Depuis quelques semaines, un procès est en cours entre deux sociétés spécialisées dans les processeurs : ARM et Qualcomm. Et il pourrait bien avoir un effet sur tous les travaux d'Apple pour ses puces Apple Silicon.
Attention, l'histoire est un peu compliquée et commence avec Nuvia, une start-up fondée en 2019 par des ingénieurs issus de chez Apple, et qui avait d'ailleurs eu maille à partir avec son service juridique. En 2019, donc, Nuvia développait un processeur compatible avec le jeu d'instructions ARM pour un domaine assez précis : les serveurs. Le processeur en question avait comme nom de code Phoenix et devait offrir des performances très élevées, pour lutter contre les puces proposées directement par ARM, mais aussi AMD, Intel et d'autres.
Avant de continuer, il faut expliquer comment ARM (la société) fait de l'argent, et c'est ici le nerf de la guerre. Elle ne vend pas directement des produits finis et ne fabrique pas ses propres processeurs : elle développe le jeu d'instructions (en simplifiant le langage de base du CPU) mais aussi des cœurs compatibles avec celui-ci, les Cortex. Ensuite, elle propose à ses clients différentes licences, en fonction des besoins de ces derniers.
Sans entrer dans les détails, qui sont de toute façon rarement publics, il existe deux licences principales. La première, la TLA (Technology License Agreement), permet à un fabricant d'accéder aux cœurs d'ARM pour les intégrer dans un système sur puce. Il s'agit de la licence la plus courante, et pour une bonne raison : concevoir entièrement un processeur a un coût (très) élevé et ceux fournis par ARM offrent de bonnes performances dans l'absolu.