Des rouleaux d'étiquettes pour de nouvelles petites imprimantes de la marque Dymo ont fait sauter au plafond l'Electronic Frontier Foundation. Ces consommables, utilisés pour sortir des étiquettes d'expédition pour du courrier ou pour coller sur des boites de rangement, sont très banals en apparence, cependant leur fabricant les a dotés d'une puce RFID.
Pour sa dernière gamme LabelWriter 550 et 5XL, Dymo a repris à son compte l'idée des fabricants d'imprimantes qui contrôlent l'origine des cartouches d'encre : ces deux petites imprimantes n'acceptent que les rubans d'étiquettes de la marque Dymo. Puisqu'elles fonctionnent par impression thermique — sans cartouche ou toner à renouveller au prix fort — c'est sur le support d'impression lui-même que le verrou a été installé. Dans sa présentation ainsi que dans son manuel utilisateur, Dymo vante son système d'"Automatic Label Recognition" qui permet de connaître « toujours la taille, le type et le nombre d’étiquettes restantes ».
Il y a quelques mois, un Youtubeur client de cette marque s'était étonné que sa nouvelle imprimante n'accepte pas les rouleaux tiers, vendus beaucoup moins cher, et qu'il utilisait sans anicroche avec ses précédents produits Dymo. En décortiquant le rouleau d'étiquettes de test fourni avec l'imprimante, il a constaté la présence d'un tag RFID collé sur le tube en carton au centre du rouleau. C'est lui qui renseigne l'imprimante sur le type d'étiquettes installé, leur format et sur le nombre restant à imprimer (autant d'informations que l'on peut obtenir soi-même en jetant simplement un œil à son rouleau…).
Et c'est l'absence de ce tag qui informe l'imprimante qu'elle a affaire à un rouleau d'une autre marque et qui va stopper net toute possibilité d'impression. Même d'anciens rouleaux Dymo utilisés pour les générations précédentes de ces périphériques sont refusés puisque vierges de ces puces RFID.
Il y a bien la solution de décoler le tag et de le placer à l'intérieur d'un autre rouleau mais il en faut un avec le même nombre d'étiquettes et il faut aussi que la bande qui les contient soit percée d'encoches qui servent de repères entre chacune d'elles. Enfin, une fois que le tag RFID estime que le nombre maximal d'étiquettes de son rouleau d'origine a été imprimé, il est bon à jeter, il ne sert plus à rien.
L'Electronic Frontier Foundation se désole de ce procédé qui n'apporte rien de nécessaire dans le confort d'utilisation de ces produits tout en ajoutant un verrou inédit. Pire, les fabricants de consommables compatibles seront bien en peine de proposer officiellement des solutions de contournement, ce serait prendre le risque de s'exposer à une forte amende (500 000 $) et une peine d'emprisonnement (5 ans) pour une infraction à un système de controle d'accès.