Si Fujitsu n'est pas la société conceptrice de CPU la plus connue dans le grand public, la compagnie japonaise a tout de même une certaine expérience dans le domaine : après avoir développé des puces SPARC (un jeu d'instructions RISC) pendant des années, elle a développé l'A64FX, un CPU ARM qui a équipé le superordinateur le plus rapide du monde. Et l'annonce d'une nouvelle génération, nom de code Monaka, est donc importante.
Le Monaka n'est pas présenté réellement comme le successeur de l'A64FX pour les superordinateurs, mais il semble tout de même l'être sur certains points. Il s'agit d'une puce compatible avec le jeu d'instructions ARMv9 et les instructions vectorielles SVE2, qui devrait être gravée en 2 nm et intégrer un contrôleur PCI-Express 6.0. Les premières informations indiquent que chaque puce contiendrait « environ 150 cœurs » (144 semble être une bonne valeur, trois fois le nombre de cœurs de l'A64FX). Pour atteindre ce nombre, Fujitsu va visiblement se baser sur une construction en chiplet plutôt qu'une solution monolithique. L'idée, comme chez AMD, est de placer plusieurs petits composants — les chiplets — sur la même surface, avec une liaison rapide pour les connecter.
Fujitsu compte lancer la puce durant l'année fiscale 2027, qui commence en avril 2026, et la société espère arriver à produire une puce deux fois plus efficiente que la concurrence, avec la possibilité de passer par un système de refroidissement par air pour le système sur puce.
Selon nos confrères de Tom's Hardware, Fujitsu ne semble pas le voir comme le successeur de l'A64FX pour une bonne raison : le successeur du superordinateur Fugaku n'est pas attendu avant 2030 et Monaka pourrait donc être une sorte de puce intermédiaire, pour occuper le terrain avant l'arrivée du successeur de l'A64FX dans un autre superordinateur.