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Face aux autorités, Tesla reconnaît qu’Elon Musk exagère les capacités de l’Autopilot

Nicolas Furno

lundi 10 mai 2021 à 14:47 • 104

Mobilités

Elon Musk promet dès qu’il en a l’opportunité que la conduite entièrement autonome est une affaire de mois. Cela fait des années que le patron de Tesla la promet à un horizon proche, la dernière fois lors de la présentation des nouvelles Model S et Model X où il envisageait une conduite sans intervention dans le courant de l’année 2021. Cela repose sur la prochaine mise à jour majeure du FSD, pour « Full Self Driving », la version évoluée de l’autopilot Tesla en test depuis plusieurs mois aux États-Unis.

Cette vidéo de la version bêta du FSD publiée en avril montre assez bien les capacités et limites du système de Tesla dans une ville avec du trafic. La visualisation superposée en bas présente ce que l’ordinateur de bord « voit », mais c’est un affichage temporaire en bêta.

Elon Musk promet beaucoup sur son compte Twitter ou même lors des conférences de Tesla, mais quand le constructeur est interrogé de manière officielle, le ton change. Quand CJ Moore, directeur du programme Autopilot chez le constructeur, est interrogé par la DMV californienne (autorité en charge des permis et de l’enregistrement des voitures), il reste bien plus prudent sur les aptitudes du logiciel intégré à ses voitures. Loin de parler de conduite autonome, il évoque un assistant de conduite de niveau 2, c’est-à-dire qu’il nécessite une présence humaine en permanence.

Pour rappel, une échelle de cinq niveaux a été établie pour déterminer la capacité des voitures à conduire seules. Le niveau 1 est le plus basique et il concerne les régulateurs de vitesse adaptatifs ou dispositifs de freinage d’urgence. Le niveau 2 franchit une étape supplémentaire, le véhicule peut désormais tourner le volant, accélérer et freiner, mais il se contente de suivre une voie ou un véhicule, il ne sait pas prendre d’initiative. Et surtout, le conducteur doit toujours rester maître de la conduite et ne jamais détourner son attention.

Le niveau 3 est similaire au niveau 2, mais avec une différence fondamentale : cette fois, le conducteur peut, dans les conditions optimales, détourner son attention de la route. Le niveau 4 se rapproche de la conduite autonome comme on l’entend dans le langage courant, cette fois le véhicule se débrouille réellement seul et sans intervention de votre part. La différence avec le dernier niveau, c’est que cette conduite est limitée à des portions de route, comme des autoroutes. Dans le niveau 5, on a un véhicule autonome qui sait se débrouiller en toutes circonstances et qui peut évoluer n’importe où sans personne à bord.

Photo Marcus Zacher (CC BY-NC 2.0)

Comme tous les constructeurs qui travaillent dans ce domaine, Tesla vise le niveau 5. Ce n’est qu’en atteignant cet horizon que le service de « Robotaxi » envisagé par Elon Musk pourra exister : les voitures du constructeur pourront alors se déplacer dans les villes sans conducteur et prendre des passagers sans aucune intervention humaine. Alors même que le patron de l’entreprise californienne espérait lancer ce service en 2020, le niveau 5 de la conduite autonome reste encore du domaine de la science-fiction1.

Le rapport du DMV de la Californie remet les pendules à l’heure. Derrière les beaux discours et de l’aveu même du responsable du programme, l’Autopilot de Tesla n’est qu’au niveau 2, soit le même que tous ses concurrents. Les déclarations officielles du constructeur notent par ailleurs qu’il y a bien peu de chances que la conduite de niveau 5 promise par Elon Musk soit disponible d’ici la fin de l’année 2021. Sans contredire entièrement le charismatique patron, la communication officielle se fait nettement plus prudente et suggère qu’il faudrait des améliorations extraordinaires du programme pour atteindre cet objectif.

Tesla a régulièrement été critiqué par son message marketing qui laisse entendre que ses véhicules peuvent conduire tout seul, alors que ce n’est pas le cas. À l’heure actuelle, le site continue d’entretenir le doute en promettant une « capacité de conduite entièrement autonome » en gros, puis en nuançant en tout petit qu’il ne s’agit en fait pas de rendre la voiture autonome. Le manuel des véhicules (exemple pour la Model 3) est quant à lui explicite sur l’absence de conduite autonome, mais combien de propriétaires ont pris la peine de le lire ? 

Le site français de Tesla entretient soigneusement le doute : si vous ne lisez que le gros titre en haut, vous pourriez penser que votre voiture sera entièrement autonome en ajoutant cette option à 7 500 €. Sauf que la petite note surlignée en jaune ici le dit clairement : il n’est pas question de conduite autonome, uniquement d’assistants de conduite plus évolués.

Ce double discours n’est pas nouveau et il a déjà valu des ennuis à Tesla, notamment en Allemagne où le constructeur ne peut plus employer le terme « Autopilot » depuis 2016. Est-ce que d’autres pays suivront cet exemple ? En tout cas, on sait que des conducteurs placent une confiance dangereuse dans les assistants à la conduite du constructeur californien, et laissent leur voiture conduire tout en faisant autre chose.

Ces comportements dangereux seraient certainement moins nombreux si Tesla et Elon Musk n’essayaient pas de vendre une conduite entièrement autonome comme ils le font depuis des années maintenant.


  1. Aux dernières nouvelles, c’est Honda qui a pris de l’avance en commercialisant la première voiture avec une conduite de niveau 3. Mais pour vous donner une idée de la faible ampleur de l’annonce, cela ne concernera que cent Legend Hybrid EX vendues au Japon et la conduite autonome ne sera disponible que sur une partie des autoroutes du pays.  ↩︎

Source :

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