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Elon Musk pense qu’un jour, Tesla pourrait valoir plus qu’Apple

Nicolas Furno

jeudi 20 octobre 2022 à 08:45 • 118

Mobilités

Tesla a présenté dans la nuit ses résultats financiers pour le troisième trimestre 2022. Le constructeur automobile exclusivement électrique a annoncé des revenus à hauteur de 21,5 milliards de dollars, pour 5,4 milliards de profits, soit une progression de 56 et 47 % respectivement par rapport au même trimestre en 2021. L’entreprise a aussi produit 365 923 et vendu 343 830 véhicules, dont une majorité écrasante de Model 3 et Y. Ce sont des chiffres records, avec une croissance qui oscille encore entre 54 % et 42 % par rapport à l’an dernier.

Des Model Y sur la chaîne de production de Giga Berlin, l’usine allemande de Tesla (image Tesla).

Ce ne sont pas des mauvais résultats financiers, même si le consensus s’attendait à des bénéfices supérieurs pour le trimestre. Tesla doit composer avec les mêmes difficultés que toute l’industrie, à la fois pour gérer les pénuries et aussi de plus en plus pour faire face aux hausses des coûts, notamment sur la phase de transport. On note d’ailleurs une différence importante ce trimestre entre les productions et livraisons, car Tesla a encore 20 000 véhicules en attente de livraison. Côté pénuries, l’entreprise ne l’a pas évoqué pendant ses résultats financiers, mais le retrait des capteurs ultrasons est peut-être une façon d’y répondre en partie.

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D’ailleurs, Tesla ne compte pas ralentir le rythme et son objectif reste l’augmentation de ses capacités de production, en particulier en Allemagne et au Texas. Pour le moment, ces deux usines sont toujours en phase de mise en place de la production pour les Model Y, mais l’unité texane doit aussi lancer la production du Cybertruck dans la foulée, les premières livraisons étant promises pour 2023. Suite aux résultats financiers, Elon Musk a indiqué qu’il comptait sur une croissance maintenue à hauteur de 50 % sur les prochaines années.

Outre le Cybertruck présenté en 2019, il compte aussi sur le Tesla Semi, le semi-remorque électrique annoncé en 2017 et dont les premières unités seront livrées en décembre. Les volumes resteront modestes dans un premier temps, mais pourraient atteindre 50 000 unités courant 2024, uniquement aux États-Unis pour le moment.

Plus proche de nous, il a été question de la future voiture moins chère que Tesla devrait concevoir spécifiquement pour les marchés européens et asiatiques. Promis à l’origine pour 2023, ce modèle a été décalé jusqu’à nouvel ordre suite à la pandémie et aux pénuries qui ont suivi. Elon Musk ne s’est pas risqué à donner de date, une fois n’est pas coutume, mais il a évoqué un coût de production divisé par deux.

Le Tesla Semi en charge sur un « Megacharger », le nom donné par le constructeur aux chargeurs suffisamment rapides pour l’immense batterie du camion (image Tesla).

Avec tous ces atouts, le patron de Tesla était pour le moins optimiste. Il envisage désormais la possibilité que la valorisation boursière de son entreprise dépasse celles d’Apple et de Saudi Aramco, la plus grosse compagnie pétrolière au monde, et encore, sans tenir compte d’un hypothétique succès du robot Optimus. À l’heure actuelle, cela voudrait dire dépasser les 4 300 milliards de dollars de valorisation, alors que le constructeur tourne actuellement autour de 700 milliards. Autant dire qu’il reste un long chemin à parcourir, ce que ne cache pas le CEO en notant qu’il allait falloir beaucoup de travail, une exécution parfaite et aussi un peu de chance pour atteindre cet objectif.

Elon Musk mise tout sur la conduite autonome depuis des années et c’est ce qui pourrait lui permettre d’atteindre le niveau d’un Apple. Si Tesla parvient à l’offrir avant ses concurrents, cela lui offrira un avantage indéniable… mais on en est là aussi encore loin. À ce sujet, l’entreprise a aussi annoncé que 160 000 conducteurs en Amérique du Nord avaient désormais accès à la bêta du FSD (Full Self Driving). Celle-ci est toujours fermée, mais Elon Musk promet une ouverture dans un mois.

Même si c’est bien le cas, ce qui reste un gros si, ce programme d’assistances à la conduite qui fonctionne également en ville est strictement réservé aux États-Unis et au Canada et ne sera pas proposé en Europe avant un long moment.

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