BYD n’a pas seulement été le numéro deux mondial des voitures électriques en 2024, juste derrière Tesla, le constructeur chinois est aussi l’un des plus gros producteurs de batterie de voiture au monde et c’est même sa seule activité à l’origine, puisqu’il n’a conçu des véhicules que dans un deuxième temps. Pourtant, ses voitures se chargent plutôt lentement, c’est paradoxalement l’un de leurs défauts. Ou plutôt, c’était l’un de leurs défauts, si l’on en croit les annonces récentes de l’entreprise : sa dernière génération de voitures peut atteindre les 1 000 kW en pic lors d’une charge, un seuil symbolique qui doit rassurer tous les sceptiques.

En effet, cette charge ultra-rapide réduit le temps nécessaire à chaque arrêt, au point de le rapprocher du temps requis pour un plein à une station-essence. Dans sa démonstration, BYD montre que sa voiture a récupéré 400 km d’autonomie en cinq minutes seulement, ou encore 43 % de la capacité de la batterie en quatre minutes et demi. C’est un record dans l’industrie et une valeur qui approche indéniablement l’électrique du thermique. Mieux, on n’est plus au stade du concept : les nouvelles Han L et Tang L que BYD commence à commercialiser en Chine adoptent une nouvelle plateforme nommée Super-E Platform qui sera équipée de cette nouvelle technologie.
Concrètement, BYD a conçu une batterie qui fonctionne avec une tension de 1 000 V et un courant de 1 000 A, de quoi lui permettre d’atteindre le mégawatt sur des bornes spécifiques, aussi conçues par BYD. Cette batterie affiche un niveau de charge impressionnant de 10C, ce qui veut dire que sa capacité sera d’environ 100 kWh pour une charge dix fois plus rapide. Naturellement, les 1 000 kW affichés ne sont qu’un pic qui ne tient que quelques secondes, mais la courbe de charge promet de rester incroyable. À la fin des cinq minutes, la voiture affiche ainsi toujours une puissance de 400 kW, bien supérieure au pic de la majorité des véhicules électriques en circulation, surtout dans nos contrées.

Six mois en Tesla : une grosse batterie à recharger
Pour accompagner ses deux nouvelles voitures, BYD a aussi développé une nouvelle borne de charge, surnommée « Megawatt Flash Charger », qui pourra offrir jusqu’à 1 000 kW de puissance. L’entreprise se veut ambitieuse dans ce domaine, en promettant d’en déployer plus de 4 000 en Chine, ce qui en fera pour la première fois un gestionnaire de stations de recharge électrique, en plus d’un constructeur automobile. Tous ces plans concernent uniquement son propre pays pour le moment, même si BYD ne manque pas d’ambitions en Europe. Après la Turquie et la Hongrie, c’est l’Allemagne qui pourrait recevoir la troisième usine du groupe sur le continent européen.

Pour l’heure, les tarifs demandés par BYD sont nettement moins intéressants en Europe qu’en Chine, surtout parce que le constructeur a suffisamment de demande dans son propre pays pour ne pas casser ses prix ailleurs. Pour vous donner une idée, la berline Han L comme le SUV Tang L sont en précommande en Chine à partir de 270 000 yuan, soit environ 32 200 €. À titre de comparaison, BYD vend l’ancienne génération de la Han à partir de… 72 000 € en France.
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