Les rumeurs à propos du prochain Mac OS 10.6 laissant entendre qu'il ne fonctionnerait qu'avec les Mac équipés de processeurs Intel 64-bits (les Xeon et les Core 2 Duo, exit les Core Duo et Core Solo) nous avons sollicité l'avis de deux développeurs, auteurs et éditeurs d'applications diamétralement opposées dans leurs profils. Michaël Noyon d'une part, d'Objective Decision, éditeur du gestionnaire de contacts Contactizer et Antoine Rosset développeur d'OsiriX un logiciel d'imagerie médicale (voir aussi l'interview OsiriX ou l'imagerie médicale sous X).
Michaël Noyon
"On ne voit, pour une application comme la nôtre, aucun impératif supérieur immédiat à être adaptée pour le 64-bits sur Mac OS X 10.5. D'autant que le noyau de Leopard n'est pas pour le moment entièrement 64-bits, comme l'avait décrit décrit Ars Technica. Ce genre de démarche impliquerait pour Apple de revoir un certain nombre de drivers ou de technologies bas-niveau par exemple."
"Ce serait beaucoup de travail pour des avantages qui me semblent, à ce jour, limités puisque Leopard semble se contenter de supporter l'adresse mémoire en 64-bits. Il semble ainsi, toujours d'après certaines sources, qu'Apple ait simplement ajouté une extension au noyau Mach du système qui sert justement aux applications ayant besoin de l'adressage 64-bits."
"En revanche, si le prochain OS d'Apple va plus loin dans le support des processeurs 64-bits, en exploitant bien plus que l'adressage mémoire, il y aurait un réel intérêt au niveau des performances pour l'utilisateur lambda. Sans que cela implique en ce qui nous concerne une refonte de notre code. Tout se passerait au niveau du compilateur. Les avantages concrets ne seraient alors plus réservés à l'utilisation de très rares applications scientifiques faisant appel à un adressage élargi."
"Sur l'abandon du 32-bits, il y aurait bien la possibilité de s'en servir comme argument marketing "Full 64 bits" mais je n'en vois pas non plus l'intérêt vu que l'environnement mixte 32/64-bits marche très bien et qu'il est complètement transparent pour l'utilisateur."
"Pour ce qui est de l'abandon du PowerPC, même si c'est inéluctable, ça me semble un peu tôt. Sauf à ce qu'il y ait des changements importants à un très bas niveau du système (nouveau gestionnaire de fichiers, nouveau kernel, etc) qui impliqueraient une maintenance trop lourde de 2 codes. C'est déjà quasi miraculeux qu'Apple ait réussi le tour de force de permettre dans le même environnement l'exécution de 4 codes différents (PowerPC, Intel, 32-bits, 64-bits).
Si les rumeurs se confirment et que le prochain OS se "cantonne" à changer des éléments susceptibles d'améliorer les performances, alors certainement que le PowerPC sera abandonné. Rationnellement, il ne serait pas judicieux de continuer son support avec des arguments de prise en charge des spécificités des dernières générations de processeurs Intel."
Antoine Rosset
"C'est amusant cette annonce sur le 64-bits de Mac OS 10.6, parce que j'avais envoyé lundi un e-mail chez Apple après avoir compilé OsiriX avec la version 4.2 du compilateur gcc, disponible avec XCode 3.1. Je leur disais mon "excitation" au vu des différences de performances entre la version 32-bits et la version 64-bits. Dans le cas de notre application, les gains vont jusqu'à 80% avec le même code source !"
"Ça fait plusieurs mois que je répète autour de moi que le 64-bit, ce n'est pas que pour la gestion de la mémoire, mais aussi pour les performances. Les derniers processeurs Intel fonctionnent de façon "bridée" en 32-bits. Ils sont faits pour "tourner" en 64-bits : avec deux fois plus de registres disponibles et de nouvelles instructions."
"Apple a maintenant toute sa gamme en processeurs 64-bits, il faut qu'elle nous livre non seulement un OS 64-bits, mais aussi des applications 64-bits. L'encodage QuickTime ou AAC d'iTunes tournerait certainement plus vite en 64-bits."
"Néanmoins, je ne vois pas vraiment pourquoi Apple abandonnerait le 32-bits : le travail est déjà fait et ça marche. Pourquoi perdre tous ces acheteurs potentiels qui ne possèdent pas de processeurs 64-bits ?"
