La pénurie de composants touche toutes les industries et pas uniquement dans l’informatique. Les constructeurs automobiles sont aussi touchés de plein fouet, avec des chaînes de production qui ont été mises à l’arrêt à plusieurs reprises ces derniers mois et une crise qui s’aggrave au fil du temps. Pour ne pas cesser de produire, ils décident parfois de supprimer des fonctions ou options, un phénomène qui s’intensifie.
Dans le meilleur des cas, ce sont des options esthétiques qui ne sont pas indispensables pour autant. Chez Peugeot par exemple, le cockpit 3D, qui affiche des compteurs en relief derrière le volant, a été remplacé à plusieurs reprises par des compteurs à l’ancienne avec des aiguilles et un petit écran central. Ce phénomène remonte à début 2020, mais il s’est amplifié cette année en touchant davantage de modèles.
Les retraits peuvent être plus gênants qu’une option esthétique toutefois. BMW a du mal à s’approvisionner suffisamment en dalles tactiles pour ses voitures et le constructeur a décidé de le retirer sur certains de ses modèles. L’écran jusque-là tactile au centre du tableau de bord ne peut plus être contrôlé qu’avec la commande « iDrive », une exclusivité maison qui est une sorte de trackpad. Les clients qui acceptent de se passer d’un écran tactile obtiendront une réduction symbolique (500 $ aux États-Unis), mais leur voiture restera sans écran tactile.
Cette pénurie est globale et touche tout le monde, même Tesla qui a fait preuve d’agilité auparavant en remplaçant plusieurs composants de ses voitures pour continuer à produire au même rythme. Pour les clients, le seul changement visible jusque-là était le retrait du réglage lombaire sur le siège passager à l’avant, une fonction qui n’était pas très utilisée selon la firme1. Mais la réalité a fini par rattraper Tesla et l’entreprise n’a pas communiqué sur un retrait pourtant gênant.
Aux États-Unis, une partie des Model 3 livrées dernièrement n’ont plus de connecteurs USB dans la console centrale. Il y en a normalement deux dans le rangement placé devant les porte-gobelets, mais des clients ont eu la surprise de découvrir deux trous vides à la place. Pire, le chargeur à induction ne fonctionne pas sur ces modèles, ce qui veut dire qu’il n’y a aucun moyen de charger un smartphone à l’avant de la voiture ! En 2021, cela fait tache, surtout quand les clients doivent le découvrir par eux-mêmes.
Quand ces clients ont contacté Tesla pour signaler le problème, ils ont appris que c’était en effet lié à une pénurie de composants USB. Le chargeur à induction étant alimenté par de l’USB-C lui aussi, il est également désactivé. Le constructeur évoque une disponibilité à partir de la mi-décembre pour compléter la voiture, mais c’est manifestement aux clients qu’il revient de se manifester, ce qui n’est pas très correct.
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On pourrait ajouter à la liste le radar avant aux États-Unis, même si Tesla a justifié ce retrait par son choix stratégique en faveur de la vision. ↩︎