persuaderez aucun gros industriel de venir dans le New Hampshire (ndr : nord-est des États-Unis) pour le fabriquer" et il y aura toujours quelqu'un capable de faire de la rétro-ingénierie.
Rejetée aussi l'idée, émise par Bezos cette fois, de tester commercialement le Segway par un lancement régional à petite échelle, par exemple à Singapour. Jobs explique qu’avec Internet tout le monde sera au courant de l'existence du Segway dans la minute et que tout le monde en voudra un. La société allait se priver d'une publicité gratuite de 100 millions de dollars sur son marché principal les États-Unis avec toute l'attention que la mise en vente du produit pourrait susciter auprès des médias.
A défaut Jobs conseille par exemple un lancement ciblé avec l'aide d'une université américaine qui pourrait disposer de Segway pour son campus et ses étudiants. Mais en prévenant que si un idiot se cassait la figure, la mauvaise pub qu'il pourrait déclencher toucherait la société de plein fouet. Elle ferait écho auprès du plus grand nombre, c'est à dire tous ces clients qui ne pouvaient pas eux-mêmes acheter le produit. En revanche avec un lancement de grande ampleur les critiques de quelques-uns seraient noyées dans la masse.
À la fin de la réunion, Dean Kamen, l'inventeur du Segway, remercia Jobs pour ses lumières "on repart avec plus de questions que de réponses et ça remet en question tout ce qu'on pensait savoir, mais c'est une bonne chose."