"Le même raisonnement n'est pas vrai pour le PowerPC. Le maintien de deux plateformes est très complexe, ça génère certainement beaucoup de bugs. En conservant une "compatibilité" des sources pour les deux plateformes (c'est un de nos problèmes avec OsiriX, on va d'ailleurs certainement arrêter le support PowerPC en 2009) ça empêche de faire une optimisation complète pour Intel."
Michaël Noyon
"On ne voit, pour une application comme la nôtre, aucun impératif supérieur immédiat à être adaptée pour le 64-bits sur Mac OS X 10.5. D'autant que le noyau de Leopard n'est pas pour le moment entièrement 64-bits, comme l'avait décrit décrit Ars Technica. Ce genre de démarche impliquerait pour Apple de revoir un certain nombre de drivers ou de technologies bas-niveau par exemple."
"Ce serait beaucoup de travail pour des avantages qui me semblent, à ce jour, limités puisque Leopard semble se contenter de supporter l'adresse mémoire en 64-bits. Il semble ainsi, toujours d'après certaines sources, qu'Apple ait simplement ajouté une extension au noyau Mach du système qui sert justement aux applications ayant besoin de l'adressage 64-bits."
"En revanche, si le prochain OS d'Apple va plus loin dans le support des processeurs 64-bits, en exploitant bien plus que l'adressage mémoire, il y aurait un réel intérêt au niveau des performances pour l'utilisateur lambda. Sans que cela implique en ce qui nous concerne une refonte de notre code. Tout se passerait au niveau du compilateur. Les avantages concrets ne seraient alors plus réservés à l'utilisation de très rares applications scientifiques faisant appel à un adressage élargi."
"Sur l'abandon du 32-bits, il y aurait bien la possibilité de s'en servir comme argument marketing "Full 64 bits" mais je n'en vois pas non plus l'intérêt vu que l'environnement mixte 32/64-bits marche très bien et qu'il est complètement transparent pour l'utilisateur."
"Pour ce qui est de l'abandon du PowerPC, même si c'est inéluctable, ça me semble un peu tôt. Sauf à ce qu'il y ait des changements importants à un très bas niveau du système (nouveau gestionnaire de fichiers, nouveau kernel, etc) qui impliqueraient une maintenance trop lourde de 2 codes. C'est déjà quasi miraculeux qu'Apple ait réussi le tour de force de permettre dans le même environnement l'exécution de 4 codes différents (PowerPC, Intel, 32-bits, 64-bits).
Si les rumeurs se confirment et que le prochain OS se "cantonne" à changer des éléments susceptibles d'améliorer les performances, alors certainement que le PowerPC sera abandonné. Rationnellement, il ne serait pas judicieux de continuer son support avec des arguments de prise en charge des spécificités des dernières générations de processeurs Intel."
Antoine Rosset
"C'est amusant cette annonce sur le 64-bits de Mac OS 10.6, parce que j'avais envoyé lundi un e-mail chez Apple après avoir compilé OsiriX avec la version 4.2 du compilateur gcc, disponible avec XCode 3.1. Je leur disais mon "excitation" au vu des différences de performances entre la version 32-bits et la version 64-bits. Dans le cas de notre application, les gains vont jusqu'à 80% avec le même code source !"
"Ça fait plusieurs mois que je répète autour de moi que le 64-bit, ce n'est pas que pour la gestion de la mémoire, mais aussi pour les performances. Les derniers processeurs Intel fonctionnent de façon "bridée" en 32-bits. Ils sont faits pour "tourner" en 64-bits : avec deux fois plus de registres disponibles et de nouvelles instructions."
"Apple a maintenant toute sa gamme en processeurs 64-bits, il faut qu'elle nous livre non seulement un OS 64-bits, mais aussi des applications 64-bits. L'encodage QuickTime ou AAC d'iTunes tournerait certainement plus vite en 64-bits."
"Néanmoins, je ne vois pas vraiment pourquoi Apple abandonnerait le 32-bits : le travail est déjà fait et ça marche. Pourquoi perdre tous ces acheteurs potentiels qui ne possèdent pas de processeurs 64-bits ?"
"Le même raisonnement n'est pas vrai pour le PowerPC. Le maintien de deux plateformes est très complexe, ça génère certainement beaucoup de bugs. En conservant une "compatibilité" des sources pour les deux plateformes (c'est un de nos problèmes avec OsiriX, on va d'ailleurs certainement arrêter le support PowerPC en 2009) ça empêche de faire une optimisation complète pour Intel."