Depuis quelques mois, les fabricants de SSD passent tous à la norme PCI-Express 5.0, qui permet de doubler les débits théoriques des SSD. Et c'est au tour de Seagate de s'y mettre, avec le FireCuda 540. Comme ses concurrents, il annonce des débits de l'ordre de 10 Go/s, même s'il est en pratique un peu moins rapide que d'autres modèles.
La norme PCIe 5.0 offre une bande passante théorique de 16 Go/s, mais les premiers SSD compatibles sont un peu plus lents : de l'ordre de 12 à 14 Go/s chez certains intégrateurs, 10 Go/s chez Seagate. Pourquoi cette différence ? Probablement pour limiter la consommation et la chauffe des composants. En effet, le contrôleur PS5026-E26 — ici doté d'un firmware validé par Seagate — a une certaine tendance à chauffer plus que de mesure, ce qui devrait d'ailleurs être corrigé avec son successeur gravé en 7 nm, le E31T.
La gravure des SSD évolue… mais moins vite que celle des CPU
Seagate emploie de la mémoire flash NAND TLC — 3 bits par cellule — et annonce une durée de vie de 1 000 To au total1 pour la version de 1 To (2 000 To pour le 2 To, logiquement) et un DWPD — Drive Writes Per Day — de 0,55. Cette valeur indique ce qu'il est possible d'écrire sur le SSD pour chaque jour de garantie, et il faut donc écrire plus de la moitié du SSD pour la dépasser.
La marque annonce 10 Go/s en lecture et en écriture pour la version de 2 To (vendue 300 $) et 9,5 Go/s (lecture) et 8,5 Go/s (écriture) pour celui de 1 To, attendu au prix de 180 $. Seagate ajoute que le SSD est optimisé pour DirectStorage (une API qui peut en théorie accélérer le chargement dans les jeux vidéo) et que le chiffrement est de la partie, avec la norme TCG Opal.
Rappelons que les plateformes PCI-Express 5.0 sont rares : Apple n’a pas adopté la norme et les PC équipés ne sont pas nombreux. Chez Intel, les Core de 12e et 13e génération n'acceptent le standard que sur les connecteurs de la carte graphique, et uniquement avec certains chipsets. Chez AMD, les Ryzen 7000 (Zen 4) sont compatibles, mais la prise en charge pratique dépend de la carte mère et n'est pas systématique.
Enfin, même si Seagate a a priori bridé un peu les débits pour limiter la chauffe, la consommation maximale annoncée — 10 W en 1 To, 11 W en 2 To — indique qu'un dissipateur est probablement nécessaire, qu'il soit externe ou intégré à la carte mère.
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Cette valeur reste assez théorique : le SSD ne devrait pas s'arrêter si la limite est dépassée, mais il ne sera plus considéré comme garanti. ↩︎