Mercedes a rejoint Honda au rang des constructeurs automobiles capables de proposer le niveau de conduite autonome le plus élevé du moment. Les conditions d'usage restent très encadrées mais l'Allemand a su aller un peu plus loin que le Japonais.
Le niveau 3 de la conduite autonome — sur une échelle qui en compte 5 avec comme pinacle une voiture qui se débrouille seule dans tous les cas de figure possibles — suppose une autonomie avancée mais sous conditions. Le conducteur peut vaquer à d'autres occupations dans l'habitacle et détourner le regard de la route, toutefois il doit être en mesure de reprendre le volant rapidement.
Mercedes a annoncé il y a quelques jours qu'il avait été qualifié par les autorités allemandes pour proposer ce mode de conduite ("Drive Pilot" dans son jargon) au sein de voitures de série. À commencer par les Classe S et plus tard dans son électrique, l'EQS.
Honda avait précédé Mercedes en annonçant en mars dernier le même dégré d'autonomie de conduite dans sa Legend Hybrid EX. Mais les deux constructeurs ne sont pas au même niveau partout et c'est Mercedes qui prend l'avantage.
Dans la Honda, le système "Traffic Jam Pilot" est fonctionnel jusqu'à 30 km/h contre 60 km/h pour Mercedes. L'allemand prévoit en outre de proposer cette fonction à qui le veut dans la gamme concernée alors qu'Honda ne l'intégrera que dans un lot de 100 voitures destinées au leasing et qu'il n'a aucune intention à ce jour d'aller plus loin. Honda ensuite se cantonne aux routes japonaises, tandis que Mercedes compte bien proposer cette option ailleurs qu'en Allemagne, notamment sur ses gros marchés que sont la Chine et les États-Unis, une fois les homologations obtenues.
Les deux constructeurs se rejoignent sur la limite du type de routes où ces systèmes peuvent être enclenchés par le conducteur. Le niveau 3 est réservé aux autoroutes et voies rapides. Mais au vu des limites de vitesse imposées pour leur utilisation, ce sera uniquement en cas de bouchons, lorsque la voiture se retrouve à devoir rouler au pas ou presque.
À ce moment là, une fois mis en marche, le système s'occupera d'avancer, de ralentir ou de doubler tandis que le conducteur pourra lâcher le volant et détourner complètement le regard de la route.
Dans les scénarios imaginés par les deux marques, la personne regardera des vidéos sur l'écran central, elle pourra consulter ses e-mail, faire du shopping (sic) ou chercher un nouvel itinéraire sur son GPS.
En cas de nécessité — par exemple lors de la détection d'un véhicule d'urgence en approche tous gyrophares allumés — une alerte intimera de reprendre une conduite manuelle et l'affichage des contenus de divertissement s'interrompra. Il ne faut pas non plus espérer ouvrir son journal au volant ou somnoler, puisque la voiture vérifiera que rien ne vient bloquer la vue de la route pour le conducteur et que celui-ci est éveillé.
Enfin, le système de Mercedes a été homologué pour les 13 000 km d'autoroutes de l'Allemagne mais à condition de rouler… par temps sec. Un capteur installé dans le chassis à hauteur des pneus détectera une route mouillée et empêchera d'activer la conduite de niveau 3. Reste le prix de ces joujous, le ticket d'accès est prohibitif pour le conducteur lambda : l'équivalent de 85 000 € pour la voiture de Honda.
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