Surprise ! Pour la première fois depuis 2017, les ventes d’appareils photographiques compacts n’ont pas baissé. Oh, elles n’ont pas vraiment augmenté non plus, mais c’est déjà ça. Les membres de la CIPA, la grande organisation japonaise de fabricants d’appareils et d’optiques, peuvent souffler un grand coup. Le marché semble s’être stabilisé, certes à un niveau historiquement bas, et reprend même des couleurs.
![](https://cdn.mgig.fr/2025/02/mg-879b4bd2-w2568-w828-w1300.jpg)
Personne ne l’ignore, l’émergence des smartphones a décimé le marché des appareils compacts. Alors que les membres de la CIPA ont vendu jusqu’à 110 millions d’appareils en 2008, ils n’en ont vendu que 1,88 million en 2024. Ce n’est pourtant pas une mauvaise nouvelle : c’est 159 000 exemplaires de plus qu’en 2023, une progression de 9 % qui est inédite depuis sept ans. Mieux, le panier moyen gagne 57 € pour s’établir à 337 €.
Cette petite performance peut être mise entièrement au crédit du Pentax 17, le premier appareil argentique du groupe Ricoh-Pentax en vingt ans, qui a connu un incroyable succès malgré son prix élevé de 549 €. Avec son look rétro et son demi-format qui permet de prendre 72 clichés verticaux sur une pellicule de 36 poses, il vise la clientèle des « anémoïques », ces « nostalgiques d’un temps qu’ils n’ont pas connus » qui achètent des digicams à tour de bras sur les sites d’occasion.
Le succès du Pentax 17 est d’autant plus ironique que le groupe Ricoh-Pentax est le seul membre de la CIPA qui ne propose pas de boitier mirrorless. Or c’est plus que jamais le segment porteur : les ventes de reflex sont passées pour la première fois depuis le début du siècle sous la barre du million d’unités, alors que celles des petits boitiers à objectifs interchangeables ont fortement progressé pour atteindre 6,6 millions d’exemplaires avec un panier moyen de 683 €.
![](https://cdn.mgig.fr/2025/02/mg-dedf47d5-w2928-w828-w2600-w1300.jpg)
Canon et Nikon offrent maintenant une gamme complète, du boitier à 300 € pour les amateurs aux monstres à 3 000 € pour les professionnels, et opposent enfin une concurrence sérieuse à Sony. Dans un tout autre genre, la petite entreprise française Pixii vient mordre sur les platebandes de Leica. Les ventes d’objectifs se maintiennent, au point que Zeiss compte revenir sur le marché, qu’elle avait pratiquement abandonné.
Depuis plusieurs années, la segmentation du marché des appareils photo est claire. Au grand public, les smartphones ; aux “amateurs éclairés” les compacts « experts », les caméras d’action et les drones ; aux professionnels, les boitiers mirrorless et les sacoches pleines d’optiques. Ce n’est plus la folie de la fin des années 2000, mais c’est mieux que rien.