Le principe de la Touch Bar sonne comme la concrétisation, soignée et élégante, d’un concept plus brut de décoffrage montré il y a six ans par Microsoft.
En 2010, un concours de projets originaux et avancés techniquement, avait été l’occasion de montrer un “Adaptative Keyboard”. Le clavier en question était muni sur toute sa largeur supérieure d’un écran tactile au contenu contextuel. Cette barre était nettement plus haute que celle d’Apple. On constate aussi les progrès réalisés depuis dans la qualité d’affichage, la fluidité et la réactivité au toucher.
Le démonstrateur explique que cette bande tactile sert d'extension à ce que l'on a sur l'écran. Elle permet d’actionner immédiatement les fonctions qui s’y affichent, alors qu’elles seront parfois plus difficiles à trouver dans les méandres de l’interface du logiciel, ou qu’elles impliquent des raccourcis clavier pas toujours connus. Des arguments utilisés par Craig Federighi ainsi que par la démonstratrice du nouveau Final Cut Pro.
Plus besoin de jouer de la souris, d’ouvrir des menus, de répondre à des fenêtres de dialogue ou d’afficher des palettes par dessus votre document. Les fonctions contextuelles les plus utiles sont affichées sur le clavier. Mêmes explications jeudi soir chez Apple : on peut réaliser des interventions sur une photo affichée en plein écran, sans que des palettes d’outils viennent s’y surimposer, puisqu’on a dans la Touch Bar les fonctions adaptées au contexte.
Voilà ensuite à quoi ressemblait l’interface pour prendre un appel de visioconférence reçu sur son ordinateur, et la version Apple aujourd’hui.
Outre sa barre-écran tactile, ce clavier ressemblait à ceux d’Art Lebedev dont les touches sont de petits écrans. Des icônes d’outils prennent la place des caractères lorsqu’on est par exemple dans un logiciel de retouche d’images. Ci-après, on voit le clavier qui s’adapte à ce que l'on fait dans PowerPoint, en modifiant l’aspect de ses touches.
Ce prototype de Microsoft a connu bien des itérations depuis 1999 où l'idée à été couchée sur un carnet de notes. Par exemple, en 2000, lorsque l’idée était de faire surplomber chaque touche d’un petit écran à cristaux liquide qui indiquait la fonction, plutôt que de l’inscrire définitivement sur la touche.
Aujourd’hui, toutes ces idées n’ont plus qu’un intérêt relatif pour Microsoft, puisque c’est l’écran tout entier qui est devenu tactile au fil des évolutions de Windows. Apple, avec sa Touch Bar, est allée au milieu du gué, au sens presque littéral du terme. Son ruban se situe entre le clavier et l'écran.
On agit sur une interface graphique tactile, mais celle-ci demeure bien distincte de l’écran qui conserve un rôle passif. Pas besoin de lever le bras pour utiliser ce ruban, la gymnastique est moins importante. Microsoft n'a pas renoncé aux écrans tactiles — son nouveau et premier monobloc en est l'exemple le plus éclatant — mais il n'a pas convaincu non plus, depuis l'échec de Windows 8, que c'était une évolution inévitable pour le PC.
Source : Yahoo