Le monde des puces RISC-V, un jeu d'instructions open source, évolue rapidement mais celui des périphériques, lui, est parfois plus compliqué. Et donc l'annonce d'un ordinateur portable équipé d'un système sur puce RISC-V est une bonne nouvelle.
Le MuseBook, attendu aux environs de 300 $, ne cible évidemment pas les MacBook Air, mais a tout de même quelques arguments. C'est un modèle doté d'un écran de 14,1 pouces (une dalle IPS en 1 920 x 1 080) de 1,36 kg. L'épaisseur est correcte (17,8 mm) et la connectique classique : un lecteur de cartes microSD, une carte Wi-Fi 6, une alimentation via USB-C, des ports USB-C et USB-A, etc. Le PC fonctionne sous GNU/Linux et est livré avec Bianbu (une distribution dérivée de Debian) mais accepte aussi Ubuntu.
La configuration varie, mais il peut recevoir jusqu'à 16 Go de mémoire LPDDR4-2400 sur 32 bits (une mémoire un peu lente). Question stockage, la version de base dispose de 32 Go de mémoire eMMC (l'équivalent d'une carte SD) avec jusqu'à 128 Go en option. Un emplacement M.2 permet l'installation d'un SSD NVMe, mais il est un peu limité : deux lignes PCI-Express 2.0, soit 1 Go/s au maximum.
Un SoC RISC-V
La puce RISC-V est un système sur puce peu connu, un K1 de chez Spacemit, doté de cœurs X60. Il n'a pas de grosses prétentions : la société annonce des performances plus élevées qu'une puce ARM à base de Cortex A55, soit un cœur basse consommation assez lent. Même avec huit cœurs, la puissance développée devrait donc rester assez faible, probablement entre un Raspberry Pi 3 et un Raspberry Pi 4 sur un seul cœur et un peu au-delà sur plusieurs. La partie vidéo n'est pas détaillée, mais elle prend en charge OpenCL, OpenGL et Vulkan, avec la prise en charge du H.265, du H.264, du VP8 et du VP9 (encodage et décodage dans les deux cas). Comme le note CNX Software, la puce consomme visiblement peu, étant donné l'absence de refroidissement actif. Enfin, on peut noter une accélération IA, avec un NPU capable de fournir 2 TOPS, une valeur encore une fois assez faible.
Dans tous les cas, il ne s'agit pas de l'ordinateur portable parfait, mais le simple fait d'avoir des appareils équipés d'une puce RISC-V dans un format qui s'éloigne de la sempiternelle carte de développement façon Raspberry Pi demeure une bonne nouvelle, même si les performances restent faibles dans l'absolu.
La révolution RISC-V (1/4) : l'Agence tous RISC