Le fait-divers rapporté par le Midi-Libre ou encore RTL suggère qu’une Tesla a « subitement effectué une mise à jour du système », bloquant le centre-ville de Sète pendant pas moins de 45 minutes. Une information qui a de quoi inquiéter, même si les deux sources se contentent de citer les riverains, sans remettre en cause leur version. Hors bug jusque-là inconnu, l’installation d’une mise à jour est normalement toujours volontaire et jamais subie pour une bonne raison : elle bloque en effet entièrement le véhicule pendant toute la durée des opérations.
Par défaut, le système d’exploitation créé par Tesla sur une base de Linux va régulièrement interroger les serveurs de l’entreprise pour vérifier si une nouvelle version est disponible. Le cas échéant, la mise à jour pourra éventuellement être téléchargée en arrière-plan en roulant en exploitant la puce 4G si c’est une version importante, par exemple une correction de bug. Le plus souvent, le propriétaire sera notifié qu’une nouvelle version est disponible et elle ne sera téléchargée que lorsque la voiture sera connectée à un réseau Wi-Fi, pour ne pas trop solliciter la connexion internet mobile intégrée au véhicule.
Une fois la mise à jour téléchargée, elle ne s’installe jamais sans l’accord préalable du conducteur. Un message l’avertit systématiquement que l’installation nécessitera plusieurs minutes : autour de 25 minutes en moyenne à chaque fois et jusqu’à 49 minutes sur ma voiture pour la plus longue d’entre elles. Pendant tout ce temps, le véhicule ne peut plus être utilisé : ses fonctionnalités seront désactivées, y compris l’alarme qui peut brièvement se couper, les écrans à l’intérieur restent noirs et il est évidemment impossible de conduire. Ce qui explique le bouchon constaté à Sète : si un conducteur a bel et bien lancé sa mise à jour alors qu’il était sur la route, il n’a rien pu faire jusqu’à la toute fin du processus.
Reste à savoir comment il a pu lancer la mise à jour en se retrouvant sur la route. Depuis le véhicule comme depuis l’app associée, il faut valider un avertissement avant de pouvoir lancer l’installation. Quand on le fait depuis la voiture, la mise à jour s’installe par défaut la nuit suivante et il faut toucher un bouton spécifique pour l’installer immédiatement. Histoire d’être sûr qu’une mise à jour ne gênera pas, Tesla a même prévu une période d’attente de deux minutes avant d’initier la procédure, période pendant laquelle une annulation est possible.
Par sécurité, le système empêche par ailleurs de lancer une mise à jour pendant la conduite et le véhicule doit être en mode parking. Sachant cela, comment un conducteur, même distrait, a-t-il pu lancer l’installation en étant déjà sur la route ? Les journalistes ont noté qu’il s’agissait d’un jour de marché à Sète, ce qui justifiait le trafic plus important et ce qui pourrait amener à une explication possible. Peut-être que le conducteur était bloqué dans un premier bouchon, causé par un livreur par exemple, et qu’il a lancé la mise à jour à ce moment-là. S’il a ignoré les alertes, la procédure a pu se lancer pendant qu’il attendait et la voiture n’a pas pu être redémarrée avant la fin de l’installation.
« Tout le monde a compris que le monsieur n’y était pour rien », note une cycliste qui passait par là interrogée par RTL. Peut-être, mais cela voudrait dire qu’il est tombé sur un bug gravissime, où une mise à jour s’est lancée à son insu et alors que sa voiture était utilisée. Un tel scénario est certainement gênant à basse vitesse dans un centre-ville un jour de marché, mais imaginez sur l’autoroute…