Le « M1 Killer » de Qualcomm, qui devrait donc plutôt être dans le meilleur des cas un « M2 Killer », va porter le nom de Snapdragon X. Il succède donc aux Snapdragon 7c et 8c(x) dans les futurs PC portables sous Windows 11 ARM.
Le monde des PC « ARM » est un peu particulier : il est réapparu en 2017 après un essai raté avec Windows RT, et est resté entre les mains de Qualcomm, qui a visiblement une exclusivité sur ce point. Si pendant un temps Qualcomm a simplement installé des systèmes sur puce de smartphones (comme le Snapdragon 835), la société a ensuite développé des puces dédiées, un peu plus puissantes (ou un peu moins lentes, selon le point de vue), les Snapdragon 7c, 8c et 8cx. Mais en 2020, Apple a rebattu les cartes avec la puce M1, largement plus efficace que celles de Qualcomm.
Le Snapdragon X va se baser sur l'architecture Oryon, issue des travaux de Nuvia. Cette société rachetée en 2021 avait au départ conçu un CPU pour les serveurs, que Qualcomm a finalement décidé de placer dans des PC portables. Les premiers retours indiquent que le CPU devrait offrir des performances équivalentes à l'Apple M2, sans que les performances du GPU soient pour le moment connues. L'inconnue vient par contre de la consommation : comme Qualcomm semble viser les PC portables et pas les smartphones, elle est probablement plus élevée que ce que l'on trouve habituellement. Le Snapdragon X devrait avoir aussi deux avantages intéressants sur ce marché : la présence d'un NPU (absent des PC portables Windows mais présent chez Apple) et d'un modem 5G, qui était déjà présent dans les PC portables ARM mais est absent des Mac.
Oryon, le « M2 Killer » de Qualcomm, meilleur que prévu
Tout le problème pour Qualcomm va ensuite être de vendre des PC portables. La présence d'une partie matérielle solide devrait permettre de régler un des problèmes des PC sous Windows 11 ARM, mais ce n'est pas nécessairement le principal. En effet, l'OS reste assez limité et les performances de l'émulateur x86-64 sont plus faibles que celles de Rosetta 2. De plus, Microsoft n'a pas la force de frappe d'Apple pour imposer une transition aux très nombreux développeurs. Mais si les PC basés sur le Snapdragon X arrivent à garder l'autonomie et le silence des PC portables ARM tout en offrant de bonnes performances, le marché pourrait peut-être (enfin) décoller.