Depuis quelques années maintenant, Starlink propose une offre permettant de se connecter à internet par des satellites en France. Nous avons décidé de tester cette technologie en résumant aussi les avantages et inconvénients d’un tel service. Il faut bien l'avouer, une des raisons de l'existence de cette série vient de la promotion mise en place cet été : le kit de base était alors commercialisé pour 200 € (et distribué par différents revendeurs) lors d'une offre temporaire et le service résidentiel est passé de 50 à 40 € par mois, cette fois de façon définitive.
Depuis cette promotion, le kit est remonté à 450 €, mais l’offre reste intéressante sur le papier, surtout si vous habitez à une adresse qui n’est pas desservie par la fibre optique et si la 4G n’est pas une option chez vous. Il faut aussi composer avec le fait que Starlink est une initiative de SpaceX, société qui appartient à Elon Musk et vous pouvez considérer que lui donner de l’argent, même indirectement, est un problème. Nous avons décidé de vous proposer un test, car cela reste une proposition originale pour accéder à internet.
L’internet par satellite(s), comment ça marche ?
Internet, vous le savez probablement, est un énorme réseau qui repose essentiellement sur des câbles. Ils peuvent être sous-marins entre les continents, dans les airs ou dans le sol près de chez vous, mais dans l'ensemble, une majorité du trafic traverse des câbles. Pour les zones inaccessibles, la mise en place d'offres par satellite(s)1 existe depuis des années. Le fonctionnement schématique reste le même, quel que soit le fournisseur : l'utilisateur dispose d'une antenne qui va émettre et recevoir les données2 vers un satellite. Ce dernier est relié à une base au sol connectée à internet par d’autres câbles.
Prenons le cas des offres proposées par Eutelsat, distribuées par Orange en France. Les clients ont une antenne pointée vers un satellite géostationnaire, c'est-à-dire dans une orbite haute (environ 36 000 km) sur laquelle le satellite est fixe du point de vue de la Terre. Cette solution a deux défauts : la latence est élevée et les débits sont limités par la capacité du satellite. Les ondes circulent à la vitesse de la lumière, mais il leur faut environ 120 ms pour passer de l’antenne au satellite et il faut ensuite encore 120 ms au minimum pour que la liaison se fasse entre le satellite et sa station terrestre. Ces valeurs ne représentent qu'une partie de la latence réelle : une fois au sol, les données doivent atteindre le serveur visé… et revenir, ce qui ajoute encore de l’attente.
Au mieux, vous aurez quatre passages dans l’espace, soit à peu près 480 ms, plus la liaison au sol qui ajoute quelques millisecondes. Cette latence élevée pose évidemment un problème : elle implique que pour chaque paquet envoyé, vous n'aurez la réponse qu'après environ une demi seconde et encore, dans le meilleur des cas. C'est parfaitement visible sur du surf classique, sans être totalement bloquant, mais c'est rédhibitoire pour les usages « temps réel ». Il peut s'agir des jeux vidéo en réseau ou tout simplement d'une conversation téléphonique : un décalage d'une demi-seconde est audible et gênant.