Ford a beau être le premier géant de l’histoire automobile, il vient de lancer une nouvelle voiture électrique conçue sur une base technique fournie par un concurrent. En l’occurrence, l’Explorer a été conçu sur la plateforme MEB de Volkswagen, dont le constructeur américain a tout repris, y compris les batteries et les motorisations. L’Explorer, un SUV relativement compact pensé pour l’Europe, pourrait ainsi s’apparenter à un ID.4 états-unien, même si Ford a créé sa propre carrosserie et surtout un intérieur bien différent au « style américain affirmé » d’après le communiqué de presse.
Fort du succès du Mach-E et du F150 Lightning, Ford propose avec l’Explorer une nouvelle voiture électrique dans le segment le plus porteur actuellement sur le marché, à savoir celui des crossovers que l’on dit compacts. C’est un SUV de 4,46 mètres de long et 1,87 m de large, dix centimètres de moins qu’un ID.4 en longueur. La forme tire sans conteste vers un côté plus baroudeur, avec une garde au sol plus généreuse que dans le groupe Volkswagen et de grosses roues sur la version présentée à la presse. Comme les voitures allemandes, l’Explorer sera d’ailleurs distribué en versions deux et quatre roues motrices.
À l’extérieur comme à l’intérieur, on ne confondra pas ce nouveau modèle de Ford avec un véhicule du groupe Volkswagen. Côté habitacle justement, l’Explorer devrait offrir cinq places confortables, au détriment d’un coffre assez petit (450 litres), comme c’est souvent le cas sur cette catégorie. Le tableau de bord se construit autour d’un grand écran de 14,6 pouces en orientation portrait, sur le modèle des autres véhicules électriques de la marque. Petite particularité supplémentaire, l’écran pourra être orienté sur 30° pour l’allonger davantage ou l’orienter à la verticale. De quoi s’adapter aux envies de chaque conducteur et peut-être limiter les reflets, mais aussi dégager un rangement privé derrière.
À défaut d’offrir un grand coffre, Ford met en avant l’espace intérieur et notamment une console centrale de 17 litres qui est apparemment suffisamment vaste pour stocker un ordinateur portable. En revanche, plateforme MEB oblige, il ne faut rien espérer sous le capot avant et il ne devrait même pas y avoir de quoi caser un câble de charge. À ce propos, le constructeur se contente de promesses encore vagues (20 à 80 % en 25 minutes en charge rapide) et ne donne aucune caractéristique chiffrée précise, mais il faut s’attendre à retrouver les mêmes batteries et moteurs que chez Volkswagen.
L’Explorer devrait dépasser les 500 km d’autonomie à la norme WLTP avec la même batterie de 77 kWh que celle de l’ID.4. On ne sait pas encore si Ford proposera la petite batterie de 52 kWh en entrée de gamme, mais il faudra bien faire des concessions pour passer sous la barre des 45 000 € promise comme prix de base par le constructeur. Autant dire qu’en haut de la gamme, avec la grosse batterie et les deux moteurs, il faudra sans doute compter sur 10 000 de plus hors option, là encore comme pour le SUV Volkswagen.
Outre le style, Ford se distinguera des autres voitures basées sur la plateforme MEB par son logiciel maison. Il animera l’écran central avec notamment un planificateur de trajets qui tient compte de l’état de la batterie et des bornes aux alentours, une fonctionnalité qui n’est malheureusement pas encore présente partout (CarPlay et Android Auto sans fil sont également au programme). Le constructeur américain apportera aussi ses assistances à la conduite BlueCruise et il a équipé l’Explorer de multiples caméras et capteurs pour cela. Bien sûr, cela devrait aussi être des options, tout comme la barre de son qui trône au-dessus de l’écran sur les versions haut de gamme.
La production de l’Explorer se fera dans l’usine européenne de Ford, située à Cologne. Les commandes doivent ouvrir dans le courant de cette année, mais les dates des premières livraisons ne sont pas encore connues.