Microsoft a surpris hier avec le Surface Studio, un ordinateur tout-en-un capable de se transformer en tablette graphique à la demande. Un produit de niche que l’on n’attendait pas nécessairement de l’éditeur de Windows et qui a séduit de nombreux graphistes.
Ce produit vous rappelle vaguement quelque chose ? C’est peut-être parce qu’Apple l’a décrit très largement dans un brevet déposé en 2010… On y retrouve la même idée d’un ordinateur tout-en-un qui se transforme en appareil tactile en le positionnant à l’horizontale. Le brevet reprenait le design en goutte d’eau des iMac plutôt que l’écran ultra-fin associé à une base qui contient tous les composants comme l’a fait Microsoft.
Apple allait plus loin dans ses idées, décrivant aussi comment le logiciel devait s’adapter en fonction du mode utilisé. En mode ordinateur, on aurait une interface similaire à celle de macOS, mais en mode tablette, le constructeur avait prévu une interface adaptée aux doigts. On aurait eu de grosses icônes dans l’esprit d’iOS, mais les images montrent très bien un Dock et une barre des menus, comme sur Mac.
Une sorte d’hybride donc, un petit peu comme ce qu’a proposé Microsoft, même si le Surface Studio ne cherche pas du tout à devenir une tablette. L’interface de Windows 10 ne change pas en fonction de l’orientation de l’écran (il existe pourtant un mode dédié aux tablettes) et l’entreprise met surtout en avant une utilisation avec un stylet. Au fond, le Surface Studio ne reprend pas vraiment l’idée d’Apple, malgré les apparences.
Ce nouveau produit signé Microsoft vient plutôt concurrencer les tablettes graphiques comme les nouvelles MobileStudio de Wacom qui sont des ordinateurs Windows 10 spécialisés dans une seule tâche. Le Surface Studio propose cette fonction en plus d’un ordinateur fixe traditionnel, ce qui n’était pas du tout l’idée d’Apple, en tout cas pas telle qu’elle était décrite dans son brevet.
Est-ce une meilleure idée ? Les premiers retours sont très positifs, à l’image de celui de Gabe, dessinateur chez Penny Arcade qui a pu l’utiliser pendant une semaine. Après ce laps de temps, il ne veut plus toucher aux tablettes de Wacom qui lui donnent l’impression désormais de « dessiner sur une plaque de mauvais plexiglass collée à un moniteur à tube cathodique de 1997. »
Microsoft ne vient pas concurrencer l’iMac, mais bien plus ces tablettes graphiques et il semble que l’entreprise a trouvé la bonne formule. Le grand écran 28 pouces d’excellente qualité, le stylet qui a fait ses preuves sur la gamme des Surface et surtout cette nouvelle roue de sélection qui permet de changer la couleur ou la taille d’un trait pendant le tracé sont autant d’arguments qui pourraient séduire les graphistes.
Le Surface Studio est étonnamment proche de ce brevet déposé il y a six ans, mais Microsoft n’en a gardé que l’idée d’un tout-en-un qui peut se transformer en tablette. Côté logiciel, le brevet d’Apple n’avait rien à voir et c’est sans doute pour cette raison que le constructeur ne l’a jamais exploité dans un produit. Le produit de Microsoft est beaucoup moins ambitieux, mais sans doute aussi plus convaincant.