Voiture électrique : Tesla et Peugeot dépassent le seuil symbolique des 700 km d'autonomie

Coup sur coup, deux constructeurs automobiles ont présenté une voiture qui dépasse le seuil très symbolique des 700 km d’autonomie théorique selon les normes européennes WLTP. Le premier n’est pas une surprise, puisqu’il s’agit de Tesla, qui commercialise désormais une nouvelle variante de sa Model 3. La « Grande Autonomie Propulsion » reprend le moteur arrière unique du modèle entrée de gamme et la grosse batterie d’environ 80 kWh utiles des modèles à transmission intégrale. Grâce à ce mix, la berline aérodynamique est certifiée à 702 km WLTP, un record chez l’Américain sur ce segment et à ce niveau de prix.

Produite en Chine, la Model 3 ne bénéficie plus du bonus écologique. Tesla a malgré tout fait un effort sur le prix, en commercialisant cette nouvelle voiture à partir de 44 990 €. C’est pile à 5 000 € entre les deux versions qui l’entourent, ce qui en fait une gamme cohérente, même si l’absence de bonus pèse sur le prix final. À titre de comparaison, la Model Y sur la même formule, avec un seul moteur et la grosse batterie, est vendue officiellement à 46 990 €, mais comme elle bénéficie du bonus, on peut l’acheter à 42 990 €. Aérodynamique de SUV oblige, son autonomie théorique est bien moindre avec 600 km affichés selon les normes WLTP.

Tesla vend sa Model Y avec 600 km d'autonomie et le bonus écologique en France

Hasard du calendrier, Peugeot a aussi dévoilé une nouvelle version de la déclinaison électrique du SUV 3008 et elle dépasse elle aussi les 700 km théoriques. Équipée d’une très grosse batterie de 97 kWh, cette nouvelle version « Long Range » (la traduction est réservée aux voitures américaines, apparemment) a un prix de base de 46 990 €. Étant produite en France, la voiture bénéficie bien du bonus écologique, ce qui permet de l’obtenir pour 42 990 €. Seule la version de base « Allure » est éligible, la variante mieux équipée « GT » dépasse largement le seuil de 47 000 €… qui justifie d’ailleurs le prix de base par le constructeur français.

Notons au passage que Peugeot commercialise aussi une e-5008 avec la même énorme batterie. L’autonomie est toutefois limitée(668 km selon les normes WLTP) par les dimensions et l’aérodynamique encore moins bonne et surtout un prix qui débute à 51 490 €, la privant de tout bonus. En contrepartie, c’est l’une des rares voitures électriques qui peut offrir 7 places et une telle autonomie, surtout à ce prix. La nouvelle e-408 annoncée la semaine dernière est plus profilée et offre à cet égard une efficience bien meilleure. Elle ne dispose malheureusement que d’une petite batterie en comparaison, avec ses 58,2 kWh utiles, de quoi n’offrir qu’une autonomie de 453 km théoriques.

Quelle que soit la voiture considérée, rappelons que la norme WLTP est très optimiste, si bien que l’autonomie réelle sera bien inférieure. Ce qui n’est pas un problème tant que la voiture est capable de calculer un trajet en tenant compte des pauses recharge, ce qui est un des points forts de Tesla depuis des années¹. J’ajouterais après plusieurs années sur les routes en voiture électrique que la vitesse de charge est plus importante que l’autonomie théorique, puisqu’il faut bien faire des pauses pour les humains de temps en temps et que si on peut en profiter pour charger la batterie, l’autonomie n’est jamais un problème sur les longs trajets.

Six mois en Tesla : confiance et sérénité sur la route

Si la Model 3 Grande Autonomie Propulsion ne sera pas une surprise, c’est en revanche la première fois que Peugeot propose une batterie aussi grosse. Il faudra attendre les premiers tests en condition réelle pour savoir ce que la voiture peut offrir, tant sur l’autonomie réelle que la charge rapide. Le constructeur français met en avant son nouveau système de préconditionnement pour apporter la batterie à bonne température avant la charge, un critère important.

Peugeot promet jusqu’à 160 kW de puissance en charge rapide, ce qui semble peu face aux 250 kW de Tesla. Néanmoins, il faut rappeler que cette puissance maximale compte peu, car elle ne dure pas et il faut regarder la courbe.

Six mois en Tesla : une grosse batterie à recharger

En la matière, Tesla n’offre plus nécessairement les meilleurs scores, même si Peugeot, comme la majorité des constructeurs historiques, est assez conservateur et privilégie la santé de la batterie au détriment de temps réduits. Puisque l’on ne connait pas la batterie Stellantis de près de 100 kWh, il faudra attendre là encore les premiers retours pour en avoir le cœur net.