Pas de Surface Pro 5 lors de la conférence Microsoft de Shanghai ce jour mais un nouveau Surface Pro, tout court. Sans numéro mais pas sans nouveautés, la tablette qui fait portable (ou l'inverse) a reçu pas moins de 800 transformations petites ou grandes. Le tout sans changer de design, à part des bords plus arrondis pour la tenue en main, a expliqué Panos Panay, le patron de ces produits chez l'éditeur.
Ce Surface Pro, dont le plus léger pèse 768 grammes, est « le plus versatile des portables » a claironné Panay en dévoilant un nouvel usage : celui d'une petite tablette graphique. La charnière a été améliorée de telle sorte que l'écran peut être repoussé vers l'arrière jusqu'à 165° et passer en "Mode Studio", en référence au monobloc Surface Studio. L'écran de 12,3" (toujours en 2 736 x 1 824) se retrouve ainsi légèrement incliné mais presque à plat en appui sur sa béquille arrière. Microsoft semble confiant dans sa capacité à ne pas céder à la pression.
Dès lors, on peut utiliser son Surface Pen (et maintenant aussi le Surface Dial) pour travailler plus facilement avec des applications graphiques. La nouvelle version du stylet Surface Pen a été décrite comme étant la plus rapide au monde avec une latence de 21 ms (Apple ne donne pas de chiffre pour son Pencil). Ce stylet est capable de générer 4096 niveaux de pression et d'interpréter l'inclinaison de sa pointe. Il est désormais vendu en option à 99 $.
Ce Surface Pro est « 1,7x plus rapide qu'un iPad Pro » a encore assuré Panos Panay (il est 20% plus véloce que le Pro 4). Dans son communiqué, Microsoft n'entre pas dans les détails de cette affirmation et cite uniquement la « puissance de calcul ». Le Surface Pro 2017 utilise les derniers processeurs "Kaby Lake" d'Intel, des Core i5 (2,6 GHz) et i7 (2,5 GHz) ainsi qu'un Core m3 (1 GHz) pour l'entrée de gamme. Microsoft en a profité pour retirer les ventilateurs mais sur les versions Core m3 et i5 uniquement.
Il y aura 4, 8 et 16 Go de RAM et des capacités de stockage tout aussi identiques à aujourd'hui : 128, 256, 512 Go et 1 To (en PCI NVMe). Les puces graphiques sont toutes signées Intel (HD 615, HD 620 et Iris Plus 640). On dispose également d'un capteur d'empreintes pour l'identification.
Avant la fin de l'année une version équipée en puce 4G sera proposée (via une SIM ou une eSIM comme les iPad). Absence remarquée sur cette Surface, l'USB-C, que Microsoft continue de bouder. Pour les Surface Laptop présentés il y a quelques semaines, cette omission avait été justifiée par une maturité insuffisante de cette norme. Dans une interview à The Verge, Panos Panay ne dit pas autre chose « J'aime la technologie du Type-C, je crois dans le Type-C. Lorsque le Type-C sera prêt pour nos clients, pour le rendre aisé d'utilisation pour eux, nous serons là ».
Ceux qui aiment les adaptateurs seront ravis d'apprendre que Microsoft a prévu le Surface Connect, un dongle que l'on branchera au connecteur propriétaire Surface Connect. Il proposera une prise USB-C pour brancher indifféremment une batterie externe de recharge ou un support de stockage.
Pour Panos Panay, l'USB-C est encore source de trop de complications, dans une allusion à peine voilée à l'égard d'Apple :
La dernière chose dont j'ai envie c'est d'enlever le port dont ils ont besoin aujourd'hui et demain et après-demain, au seul motif de vouloir franchir une étape technologique qui se traduit par une barrière pour mes clients. Avoir un dongle, ou un adaptateur ou un câble qui ne fonctionnent pas parce qu'il est Thunderbolt ou n'est pas Thunderbolt, ou parce que j'ai acheté le mauvais périphérique ou que j'ai essayé de le recharger avec le chargeur de mon téléphone comme on me l'a suggéré, mais qu'après une journée ça ne suffit pas pour le faire (lorsque le chargeur ne fournit pas assez de puissance, ndlr). C'est pour toutes ces raisons là.
Apple et Microsoft sont complètement à l'opposé sur ce point. Au premier on peut reprocher d'en faire trop avec l'USB-C et au second de ne pas en faire assez… Au final, la Surface Pro contient donc toujours un port USB 3.0, un microSD, un miniDisplayPort et un port jack.
Tout comme le Surface Laptop, Microsoft propose quatre coloris de claviers recouvert de tissu Alcantara (159 $) pour accompagner cette Surface Pro, ainsi qu'un modèle moins cher (129 $) sans cette matière. L'autonomie annoncée est de 13,5 heures (en lecture vidéo) ce qui est plus que confortable, surtout face aux 9 heures du Surface Pro 4.
Ce nouveau modèle sortira le 15 juin en France (il est déjà en précommande), et pour la première fois pour Microsoft et un produit Surface, dans 25 pays en même temps. Il utilisera Windows 10 Pro dans un choix de 6 configurations. L'entrée de gamme démarre à 949 € avec 4 Go de RAM et 128 Go de stockage sur un Core m3 et cela grimpe jusqu'à 3 099 € pour 16 Go de RAM, 1 To de SSD et un Core i7. Ce même jour, Microsoft va commercialiser également son Surface Laptop.