L’équipe de Pixelmator a récemment mis à jour ses deux applications Mac pour qu’elles prennent en compte les images de type HDR, par exemple celles récupérées depuis un iPhone récent. Peut-on afficher les contenus de ce type avec un iPad Pro à écran mini-LED relié à un Mac ? La réponse n'est pas évidente : la FAQ de Pixelmator ne cite pas ce cas précis. Comme il s'agit d'une configuration assez particulière, nous avons décidé de tester, avec un iPad Pro M2 12,9" et la dernière version de Pixelmator Pro.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut parler du HDR. Les puristes nous pardonneront les raccourcis, mais il faut comprendre, au moins partiellement, comment fonctionne le HDR. Sur une image classique (dite SDR), il faut imaginer que la luminosité est basée sur une échelle qui va de 1 à 100, avec 100 pour la valeur la plus lumineuse. Avec un rendu standard, cette valeur 100 est calée sur la luminosité maximale de l'écran : s'il est capable de fournir 500 cd/m² (une valeur très correcte en 2023), le blanc sera éclatant. Si vous affichez la même image sur un vieux moniteur (par exemple un LCD qui a une vingtaine d'années), le maximum sera aux alentours de 180 cd/m², ce qui est beaucoup moins lumineux. Qui plus est, le résultat va dépendre du moniteur mais aussi de vos réglages, tout en sachant que la recommandation habituelle est de ne pas dépasser 120 cd/m².
Avec un contenu HDR, il faut imaginer la même échelle avec plus de valeurs intermédiaires, mais surtout avec une luminosité attendue. Elle dépend des contenus, mais elle peut par exemple indiquer que la luminosité maximale est de 1 000 cd/m², 2 000 cd/m², 10 000 cd/m², etc. Et en HDR, c'est le moniteur qui va gérer la limite. Sur un écran en mode HDR, vous allez perdre les réglages de luminosité : c’est lui qui va prendre la main. S'il détecte dans le flux qu'une zone a besoin d'une luminosité de 1 500 cd/m², il va donc adapter son (rétro)éclairage. Ce point explique que certains appareils ont une valeur maximale pour le HDR qui est différente de la limite hors HDR, pour éviter un blanc trop éclatant.
C'est là qu'intervient le tone mapping : comme tous les moniteurs ne peuvent pas atteindre 10 000 cd/m², ou même 1 000 cd/m², une courbe va être appliquée pour pouvoir afficher toutes les valeurs. Si l'écran peut monter à 1 600 cd/m² (le cas de certains modèles Apple) la courbe va adapter le rendu pour que le maximum (qui peut donc correspondre à une valeur plus élevée) soit de 1 600 cd/m² et effectuer une correction pour les valeurs intermédiaires. C'est pour cette raison que l'effet HDR sur un moniteur bloqué à 400 ou 600 cd/m² est assez faible.