Hector Martin et Arnd Bergmann proposent que les travaux du projet Asahi soient reversés au noyau Linux, en vue d’une prise en charge très préliminaire des processeurs Apple Silicon dans la version 5.13, qui devrait être finalisée dans trois mois. Martin, connu sous le pseudonyme marcan pour son adaptation de Linux à la Nintendo Switch, et Bergmann, principal mainteneur du noyau Linux sur l’architecture ARM, prouvent ainsi la réalité de leur projet.
Pour autant, il est encore trop tôt pour crier victoire. La procédure d’installation demande de formater le disque d’une manière très précise, de réinstaller macOS sur une partition réduite, de désactiver les options de vérification de l’intégrité du système, et surtout… d’utiliser l’interface série qui se cache dans les ports USB-C pour détourner le mode DFU.
C’est toute l’astuce du projet Asahi, qui utilise la procédure de réinstallation la plus brute, normalement réservée aux plantages les plus graves. L’installation de Linux demande donc de posséder sinon un second Mac, au moins une interface USB-PD compatible Arduino, pour « injecter » le noyau au bon moment. Martin assure que cette méthode fonctionne au moins sur le Mac mini M1.
Linux fonctionne, mais n’est pas particulièrement fonctionnel. À force de rétro-ingénierie, les membres du projet Asahi ont percé quelques secrets du processeur, et assurent exploiter certaines possibilités qui ne sont pas exploitées par macOS lui-même. Mais ils n’ont pas encore percé les secrets du circuit graphique, un travail qui pourrait prendre des mois, voire des années. En attendant, vous pouvez toujours virtualiser une distribution GNU/Linux sur votre Mac M1.