Citroën a présenté aujourd’hui sa nouvelle voiture électrique, la ë-C3. Prévue pour une sortie dans le courant de l’année 2024, cette citadine se distingue avant tout par un prix bas sur ce marché, puisque le constructeur aux chevrons annonce un prix de base à 23 300 €, hors bonus écologique. Puisqu’elle sera produite en Europe, même si ça ne sera pas en France, elle devrait toujours bénéficier du bonus écologique et passer sous la barre des 20 000 €. Le tout, sans rogner trop sur la fiche technique, puisque ce modèle s’approche davantage d’une e208 de Peugeot que de la Spring de Dacia.
Contrairement à la voiture du groupe Renault, celle de Stellantis devrait ainsi offrir des prestations bien meilleures en termes de performances et surtout d’autonomie. L’ë-C3 repose sur une plateforme électrique conçue pour les petites voitures et simplifiée par rapport à la base que l’on retrouve dans tous les autres modèles du groupe. Parmi les différences, la batterie adopte une chimie LFP qui a de plus en plus la cote sur les voitures électriques, notamment en entrée de gamme. Moins chère que la chimie NMC qui reste dominante aujourd’hui, sa densité énergétique est moins bonne, mais elle offre une bien meilleure longévité et s’avère également plus sûre.
Cette batterie dispose d’une capacité de 44 kWh, probablement brute même si Citroën ne l’a pas précisé. C’est une bonne capacité en tout cas pour une citadine et l’autonomie théorique selon les normes WLTP de 320 km promet un rayon d’action bien supérieur à celui de la Spring, limitée à 230 km selon les mêmes normes et équipée d’une batterie d’environ 27 kWh seulement. Le moteur est lui aussi différent de celui que l’on trouve dans les autres Stellantis et s’il est moins puissant, il offrira tout de même 83 kW, soit 113 ch, à comparer aux 33 kW/44 ch de sa concurrente roumaine. Ça ne sera pas une voiture de sport pour autant, on s’en doute, avec son 0 à 100 km/h en 11 secondes et son 135 en vitesse de pointe.
Côté charge aussi, Citroën n’a fait aucun compromis majeur en intégrant d’office la charge rapide, via une prise CCS, jusqu’à 100 kW de puissance, ce qui est très correct pour une petite batterie. Par défaut, l’ë-C3 se chargera sur les bornes lentes à 7,4 kW, avec une option pour monter à 11 kW, mais sans aller jusqu’à 22 kW, ce qui serait pourtant pratique pour les citadins sans prise à domicile. Pour les longs trajets, Stellantis compte (enfin !) offrir un planificateur d’itinéraires, qui se chargera de prévoir les pauses nécessaires pour les charges en tenant compte des bornes sur la route. Une app sera aussi de la partie, notamment pour préconditionner l’habitacle, un atout précieux l’hiver pour maximiser son autonomie.
Pour atteindre les 23 300 € en entrée de gamme, il a bien fallu faire quelques concessions. Pas sur le confort a priori, l’entreprise ayant notamment gardé ses suspensions à double butées hydrauliques progressives qui ont fait sa réputation. À l’intérieur, l’habitacle n’est pas dépouillé façon Citroën Ami, mais on sent bien que les économies étaient au programme. Sur le premier niveau de finition, le constructeur a même repris une idée de l’Ami en retirant l’écran central au profit d’une pince pour smartphone et d’une app maison qui pourra se lancer en NFC (sur Android seulement, on imagine) et contrôler quelques fonctions de la voiture.
Les photos de presse affichent toutes l’habitacle complet, avec son écran de 10,25 pouces qui affichera CarPlay et Android Auto sans fil, ce qui est excellent à ce niveau de prix. Un chargeur à induction sera même prévu, au moins sur les versions haut de gamme. Précisons que la connexion à internet nécessaire pour certaines fonctions, dont le planificateur d’itinéraires, prendra la forme d’un abonnement optionnel, un petit peu comme chez Tesla. La connexion distante via une app nécessitera aussi de payer cet abonnement, dont le tarif reste encore à préciser.
Citroën semble avoir fait fort avec cette nouvelle ë-C3, très bien positionnée sur le plan tarifaire sans faire trop de concessions pour baisser les prix. Le constructeur français compte même aller encore plus loin : la gamme devrait s’agrandir courant 2025 avec une version affichée à partir de 19 990 € avec une autonomie réduite (200 km annoncés). Pour réduire les prix, le constructeur s’est inspiré là encore de Tesla (ou plutôt de Ford) en réduisant drastiquement les options. Il y aura deux versions au lancement, le choix parmi cinq couleurs seulement et quasiment aucune option.
L’ë-C3 sera produite dans l’usine slovaque de Stellantis et son arrivée dans les concessions est prévue au cours du deuxième trimestre 2024. Citroën a lancé les précommandes sur son site, ce qui permet d’avoir quelques détails sur les deux versions en vente initialement. La version de base « You » est affichée avec une LOA à partir de 99 € par mois sur 36 mois, à condition toutefois de pouvoir bénéficier du bonus écologique maximal de 7 000 € et de la prime à la conversion de 2 500 €. Pour ce tarif, l’équipement reste raisonnable, malgré l’absence d’écran central : radars de recul, régulateur de vitesse, climatisation manuelle, rétroviseurs électriques ou encore lecture des panneaux.
La version « Max » haut de gamme s’affiche à partir de 179 €, cette fois sous conditions de reprise, en plus de l’accès au bonus écologique maximal. Le prix comptant de ce modèle n’est pas encore donné, mais il faut dire que ce mode de commercialisation n’est plus tellement populaire. Cette version semble en tout cas particulièrement bien équipée, même s’il faudra attendre son prix de base et la grille d’options pour en juger pleinement.
Citroën annonce des précommandes pendant deux mois, jusqu’au 17 décembre pour être précis, qui sera peut-être la date de l’ouverture de la commercialisation officielle. Notons qu’outre la version réduite en autonomie prévue pour 2025, les amateurs de jus de dinosaures pourront commander des C3 thermiques. Ces versions seront sans doute encore moins chères et elles sortiront dans un deuxième temps.
Mise à jour le 17/10/2023 16:43 : mise à jour avec les informations sur les précommandes.