Dans un post de blog, Seagate vient d'annoncer que ses disques durs HAMR (heat assisted magnetic recording, enregistrement magnétique assisté par chaleur et plus précisément par laser chez Seagate) étaient aussi fiables que ses disques durs PMR, la technologie classique. Ce n'est pas anodin : dans un marché parfois très prudent, les nouvelles technologies sont soumises à un regard circonspect. Le principe de base des disques durs HAMR reste simple : chauffer de façon très locale les plateaux des disques durs avec un laser pour réduire la taille des bits stockés et donc augmenter la densité, c'est-à-dire le nombre de bits stockés sur une même surface.
Le post de Seagate est forcément laudatif, mais il est tout de même intéressant. Premièrement, la marque compte atteindre 50 To avec cette technologie, qui permet de caser 10 plateaux dans un disque dur 3,5 pouces. C'est une valeur élevée, intéressante pour ceux qui ont réellement besoin d'un disque dur en 2024, c'est-à-dire les centres de données. Deuxièmement, la marque explique que la fiabilité des disques de la gamme Mozaic 3+ (les modèles HAMR) a été améliorée de 50 % ces deux dernières années, ce qui prouve que les premières générations étaient moins fiables que les modèles classiques.
Seagate annonce un MTBF de 2,5 millions d'heures pour ses disques durs, une valeur élevée. Attention, il ne s'agit pas d'une durée de vie comme certains le pensent parfois : le MTBF (mean time between failures, temps moyen entre pannes) n'indique pas que votre disque va se couper après 2,5 millions d'heures (ce qui représente quand même plusieurs centaines d'années) mais (en simplifiant un peu) que si vous avez un centre de données avec mille disques, vous devriez vous attendre à une panne environ toutes les 2 500 heures (environ 104 jours). La marque annonce aussi que les têtes de ses disques durs peuvent encaisser 3,2 Po de données transférées, une valeur qui est probablement mise en avant parce que les fabricants de SSD limitent souvent la garantie à une valeur en TBW (TeraByte Written). Cette donnée souvent pessimiste est calibrée sur le type de mémoire flash et peut être assez basse dans certains, de l'ordre de 300 ou 600 To sur des SSD de 1 To par exemple.
Dans tous les cas, il faut bien comprendre une chose : si vous n'avez probablement plus de disques durs dans vos ordinateurs en dehors des disques de sauvegarde ou d'un éventuel NAS, une bonne partie des données que vous pouvez stocker dans le cloud, elles, sont enregistrées sur des disques durs. Et les sociétés qui gèrent les centres de données sont évidemment friandes des capacités élevées pour des questions de volume physique, les places étant onéreuses dans les armoires de serveurs.