Cet été, AMD doit mettre en vente ses nouvelles générations de puces, et les premiers tests sur la variante IA destinée aux PC portables sont tombés. Et les résultats sont très bons.
La nouvelle gamme porte le nom d'AMD Ryzen AI 300 et — comme vous vous en doutez — les systèmes sur puce intègrent une NPU, c'est-à-dire une unité dédiée à l'accélération des calculs IA. Cette nouvelle version (XDNA 2) atteint 50 TOPS et même 55 TOPS dans le modèle le plus haut de gamme. C'est très nettement plus que ce qu'Apple intègre actuellement, mais aussi plus que ce que Qualcomm propose dans ses PC Snapdragon X Elite (36 et 45 TOPS, respectivement).
Pour la partie CPU, AMD a encore choisi une voie un peu particulière. Les systèmes sur puce contiennent toujours deux types de cœurs (Zen 5 et Zen 5c) et la société a gardé le même principe que pour Zen 4 : des cœurs identiques sur les fonctions. Alors qu'Apple ou Intel déploient des cœurs performants et des cœurs basse consommation qui diffèrent sur l'architecture interne, les Zen 5 et Zen 5c offrent les mêmes performances. La différence principale vient de la façon de graver la puce et de la manière de placer les différents blocs qui composent les cœurs. Avec Zen 5c, tout est optimisé pour la consommation, au détriment de la fréquence.
Les Ryzen AI 9 annoncés intègrent tous quatre cœurs Zen 5 (avec une fréquence maximale de 5 ou 5,1 GHz) et six cœurs (Ryzen AI 9 365) ou huit cœurs (Ryzen AI 9 HX 370 et 375) qui peuvent atteindre 3,3 GHz. Ce choix a l'avantage d'offrir d'excellentes performances. Les test d'Anandtech montrent que l'architecture Zen 5 offre de bons gains par rapport à Zen 4 (un peu plus de 15 %), mais que sur le point des performances pures, Apple reste devant avec l'Apple M3 (et a fortiori l'Apple M4, qui n'est pas encore disponible dans les Mac). Mais AMD gagne sur plusieurs cœurs, pour une raison simple : les Ryzen AI 9 peuvent contenir douze cœurs avec SMT, soit vingt-quatre threads, contre au mieux seize cœurs chez Apple (12+4 avec la puce M3 Max).
La partie graphique évolue aussi de façon importante, en passant de douze cœurs dans la génération précédente à seize cœurs avec les Ryzen AI. Si l'architecture évolue aussi (de RDNA 3 à RDNA 3.5), les nouveautés touchent essentiellement la consommation et les capacités de calcul. Mais la simple augmentation du nombre d'unités permet entre 25 et 33 % de gains dans les jeux et les Ryzen AI offrent donc l'équivalent d'une carte graphique dédiée d'entrée de gamme. Avec un bémol, comme le note Les Numériques : le système sur puce est récent et onéreux, alors qu'il est possible de trouver des PC portables avec une GeForce RTX 2050 sous les 700 €.
Une consommation maîtrisée
Un des gros avantages de cette nouvelle génération vient de la consommation. Si AMD a comme souvent dans le monde PC laissé les fabricants de PC déterminer le TDP de la puce — c'est-à-dire la consommation maximale —, les résultats sont bons. AMD permet une amplitude assez large (de 17 à 54 W) et les tests ont pour le moment été effectués sur un PC portable Asus configuré sur 28 W. C'est une valeur qui offre un bon compromis entre performances, chauffe et nuisances sonores, et elle ne semble pas brider la puce outre mesure. La génération précédente (moins rapide) était généralement réglée sur 35 W, donc le gain est intéressant, et AMD ne souffre pas du même mal qu'Intel, dont les puces peuvent largement dépasser le TDP fixé pendant plusieurs secondes (jusqu'à 64 W dans le test d'AnandTech). Le test de Les Numériques montre que dans le châssis de l'Asus ZenBook S 16 OLED, la puce ne chauffe pas trop et les nuisances sonores sont faibles. De même, l'autonomie est correcte compte tenu de la taille de l'écran et de la batterie.
La nouvelle gamme d'AMD offre donc visiblement d'excellentes performances, tant sur le processeur que sur la partie graphique, sans sacrifier l'autonomie. Le seul défaut vient probablement des fonctions d'IA, un peu inutiles pour le moment : elles sont sous-exploitées avec la version actuelle de Windows 11. Mais l'ensemble montre que les fabricants ne se reposent pas sur leurs lauriers face à Apple et (dans le monde PC) Qualcomm.